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On ne craignait rien de particulier, la saga Destination Finale ne datant pas de mathusalem, mais on n'attendait pas non plus quelque chose de transcendant, la série de films demeurant essentiellement un petit fond de catalogue de l'éditeur. Finalement, en mettant à disposition des fans un coffret regroupant les quatre premier opus, Metropolitan les élève presque à un rang prestigieux puisqu'à titre technique, le Blu-Ray rend un fier service aux copies proposées ici. Si, bizarrement, le premier et le quatrième sont encodés en VC-1 (accusant ainsi un malheureux halo sur le logo New Line du numéro 1), tandis que le 2 et le 3 sont en AVC, les quatre épisodes se redécouvrent sans déplaisir. On appréciera une belle gestion des contrastes et des noirs, essentiels pour des films d'horreur ainsi qu'un trait très détaillé permettant de mieux se délecter des nombreuses nuances esthétiques. Evidemment, la qualité progresses de manière chronologique (certains plans du premier film manquent de piqué), pour afficher une image sans faille sur le dernier épisode, ayant en plus été tourné en numérique pour les besoins de la 3D. Pour le reste tout ce que l'on peut attendre de tel titres répond à l'appel : définition soignée, colorimétrie équilibrée, etc
Attachez vos ceintures et, si le cœur vous en dit, soyez prévenants avec le voisinage. Titres Metropolitan oblige, les films Destination Finale bénéficient des meilleurs égards techniques et le moins que l'on puisse dire, c'est que le DTS HD Master Audio de rigueur fait ici son petit effet. Les fans se rueront – à juste titre – sur le second opus et son impressionnant carambolage introductif qui envoie du bois (enfin, des troncs d'arbres). Sur un plan auditif, c'est franchement hallucinant et un bon équipement HD offre une restitution pas spécialement fine, mais d'une générosité rare dans son genre. Le caisson de basses aidant. Si le troisième opus remplit également tout aussi honorablement son contrat, le quatrième en rajoute une couche et fait de sa course de Nascar une expérience sonore toute aussi surprenante. Outre une dynamique bien plus poussée (il faudra clairement baisser le volume), c'est un enveloppement absolu qui entretient ce joyeux tintamarre. Quoi qu'il arrive, en piochant d'un film à l'autre, on a droit à à peu près tout ce qu'on attend d'un film démonstratif : des trains qui déraillent, des manèges incontrôlables, des coups de feu, des explosions, des crépitements électriques, des avions en perdition et divers objets virevoltants dans tous les sens. Notons néanmoins que sur les deux premiers films, la VF se montre bien moins précise et moins riche en effets que la VO, tandis que la barre est redressée sur les deux suivants.
Reprenant les bonus proposés sur les éditions DVD, l'ensemble des suppléments proposés dans ce coffret sont une jolie mine d'informations pour qui s'interesse à la saga même si la distribution n'est pas toujours équitable. Manquent bien quelques making-of ou commentaires à l'un ou l'autre, mais leur globalité permettent assurément d'en savoir énormément sur la manière dont on donne vie à Destination finale. Seul bémol, le Blu-Ray du troisième épisode ne propose pas l'excellent supplément de l'édition DVD permettant de "jouer" ouvertement avec le film et de décider de laisser vivre ou mourir les héros du film, via de nombreuses scènes inédites.
Destination Finale
Sorti dans la période durant laquelle le DVD s'est vraiment fait connaitre, le premier Destination Finale ne brillera pas particulièrement par l'énorme richesse quantitative de ses suppléments, les gros collectors n'étant qu'à leurs balbutiements. Néanmoins, on y trouvera une somme non négligeable d'informations à travers deux pistes de commentaires audio. L'une donnant la parole au réalisateurs, aux producteurs et scénaristes (certaines étant enregistrés séparément), l'autre aux comédiens. Pour le coup, et surtout rétrospectivement, il est intéressant d'y déceler une analyse du genre – les créateurs sont visiblement des cinéphiles aguerris – ainsi que de cette franchise naissante, puisque les intervenants étaient alors loin d'imaginer la saga que le film allait devenir. Outre l'amusant constat qui a depuis changé son fusil d'épaule ("c'est agréable de proposer un film qui ne croule pas sous les séquences gores"), certains afficheront une certaine franchise sur les défauts du film et les nombreux désaccords sur la conception artistique. Notons que le commentaire des acteurs, bien que plus rigolard et déconnant, ne dispose pas de sous-titres… Enfin, une troisième piste donne la parole à la compositrice musicale, ainsi que la musique isolée.
Les autres suppléments sont plus dispensables, même si l'on apprécie le module sur les Projections Test (13min25) expliquant le concept des changements radicaux pouvant intervenir dans un film, suite à la présentation d'une première version à un panel de spectateurs. On y découvre les séquences coupées avec les explications de circonstance. Du coup, les Scènes coupées (8min15) ont beaucoup moins d'intérêt à être visionnée de la sorte. Enfin, le plus ridicule et douteux dans sa démagogie s'appelle Prémonitions (19min40) et donne la parole à une femme voyant l'avenir et recevant le message des morts… Dommage qu'en lieu et place de cette chose, on ne trouve un réel documentaire sur le film.
Destination Finale 2
La grande qualité du Commentaire audio proposé ici, c'est qu'il profite de l'énergie du film et de son aspect "sans temps mort" pour délivrer une belle dose d'information. Laissant la parole au réalisateur David R. Ellis, ses scénaristes et son producteur, cette piste demeure essentiellement technique tout en restant accessible pour les profanes. Il y est donc souvent question de cascades, d'effets spéciaux (visuels et physiques) et de volonté de faire un film encore plus fort que le premier – ce qui est effectivement le cas. Chose d'autant plus agréable : le tout est distillé avec humour et une bonne humeur qui rend son écoute loin d'être pénible.
Morceaux choisis (30min) est un très bon making of qui, sous couvert de s'intéresser à l'évolution du gore dans le cinéma de genre pendant 10 minutes, se focalise ensuite sur la concept des différentes mises à mort du film. Compte tenu de leur caractère graphique riche, la décomposition de ces effets demeure fascinante. Ajoutons à cela Les effets de la peur (14min), un module rigolo mais beaucoup trop long, sur l'analyse scientifique des effets "cérébraux" du film sur trois jeunes spectateurs. Outre quelques Scènes coupées (10min18), un dernier module intitulé Voyage dans l'Au-delà (18min08) recueille comme son titre l'indique les témoignages de personnes prétendant avoir voyagé dans l'au-delà. Des clips musicaux complètent l'ensemble.
Destination finale 3
Commentaire audio :
A la fois académique et collégial, le commentaire audio du réalisateur, du co-scénariste et du chef opérateur permet essentiellement de constater - et de nous rassurer - sur la légèreté générale de l'entreprise et que ses nombreux moments absurdes sont voulus, sinon grandement assumés. On appréciera également la franchise des trois hommes qui s'expriment ici alors que le film n'était pas encore sortit sur les écrans dans un propos résolument technique dans le fond, mais toujours abordable.
Les coups du destin (6min44) :
Un peu vain compte tenu de sa faible durée, ce petit module aura au moins l'intérêt d'aborder concrètement la mort dans ce qu'elle peut avoir d'étrange ou de paradoxale en proposant des morceaux choisis d'histoires vraies, pas toujours éloignées des films Destination Finale>. Le coté document ludique animé façon années 60 apporte un petit plus à un ensemble qui manque néanmoins d'entrer dans une analyse qui aurait pu être fascinante.
Tant qu'il y aura des ados (24min36) :
"Roger Ebert devrait manger moins gras" conseillait South Park au détour d'un épisode. Il nous est désormais possible de porter notre propre jugement sur le fameux critique de cinéma américain, seul véritable élément solide d'un documentaire au point de départ intéressant - les personnages clichés des slashers - qui s'égarera finalement dans de la pure promo pour les films New Line. Quelques aberrances par-ci (considérer Destination Finale 2 comme le moins bon de la série) ou illustrations mensongères par là lorsque de nombreux intervenants racontent leur traumatisme devant Massacre à la Tronçonneuse soutenus par des extraits du remake. Les habitués du genre n'y apprendront pas grand-chose, et la pertinence des jeunes comédiens massacrés tout le long du film vaut finalement bien plus que certaines remarques sociologiques pompeuses d'adultes.
Le plan de la mort : Making of (1h29) :
Avec un tel traitement offert sur le premier disque, et tout le soin apporté aux versions alternatives pour ne pas en faire qu'un simple gadget, on se serait grandement contenté de cette facette de l'interactivité. Mais non, Metropolitan met une fois de plus toutes les chances de son coté en proposant parmi les nombreuses featurettes du second disque un journal du tournage archi-complet aux révélations dépassant toutes nos espérances. Alors que Destination finale 3 ne s'y prête pas forcement, ce making of s'impose assurément comme l'un des meilleurs proposés sur DVD, allant même jusqu'à détrôner le film lui-même sur la durée, dans l'humour, dans la pertinence et dans le gore ou tout simplement dans sa raison même d'exister. Il y a donc de fortes chances que le second disque se retrouve plus souvent dans les platines que le premier.
Soulignant l'intégralité du tournage, de la pré production ne se résumant qu'à quelques notes dans un studio, jusqu'à une avant-première décevante obligeant l'équipe à tourner une nouvelle fin dans l'urgence à quelques jours de la sortie, cette caméra embarquée ne garde aucun secret pour elle. Paradoxalement, les propos les plus inintéressants seront tenus par James Wan, ses scénaristes et producteurs qui dévoilent une idée bien arrêtée du cinéma de genre très, voire trop facile avec une assurance présomptueuse. L'accueil reçu par la public sur la fin originale leur servira par ailleurs de leçon. Les acteurs eux, avec un certain recul feront preuve d'un regard plus logique sur leurs rôles, leur travail et les conséquences d'un tel film sur leur carrière, qu'il s'agisse de finance ou de réputation.
Des propos recueillis à brûle-pourpoint durant le tournage de toutes les scènes fortes, entre deux prises où l'on découvrira avec une certaine homogénéité leurs préparations psychologique (Un Ipod et une musique triste pour en motiver certaines), comme la conception - parfois purement dégueulasse - des passages gores où chacun reçoit des hectolitres de faux sang accompagnés de morceaux de bananes en plein visage. 90 minutes fascinantes où l'on aura de cesse d'apprendre comment éclater, découper ou brûler une tête humaine ou tout simplement faire dérailler un grand huit, via mannequins, fonds verts et images de synthèses en tous genre, mais aussi l'amusement général créé par les dits effets sur une jeune communauté d'acteurs qui ont parfaitement saisi les enjeux et la légèreté d'une telle entreprise.
Coup de projecteur (13min05) :
Quelques séquences supplémentaires destinées à ceux qui trouvaient le making of encore trop court. Sans vrai blabla, si ce n'est celui des techniciens assez amusés, nous découvrirons le tournage d'un plan reposant sur une simple larme, l'utilisation des maquettes durant le déraillement final, ou encre une scène d'accident ne se déroulant pas comme prévu. Pourtant les deux morceaux les plus fascinants demeureront encore et toujours cet étrange jeu que sont les effets sonores, conçu à partir de pièces assez inattendues, mais surtout une chose commune sur les films d'horreur, et finalement rarement rapporté dans les bonus : le spécialiste des lattes ! Présenté avec humour, le bonhomme est ici chargé de motiver les sursauts des comédiens à l'aide de deux morceaux de bois.
La scène intégrale du commissariat (2min27) :
Bonus le plus inutile de cette édition, la seule scène coupée et non réintégrée dans la version alternative est un léger prolongement de dialogue entre les personnages principaux à leur sortie du commissariat. A oublier.
Accidents programmés (19min59) :
Featurette commerciale certes très traditionnelle et qui ne présente plus vraiment d'intérêt après avoir vu le long making of, mais qui demeure pourtant plus exhaustif et surtout informatif que la majorité des documents du genre pullulant sur la plupart des DVD. Les plus impatients trouveront ici l'essentiel des scènes fortes du film - essentiellement le grand huit - ainsi que des producteurs toujours plus motivés dans les idées scabreuses au détour d'une conversation. On n'est toujours pas étonné d'entendre ici ou là "Je verrais bien un coeur lui atterrir sur le visage...".
Destination Finale 4
Le quatrième film est en revanche beaucoup plus chiche. Pas de vrai making of, pas de commentaire audio. En revanche, sont disponibles ça et là des petits modules qui ont le mérite de se focaliser sur la seule chose qui nous intéresse réellement dans le film : les mises à mort. Ainsi Les victimes du film (22min07) regroupe 7 featurettes expliquant brièvement le tournage des morts de sept personnages du film : effets spéciaux, mannequins… Tout y passe. Il est également possible de voir la déconstruction technique de deux séquences : L'accident sur le circuit (4min53) et L'explosion au centre commercial (6min04) via des story-board, animatiques 3D et des comparatifs d'effets spéciaux.
Des scènes coupées (7min16) n'ont d'intérêt que pour deux ou trois morts supplémentaires ainsi que des versions moins élaborées que dans le montage final. Enfin, les Fin Alternatives (3min33) sont plutôt amusantes, mais essentiellement par la médiocrité d'une intervention et d'effets spéciaux inachevés.
