On pourra penser ce qu'on veut de la franchise Saw, mais les films bénéficient encore et toujours d'un traitement vidéo irréprochable, auquel ce cinquième opus n'échappe pas. Bien évidemment, les tics de mauvais goût sont les mêmes (étalonnage numérique verdâtre dégoulinant par tous les pores, contrastes poussés à l'extrême) mais le transfert haute définition permet d'en profiter un maximum. Par ailleurs, Metropolitan oblige, le Blu-Ray est techniquement au top niveau, permettant de profiter (ou pas) des mauvaises idées évoquées plus haut ainsi que d'un niveau de détail assez pointu. Une excellente démo en soi...
Nos captures HD, à agrandir d'un seul clic :
Un vrai film de bras cassés !
L'un ne va pas sans l'autre. Tout comme l'image, le traitement sonore de Saw 5 est une infâme bouillie qui ne sait plus quoi proposer pour faire vivre ce qui se passe à l'écran, en envoyant valser des effets sans queue ni tête un peu partout (comme le monteur, le responsable du mixage doit être un fieffé cinglé) avec des ''wouf'', des ''bzzz'' et autres échos gratuits histoire de satisfaire le fan pas très frais qui veut vraiment exploiter son beau pack home cinéma trouvé en supermarché. Et pourtant, si artistiquement on flotte au ras des pâquerettes, on ne pourra que saluer, encore et toujours, l'effort technique passablement hallucinant. En VO comme en VF (on ne sait pas laquelle vous conseiller, acteurs originaux comme doubleurs jouent comme des pompes), la piste DTS HD Master Audio 6.1 délivre un déluge de sons incroyable avec une finesse et une justesse des balances rare. Clairement le disque idéal pour vérifier que tout fonctionne bien, puisqu'il ne se passe pas 10 secondes sans que le caisson de basse et les six canaux soient mis à contribution. Comme les opus précédent, Saw 5 impose du lourd, du très lourd, du côté du son...
L'intérêt du Commentaire audio de Saw 1 était d'écouter une petite leçon de cinéma habilement bricolée par de jeunes cinéastes malins. L'intérêt des autres, selon notre degré de masochisme, était d'entendre se ridiculiser le malheureux Darren Bousman persuadé d'être un bon réalisateur, en train de justifier ses choix avec une médiocrité rare. Le problème de Saw 5, David Hackl, c'est qu'il n'est ni un petit malin, ni un gros tâcheron égocentrique dont on peut légitimement rire. Juste un brave bonhomme qui a accepté de réaliser le mauvais film et qui en parle avec une véritable humilité. Très académiques dans leur discours, le garçon et son assistant délivrent le minimum syndical et semblent surtout comprendre dans quoi ils se sont lancés et ce qu'ils ont délivré. Pas de quoi y rester tout du long... D'ailleurs, si cette édition propose en plus une piste avec les commentaires des producteurs (dont l'intérêt du propos n'excède pas la vie d'une huitre en plein soleil), l'éditeur a bien compris que ça n'intéresserait personne, en zappant purement et simplement les sous-titres...
Pour le reste, on a droit à une compilation de quelques featurettes, Les pièges de Saw 5 (33min29 en tout), versant dans l'autocongratulation où chacun se conforte dans le fantasme vain de participer à un bon film. Chaque module s'intéresse à un piège concret du film, raconte son mécanisme, la façon dont il a été pensé et créé et se focalise sur les quelques effets gore qui semblent faire la fierté de beaucoup de gens qui ont bossé sur le film. L'interactivité est complétée par les bandes annonces de l'éditeur...