A ceux qui se cherchent encore un prétexte pour investir dans un lecteur Blu-Ray, ou aux autres qui se demandent encore quel film acheter pour profiter de leur nouvelle PS3 fraîchement trouvée dans la cheminée, Sunshine pose les bases d'entrée de jeu. Ca fait mal, mais alors très mal, et même le DVD standard qu'on peut comparativement qualifier de "produit convaincant" ne fait plus le poids face à ce que nous offre la haute définition. Une bonne raison pour découvrir ce que votre installation a dans le ventre, mais également de contempler un travail de compression technique époustouflant.
En l'état, le film de Danny Boyle est déjà splendide, Blu-Ray ou pas. Lumineux, jouant généreusement avec les variantes de focales et baignant l'ensemble dans l'inévitable atmosphère solaire que sont les couleurs principales rouge et jaune sans qu'aucune des deux ne bave sur l'autre. En HD, c'est encore plus fou parce que ces multiples dégradés de couleurs ne posent pas le moindre problème au diffuseur numérique et que les différents halos disséminés ça et là, de quelque nature qu'ils soient, jouissent d'une fluidité ne nous épargnant aucun détail. Et puisque l'on parle de détails, c'est encore plus contemplatif qu'on ne l'aurait imaginé puisque dans toutes les situations, tous les cadrages, tous les axes, imperfections de la peau en gros plan, paysage interstellaires infinis, ou la conception du vaisseau ( à l'intérieur comme à l'extérieur), rien ne nous est épargné. C'est juste splendide et appuyé de plus belle par un jeu de contraste encore plus évident où les jeux d'ombres et de lumières ne trouvent, à ce jour, par leur pareil en vidéo. Même pas sur le récent DVD du même film...
Sur un plan sonore, le DVD standard mettait la barre relativement haut malgré l'absence de toute piste DTS. Ici, c'est quasiment le nirvana et comme souvent chez Boyle, c'est la bande originale qui prédomine - les dix dernières minutes du film sont à ce titre un bonheur pour les oreilles - mais on n'oublie pas qu'il s'agit ici d'un film de genre et que son contexte spatial n'est jamais en reste. N'importe quel mouvement du vaisseau met les enceintes et le caisson en branle pour un enveloppement tel que les déplacements de l'engin sont régulièrement palpables. C'est tout naturellement qu'on se focalisera sur la nettement plus musclée piste DTS Master audio HD anglaise qui peut carrément se targuer d'effets supplémentaires à la lisière du fantomatique, où quelques effluves sonores jouissent d'une balance en relief où tout cet univers formel vit littéralement autour de nous, et presque à travers nous. Home cinéma, ça veut dire le cinéma à la maison... Ben voilà, on y est !
Les bonus sont strictement les mêmes que ceux de l'édition standard, à ce détail prêt qu'ils sont bien évidemment accessibles directement durant la lecture du film. Malheureusement tous ces bonus ne sont présentés qu'en SD, exception faite des bande-annonces.
Commentaires audio :
Si la présence d'un commentaire par un scientifique devenu expert dans l'évolution du soleil, de sa puissance, de ses bienfaits et de leurs contraires pourrait passer pour un bonus gadget, il n'en est rien. Sunshine est un vrai film de science fiction avant-gardiste, et donc à la croisée des chemins entre la fantaisie et l'informatif. C'est là qu'entre donc en ligne de compte les deux commentaires audio qui représentent respectivement chacune des deux facettes. Danny Boyle, tout seul sur sa piste, se montre particulièrement bavard mais ne sort jamais de son rôle et assume mille fois tout ce que son film peu représenter de divertissant. Il ne cessera d'ailleurs jamais de citer ses références et d'évoquer un certain nombre de clichés qu'il a volontairement suivi pour mettre à bien cette aventure, tout en nous offrant un décorticage technique de rigueur. Plus sérieux, et tout aussi fascinant, le second commentaire s'impose comme un imposant Science et vie joyeusement théorique pour qui voudrait savoir ce qui se passerait si le soleil devait s'éteindre. Le vrai plus aurait été de réunir les deux hommes sur le même enregistrement... un détail.
Scènes coupées (19min) :
Comme l'expliquera clairement Danny Boyle dans son commentaire - complétant celui du film - la grande majorité des scènes coupées l'on été pour une évidente question de rythme. Ainsi, c'est pour cela qu'une grande partie d'entre elles repose sur l'exposition des personnages, présenté avec un peu plus de temps dans leurs environnements respectifs. Les scènes suivantes relèvent de séquences alternatives, notamment sur la rencontre entre les deux derniers personnages du film.
Notes de production (46min40) :
Il ne s'agit pas là d'un vrai making of à proprement parler, mais une série de petits modules vidéo diffusés sur le net tout au long du tournage qui nous est proposé. D'une manière succincte, et construit comme une succession de moments volés, on y découvre ainsi la conception de Sunshine par à-coups, aux côtés d'un Danny Boyle passionné et inspiré, s'étant donné tous les moyens pour faire ressentir à ses acteurs tout ce que son futur métrage devait porter à l'écran. La spiritualité de Sunshine prend assurément une place à par entière dans la naissance du film, mais on y découvre également par tranches la conception technique particulièrement élaborée ainsi que l'importance du numérique dans un film comme celui-ci. Enfin, l'ensemble est parsemé d'interventions de scientifiques (présents sur le plateau de tournage) qui rendent le thème aussi ludique que passionnant.
Enfin, outre les bandes annonces du film, l'interactivité s'achèvera sur deux courts métrages même pas signés par Boyle, mais plutôt conseillés par celui-ci. D'une durée d'environ 6min30 chacun, l'un - Dad's Dead - se montre comme une multiplications d'animation morbides et l'autre - Mole Hills - est un étrange plan séquence dans une rue...