Image :
10/20
Tourné avec la caméra numérique RED, capable de filmer avec une résolution 4K, et photographié sous la tutelle du génie visuel du réalisateur David Fincher, The Social Network ne pouvait que resplendir en Blu-Ray. La claque est donc bien au rendez-vous : la RED est capable d'un niveau de détail impressionnant mais aussi d'un spectre de couleurs saisissant le moindre détail de l'éclairage d'une scène, et le Blu-Ray parvient à rendre toutes ces qualités sur nos écrans HD. Fincher étant un adepte des objectifs 50mm et des plans larges, le niveau de détail et l'apport du Blu-Ray par rapport au DVD est flagrant sur la quasi intégralité du film.
Découvrez les captures ci-dessous en 1080p Full HD en cliquant sur chacune !
Son :
10/20
De prime abord, ce n'est pas forcément sur la partie sonore que l'on attendrait The Social Network au tournant... à moins de savoir que David Fincher appartient à cette catégorie des rares réalisateurs au monde à vraiment porter une attention particulière au mixage son, ce que les bonus de ses précédents films illustraient parfaitement (notamment sur ceux de Seven, Panic Room et Fight Club). Le travail sur le film est donc d'une précision millimétrique au point d'en devenir sidérant : rien n'est gratuit, chaque ambiance utilisant les cinq enceintes et le caisson de basse d'une manière justifiée dans le film. Une phrase de dialogue est plus importante que les autres ? L'ambiance sonore descend discrètement et précisément derrière. La scène de la boîte de nuit a d'ailleurs été mixée pour qu'on entende à peine le très long dialogue entre les deux personnages, pour que l'on soit obligé de tendre l'oreille comme dans une vraie boîte. Les exemples sont omniprésent tout au long du film, dans chaque scène, et les bonus de ce Blu-Ray en illustrent quelques uns. Oui, le son fait partie de la mise en scène de David Fincher, au même titre que la bande originale de Trent Reznor et Atticus Ross. Et le mixage anglais DTS HD Master Audio 5.1 rend ce travail titanesque à la perfection.
Film de dialogues oblige, The Social Network perd horriblement en saveur dans sa piste doublée en français, à proscrire impérativement, malgré l'effort fait sur le mixage du doublage (réussi) et l'encodage en DTS HD sur ce Blu-Ray.
Film de dialogues oblige, The Social Network perd horriblement en saveur dans sa piste doublée en français, à proscrire impérativement, malgré l'effort fait sur le mixage du doublage (réussi) et l'encodage en DTS HD sur ce Blu-Ray.
Bonus :
10/20
Les menus des deux disques ont cela d'étonnant qu'ils sont principalement composés de longs plans fixes (mais en mouvement) de décors du film, avec parfois des figurants, mais dans lesquels il manque toujours les personnages principaux. Comme s'il allait s'y dérouler quelque chose. Un concept finalement assez génial, qui installe l'ambiance d'un film comme lorsque nous entendons la bande originale d'un film au cinéma avant qu'il ne commence (une pratique de plus en plus rare, voire disparue). D'ailleurs le désormais célèbre morceau "Hand Covers Bruise" du générique de début du film accompagne ces plans, en retrait néanmoins de l'ambiance sonore.
DISQUE 1
Commentaire audio de David Fincher (vostf) :
Bourré d'anecdotes sur la conception du film, ses choix, ce qu'il a failli couper, pourquoi il l'a gardé, pourquoi il a choisi tel acteur et pas un autre, etc, la piste de commentaire audio de David Fincher illustre à quel point le réalisateur est travailleur et tente énormément de pistes avant de trouver la bonne, dans quelque domaine que ce soit de la conception du film. Occupant l'intégralité du film sans aucun temps mort, ce commentaire ne reprend jamais ce qui est déjà dit dans les bonus mais vient plutôt y répondre et les compléter, une raison de plus de l'écouter.
Commentaire audio du scénariste Aaron Sorkin et des acteurs (vostf)
Evidemment le plus intéressant ici sera Aaron Sorkin, scénariste émérite du film, mais Jesse Eisenberg a également beaucoup à raconter sur son approche du film, analysant et décortiquant chaque aspect de son personnage. En comparaison Andrew Garfield semble être moins analytique dans son approche, jouant plus sur sa sensibilité spontanée, ce qui explique qu'il soit moins prolixe ici.
DISQUE 2
Comment ont-ils pu faire un film sur facebook ? (1h32)
Les making-of des films de David Fincher ont toujours crée l'évènement, d'une part parce qu'ils sont à chaque fois très complets, très techniques, et qu'ils se sont toujours imposés comme de vraies leçons de cinéma. Ici, celui de The Social Network propose un fond finalement assez classique (les répétitions, les effets spéciaux, plein d'images de tournage où l'on peut voir Fincher travailler, ...), mais dans une forme qui ne l'est plus trop aujourd'hui, à savoir sans langue de bois, jamais formaté, toujours passionnant. Ce sont les acteurs notamment qui ont la part belle dans ce doc, lesquels s'expriment face caméra pour expliquer leurs challenges, leurs défis, les avantages de la manie de Fincher à faire jusqu'à presque 100 prises d'une même scène (celle d'ouverture a atteint les 99 !). Le cas de l'acteur Josh Pence, qui interprète le second jumeau mais dont le visage a été remplacé par celui du premier, est aussi largement évoqué, que ce soit à travers sa frustration au départ de ne pas avoir son visage dans le film (à un cameo près, puisqu'il joue aussi le type qui veut rentrer dans les toilettes et restera finalement dehors), ou les effets spéciaux nécessités par cette juxtaposition sur son corps.
Evidemment la grande star de ce making-of reste David Fincher lui-même, qui ne parle certes pas à l'écran, mais qui a laissé la caméra le filmer de près dans son travail. Toute sa méticulosité légendaire est évidente ici, mais naturelle, travaillant constamment main dans la main avec les techniciens et les acteurs, et surtout avec le scénariste Aaron Sorkin qui pourrait presque être crédité en tant que co-réalisateur tellement il suit Fincher partout sur le plateau (le making-of révèlera d'ailleurs qu'il a réalisé un plan du film, à la demande de Fincher). En vrac, ce making-of est aussi l'occasion de comprendre que les multiples prises tournées par Fincher peuvent poser problème quand un acteur doit manger un burger dans le plan (il en mange et donc en recrache jusqu'à une soixantaine !), de constater avec tristesse le nombre de Mac Book Pro qui ont été atomisés par Andrew Garfield pour le besoin de la cinquantaine de prises de la scène, ou encore de voir à quel point Fincher sait bien diriger ses acteurs, d'observer le fameux et magnifique mouvement de grue dans la boîte de nuit (sur lequel un bonus revient plus tard), ou encore d'entendre quelques mots de Kevin Spacey, producteur du film.
Un making-of simple, efficace, chargé, bourré à ras bord et surtout passionnant de bout en bout. Et pour ceux qui se plaindraient d'un manque d'analyse ou d'explications techniques sur la mise en scène en général, il faut se tourner vers les bonus suivants qui viennent combler ce vide !
L'ambiance du film selon Jeff Cornenweth et David Fincher (7mns 48sec)
Après le making-of, nous rêvions de propos encore plus techniques et nous espérions que Fincher prenne la parole plus en détail : nous sommes ici servis au delà des espérances ! En même pas 8 mintues, ce bonus s'impose comme plus intéressant et éducatif sur les métiers du cinéma que la plupart des making-of de 52 minutes qu'on peut trouver sur d'autres DVD ! E, alternance avec son (passionnant) directeur de la photographie, Fincher revient donc sur l'approche esthétique du film, insistant sur la sobriété générale de la mise en scène qui lui a semblé nécessaire : les dialogues et les personnages font le travail. Ainsi il nous explique par exemple qu'il aurait très bien pu filmer la scène de dialogue dans la boîte de nuit avec un travelling circulaire autour des personnages, mais il a préféré se concentrer sur le découpage d'un champ-contre-champ, les réactions des peronnages créeant (effectivement) toute la cinématographie de la scène.
Rentrant encore plus dans les détails techniques, Fincher et Cornenweth nous expliquent le choix de la caméra Red, pour son plus grand spectre de couleurs que celui de la Viper utilisée sur Benjamin Button et Zodiac, mais aussi sa latitude plus prononcée. Les avantages de tourner en numérique ont d'ailleurs fait que la préparation de l'éclairage de chaque scène ne nécessitait pas plus de 20-25mns sur ce film. Une anecdote qu'il est difficile de croire... et pourtant. Toujours plus précis, ils abordent également l'importance de la profondeur de champ, le type d'objectif utilisé (Master Prime), leur ouverture (1.3), et l'utilisation de filtres neutres en exposition maximale pour le tournage en extérieurs.
Encore plus fou et illustrant le maître mot de ce disque (l'administration de Harvard leur a mis des bâtons dans les roues tout au long du tournage), Cornenweth nous décortique un panoramique visible au début du film, tourné d'un toit, et dont le mouvement est en fait impossible à faire avec une caméra. L'astuce choisit fut alors de mettre trois Red les unes à côté des autres sur le toit, leurs images filmées collées les unes aux autres permettant de créer un grand panoramique sur ordinateur, dans lequel Fincher a pu déplacer virtuellement sa caméra.
Et pour rentrer encore plus dans les détails (c'est possible !), les compères nous expliquent sur ce plan comment ils ont fait pour éclairer un portique au loin, important à l'image, mais sur lequel ils n'avaient aucune autorisation : ils ont équipe un mime (!!) d'éclairage dans son dos et l'ont envoyé sur place. Le temps que la police réagisse pour l'arrêter (ce qui n'est apparemment pas arrivé), le plan était tourné...
La Post-production selon Angus Wall, Kirk Baxter et Ren Klyca (17mns 24sec)
Dix sept minutes, pas moins, pendant lesquelles les deux monteurs du film puis le mixeur son nous expliquent face caméra leur travail, leurs défis et nous illustrent l'ensemble en prenant quelques scènes en particulier comme exemple. Ces dernières nous sont illustrées par les différentes prises et l'on peut même découvrir Fincher sur le plateau créer son découpage à haute voix pour ses techniciens, lequel est aussi illustré.
Comme le précédent bonus, celui-ci est hautement technique, inespéré dans l'interactivité d'un film de cette ampleur (la plupart se contentent de propos basiques) et donnera une leçon de cinéma absolument unique et indispensable à tout ceux qui veulent en faire leur métier.
La BO selon Trent Reznor, Atticus Ross et David Fincher (18mns 55sec)
Trent Reznor et Atticus Ross nous acceuillent en toute simplicité dans leur studio pour nous parler de leur processus créatif, n'hésitant pas à s'étaler bien en longueur dans leurs propos, dans les explications sur l'utilité des différents appareils qu'ils possèdent, et illustrant sans cesse avec des sons sur leurs ordinateurs. Là encore, il s'agit d'un cours magistral (dans tous les sens du terme), hautement instructif, et qui prouve encore une fois que nous sommes face à des bosseurs. Fincher n'apparaît qu'à la 9èpe minute du film, expliquant entre autre son choix du thème principal, ce qu'il aime dans ce morceau, ce qu'il exprime pour lui : même si son discours sur la musique est assez spécifique à ce passage, on sent une véritable oreille musicale ou du moins une sensibilité musicale très approfondie.
In The Hall of the Mountain King : exploration musicale (2mns 30sec x 4 pistes sonores)
Dans le prolongement du précédent doc, ce bonus nous permet de voir la scène de la course d'aviron avec quatre pistes audio différentes, les deux premières reprenant la première version (non retenue) du morceau In The Hall Of The Mountain King composée par Trent Reznor et Atticus Ross, les deux suivantes reprenant la version finale. Chacune est présentée la première fois "brute" et la seconde mixée avec les bruitages de la scène. Si l'écoute de la première version peut paraître très "bizarre" quand on est habitué à la seconde, elle fait tout de même sens et illustre bien la scène, nous permettant de comprendre ce qu'ils avaient derrière la tête. La seconde version en reprend l'esprit mais la transcende complètement en lui apportant plus de complexité et un ton beaucoup plus juste avec la scène. Impossible en effet de revenir sur la première...
Swarmatron (4mns 28sec)
Encore un bonus sur la musique du film ? Oh oui ! Trent Reznor s'attarde sur un instrument en particulier, le Swarmatron, et qui apporte une touche originale dans les arrières plans de sa musique. Un bonus à écouter plutôt qu'à expliquer et qui prouve encore que le mot d'ordre des bonus de cette édition est "intéressant" et non "blabla pour ne rien dire".
L'espace VIP du Ruby Skye : scène détaillée (19mns28 x 4 angles !)
La fameuse scène de boîte de nuit, démarrant par cet ahurissant mouvement de grue dépeignant l'ambiance en moins de cinq secondes (la vache !), est ici décortiquée dans tous les sens grâce au multiangle. Il existe plusieurs façons de voir ce bonus, divisé en quatre angles : répétitions, interviews, repérages techniques et tournage. Sachant qu'énormément de membres de l'équipe passent devant la caméra pour parler sur chacun des angles de ce bonus, il vaut mieux le regarder quatre fois avec la piste sonore correspondante. Ce qui porte l'analyse de cette scène à une durée d'une heure... Un festin technique qui ravira les amateurs !!!
Et voilà. L'interactivité de The Social Network n'est ni plus ni moins qu'une des plus passionnantes que l'on ait vu depuis très longtemps sur un Blu-Ray ou un DVD, s'adressant tout particulièrement à ceux qui veulent connaître les rouages de la fabrication d'un film du maëstro David Fincher... Hasta la vista baby !
DISQUE 1
Commentaire audio de David Fincher (vostf) :
Bourré d'anecdotes sur la conception du film, ses choix, ce qu'il a failli couper, pourquoi il l'a gardé, pourquoi il a choisi tel acteur et pas un autre, etc, la piste de commentaire audio de David Fincher illustre à quel point le réalisateur est travailleur et tente énormément de pistes avant de trouver la bonne, dans quelque domaine que ce soit de la conception du film. Occupant l'intégralité du film sans aucun temps mort, ce commentaire ne reprend jamais ce qui est déjà dit dans les bonus mais vient plutôt y répondre et les compléter, une raison de plus de l'écouter.
Commentaire audio du scénariste Aaron Sorkin et des acteurs (vostf)
Evidemment le plus intéressant ici sera Aaron Sorkin, scénariste émérite du film, mais Jesse Eisenberg a également beaucoup à raconter sur son approche du film, analysant et décortiquant chaque aspect de son personnage. En comparaison Andrew Garfield semble être moins analytique dans son approche, jouant plus sur sa sensibilité spontanée, ce qui explique qu'il soit moins prolixe ici.
DISQUE 2
Comment ont-ils pu faire un film sur facebook ? (1h32)
Les making-of des films de David Fincher ont toujours crée l'évènement, d'une part parce qu'ils sont à chaque fois très complets, très techniques, et qu'ils se sont toujours imposés comme de vraies leçons de cinéma. Ici, celui de The Social Network propose un fond finalement assez classique (les répétitions, les effets spéciaux, plein d'images de tournage où l'on peut voir Fincher travailler, ...), mais dans une forme qui ne l'est plus trop aujourd'hui, à savoir sans langue de bois, jamais formaté, toujours passionnant. Ce sont les acteurs notamment qui ont la part belle dans ce doc, lesquels s'expriment face caméra pour expliquer leurs challenges, leurs défis, les avantages de la manie de Fincher à faire jusqu'à presque 100 prises d'une même scène (celle d'ouverture a atteint les 99 !). Le cas de l'acteur Josh Pence, qui interprète le second jumeau mais dont le visage a été remplacé par celui du premier, est aussi largement évoqué, que ce soit à travers sa frustration au départ de ne pas avoir son visage dans le film (à un cameo près, puisqu'il joue aussi le type qui veut rentrer dans les toilettes et restera finalement dehors), ou les effets spéciaux nécessités par cette juxtaposition sur son corps.
Evidemment la grande star de ce making-of reste David Fincher lui-même, qui ne parle certes pas à l'écran, mais qui a laissé la caméra le filmer de près dans son travail. Toute sa méticulosité légendaire est évidente ici, mais naturelle, travaillant constamment main dans la main avec les techniciens et les acteurs, et surtout avec le scénariste Aaron Sorkin qui pourrait presque être crédité en tant que co-réalisateur tellement il suit Fincher partout sur le plateau (le making-of révèlera d'ailleurs qu'il a réalisé un plan du film, à la demande de Fincher). En vrac, ce making-of est aussi l'occasion de comprendre que les multiples prises tournées par Fincher peuvent poser problème quand un acteur doit manger un burger dans le plan (il en mange et donc en recrache jusqu'à une soixantaine !), de constater avec tristesse le nombre de Mac Book Pro qui ont été atomisés par Andrew Garfield pour le besoin de la cinquantaine de prises de la scène, ou encore de voir à quel point Fincher sait bien diriger ses acteurs, d'observer le fameux et magnifique mouvement de grue dans la boîte de nuit (sur lequel un bonus revient plus tard), ou encore d'entendre quelques mots de Kevin Spacey, producteur du film.
Un making-of simple, efficace, chargé, bourré à ras bord et surtout passionnant de bout en bout. Et pour ceux qui se plaindraient d'un manque d'analyse ou d'explications techniques sur la mise en scène en général, il faut se tourner vers les bonus suivants qui viennent combler ce vide !
L'ambiance du film selon Jeff Cornenweth et David Fincher (7mns 48sec)
Après le making-of, nous rêvions de propos encore plus techniques et nous espérions que Fincher prenne la parole plus en détail : nous sommes ici servis au delà des espérances ! En même pas 8 mintues, ce bonus s'impose comme plus intéressant et éducatif sur les métiers du cinéma que la plupart des making-of de 52 minutes qu'on peut trouver sur d'autres DVD ! E, alternance avec son (passionnant) directeur de la photographie, Fincher revient donc sur l'approche esthétique du film, insistant sur la sobriété générale de la mise en scène qui lui a semblé nécessaire : les dialogues et les personnages font le travail. Ainsi il nous explique par exemple qu'il aurait très bien pu filmer la scène de dialogue dans la boîte de nuit avec un travelling circulaire autour des personnages, mais il a préféré se concentrer sur le découpage d'un champ-contre-champ, les réactions des peronnages créeant (effectivement) toute la cinématographie de la scène.
Rentrant encore plus dans les détails techniques, Fincher et Cornenweth nous expliquent le choix de la caméra Red, pour son plus grand spectre de couleurs que celui de la Viper utilisée sur Benjamin Button et Zodiac, mais aussi sa latitude plus prononcée. Les avantages de tourner en numérique ont d'ailleurs fait que la préparation de l'éclairage de chaque scène ne nécessitait pas plus de 20-25mns sur ce film. Une anecdote qu'il est difficile de croire... et pourtant. Toujours plus précis, ils abordent également l'importance de la profondeur de champ, le type d'objectif utilisé (Master Prime), leur ouverture (1.3), et l'utilisation de filtres neutres en exposition maximale pour le tournage en extérieurs.
Encore plus fou et illustrant le maître mot de ce disque (l'administration de Harvard leur a mis des bâtons dans les roues tout au long du tournage), Cornenweth nous décortique un panoramique visible au début du film, tourné d'un toit, et dont le mouvement est en fait impossible à faire avec une caméra. L'astuce choisit fut alors de mettre trois Red les unes à côté des autres sur le toit, leurs images filmées collées les unes aux autres permettant de créer un grand panoramique sur ordinateur, dans lequel Fincher a pu déplacer virtuellement sa caméra.
Et pour rentrer encore plus dans les détails (c'est possible !), les compères nous expliquent sur ce plan comment ils ont fait pour éclairer un portique au loin, important à l'image, mais sur lequel ils n'avaient aucune autorisation : ils ont équipe un mime (!!) d'éclairage dans son dos et l'ont envoyé sur place. Le temps que la police réagisse pour l'arrêter (ce qui n'est apparemment pas arrivé), le plan était tourné...
La Post-production selon Angus Wall, Kirk Baxter et Ren Klyca (17mns 24sec)
Dix sept minutes, pas moins, pendant lesquelles les deux monteurs du film puis le mixeur son nous expliquent face caméra leur travail, leurs défis et nous illustrent l'ensemble en prenant quelques scènes en particulier comme exemple. Ces dernières nous sont illustrées par les différentes prises et l'on peut même découvrir Fincher sur le plateau créer son découpage à haute voix pour ses techniciens, lequel est aussi illustré.
Comme le précédent bonus, celui-ci est hautement technique, inespéré dans l'interactivité d'un film de cette ampleur (la plupart se contentent de propos basiques) et donnera une leçon de cinéma absolument unique et indispensable à tout ceux qui veulent en faire leur métier.
La BO selon Trent Reznor, Atticus Ross et David Fincher (18mns 55sec)
Trent Reznor et Atticus Ross nous acceuillent en toute simplicité dans leur studio pour nous parler de leur processus créatif, n'hésitant pas à s'étaler bien en longueur dans leurs propos, dans les explications sur l'utilité des différents appareils qu'ils possèdent, et illustrant sans cesse avec des sons sur leurs ordinateurs. Là encore, il s'agit d'un cours magistral (dans tous les sens du terme), hautement instructif, et qui prouve encore une fois que nous sommes face à des bosseurs. Fincher n'apparaît qu'à la 9èpe minute du film, expliquant entre autre son choix du thème principal, ce qu'il aime dans ce morceau, ce qu'il exprime pour lui : même si son discours sur la musique est assez spécifique à ce passage, on sent une véritable oreille musicale ou du moins une sensibilité musicale très approfondie.
In The Hall of the Mountain King : exploration musicale (2mns 30sec x 4 pistes sonores)
Dans le prolongement du précédent doc, ce bonus nous permet de voir la scène de la course d'aviron avec quatre pistes audio différentes, les deux premières reprenant la première version (non retenue) du morceau In The Hall Of The Mountain King composée par Trent Reznor et Atticus Ross, les deux suivantes reprenant la version finale. Chacune est présentée la première fois "brute" et la seconde mixée avec les bruitages de la scène. Si l'écoute de la première version peut paraître très "bizarre" quand on est habitué à la seconde, elle fait tout de même sens et illustre bien la scène, nous permettant de comprendre ce qu'ils avaient derrière la tête. La seconde version en reprend l'esprit mais la transcende complètement en lui apportant plus de complexité et un ton beaucoup plus juste avec la scène. Impossible en effet de revenir sur la première...
Swarmatron (4mns 28sec)
Encore un bonus sur la musique du film ? Oh oui ! Trent Reznor s'attarde sur un instrument en particulier, le Swarmatron, et qui apporte une touche originale dans les arrières plans de sa musique. Un bonus à écouter plutôt qu'à expliquer et qui prouve encore que le mot d'ordre des bonus de cette édition est "intéressant" et non "blabla pour ne rien dire".
L'espace VIP du Ruby Skye : scène détaillée (19mns28 x 4 angles !)
La fameuse scène de boîte de nuit, démarrant par cet ahurissant mouvement de grue dépeignant l'ambiance en moins de cinq secondes (la vache !), est ici décortiquée dans tous les sens grâce au multiangle. Il existe plusieurs façons de voir ce bonus, divisé en quatre angles : répétitions, interviews, repérages techniques et tournage. Sachant qu'énormément de membres de l'équipe passent devant la caméra pour parler sur chacun des angles de ce bonus, il vaut mieux le regarder quatre fois avec la piste sonore correspondante. Ce qui porte l'analyse de cette scène à une durée d'une heure... Un festin technique qui ravira les amateurs !!!
Et voilà. L'interactivité de The Social Network n'est ni plus ni moins qu'une des plus passionnantes que l'on ait vu depuis très longtemps sur un Blu-Ray ou un DVD, s'adressant tout particulièrement à ceux qui veulent connaître les rouages de la fabrication d'un film du maëstro David Fincher... Hasta la vista baby !