Test DVD : Poultrygeist : La nuit des poulets vivants – 3 DVD

Jusqu'à maintenant, Troma n'excellait pas particulièrement dans le rendu technique de ses films en DVD (tout est fait maison, de A à Z) et Poultrygeist s'impose rapidement comme une excellente surprise. La copie proposée ici ne fait pas peau neuve (et pour cause, le tournage n'a que 2 ans) et trahit quelques légers artefacts de pellicule qui finissent par contraster avec le surplus de netteté que s'imposent les majors. Alors ses trois petits cheveux, ses brûlures de cigarette qui annoncent le changement de pellicule sont ouvertement bienvenue, ne serait-ce que pour le cachet Grindhouse du programme. Car au-delà de ça, le film a été tourné dans un charmant 35 mm qui accuse ici d'une jolie restitution des couleurs et des contrastes, enfin au format ! Chose banale dans l'industrie vidéo, mais qui a mis un certain temps avant de s'uniformiser chez l'Oncle Lloyd...

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Là, c'est du lourd ! Fidèle à ses habitudes et ses convictions (montrer aux réalisateurs rêveurs ce qu'est VRAIMENT le tournage d'un film), Troma nous offre une interactivité immense, couvrant la majeure partie de la fabrication du film, sans la moindre langue de bois. Le spectacle commence avec une introduction surprise (7min14) où Lloyd et tout la clique tentent une percée lors de la projection du film dans un cinéma avant de finalement aller voir Indiana Jones 4, sur les écrans au même moment... La seconde partie est une hilarante vidéo où Lloyd vante les mérites de la version pirate chinoise du DVD. On continue naturellement avec le Commentaire audio de Lloyd Kaufman et de son comparse producteur Gabe Friedman qui décident ouvertement de ne pas mâcher leur mot sur la mise en chantier incroyablement complexe du film. Quel que soient les aspects, rien n'a été simple, principalement handicapé par un budget extrêmement mince. Chaque séquence propose son lot d'anecdotes plus improbables les unes que les autres et sont plus ou moins restituées en images dans le making of du second disque, pour ceux qui veulent découvrir tout cela illustré.

Quelques restes trainent ça et là puisque l'on trouvera également dans le même menu la bande annonce, un montage promo ainsi que deux clips musicaux. En fouillant un peu plus le disque, on tombera sur les bandes annonces de 6 autres films réalisés par Lloyd Kaufman (des classiques parmi les classiques). Mieux cachés, trois autres petits modules sont accessibles sur le menu principal. D'abord un Entretien entre Lloyd Kaufman et Trey Parker, créateur de South Park (2min08) censé être une promo pour Cannibal The Musical et où l'on fait les éloges de Lost. Rien à voir, mais c'est l'esprit Troma. Une autre intervention de Lloyd Kaufman, ensuite (3min38), toujours en promo pour un DVD sur un faux documentaire à propos des déficients mentaux, et enfin une dernière intervention de Lloyd (5min22) où il donne son point de vue sur les libertés artistiques sur internet, qui finissent par devenir aussi manipulées qu'à la télévision...

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On passe donc aux choses sérieuses sur un second disque qui rebaptise son documentaire Poultry In Motion (1h22), un long making of qui couvre une aventure parfaitement insensée. Un journal de production qui nous livre tout ou presque comme trop peu de reportages le font. Si on veut voir à quoi ressemblent les auditions incluant des scènes érotiques, c'est ici qu'il faut venir. Pour les engueulades de plateaux, les désaccords en tous genres, la technique qui ne fonctionne pas au bon moment, des mauvais acteurs qui ne satisfont personne, les noms d'oiseaux (c'est de circonstance) qui fusent dans le dos du réal de la part des figurants qui en ont marre d'être traités comme des moins que rien, c'est ici aussi ! Une habitude pour qui a déjà eu la chance de regarder les making of des films de Lloyd Kaufman (celui de Citizen Toxie dépassant les 3h30 était tout bonnement incroyable), mais toujours aussi hallucinant et fascinant de bout en bout. Oubliez les gens qui s'aiment, se soutiennent et croient tous dur comme fer dans un projet lorsqu'on leur demande de répondre à la caméra comme le dévoilent les featurettes promos traditionnelles. On en apprend plus en 1h20 ici qu'en dix ans de bonus DVD normaux !

Mais comme 1h20, ce n'est pas suffisant, pas mal de modules complémentaires sont proposés dans le menu Tromahawk Nuggets. A commencer par La Première New-yorkaise (9min33), assez agitée, comme on l'imaginait, où Lloyd et toute son équipe ouvrent un débat assez excentrique avec leur public. Cellu-Loyd Closet est un sous menu qui propose trois autres suppléments. Outre la promo pour l'excellent coffret Make Your OWn Damn Movie, on aura droit à un documentaire sur les explosions (14min47) dévoilant le périple de Lloyd à la rencontre des pros à qui il a confié des séquences particulièrement dangereuses. Plus cash tu meurs, il reconnaitra que si l'on peut ne rien donner aux figurants venus pour s'amuser, on ne déconne pas avec les artificiers ! Le troisième module se consacre aux effets sonores (23min25), en incluant tout ce qu'on peut ranger dans cette catégorie : post-synchro, voix des poulets, effets divers, etc... Une bonne occasion de suivre, là encore, les responsables du film surveillant scrupuleusement les séances d'enregistrement. On y découvrira que seulement 4 personnes (dont Lloyd) ont assuré les voix de tous les monstres.

L'enregistrement des chansons (12min55) se penche, comme on l'imagine, sur l'enregistrement des chansons, effectuées avant le tournage. On reste assez proche du documentaire précédent. Le design des monstres (8min08) est une vidéo enregistrée par l'équipe des effets spéciaux. Autant le dire, ce n'est pas informatif pour deux sous, puisqu'il s'agit d'un seul et unique plan où trois types se passent la caméra à tour de rôle pour s'amuser en essayant l'un des costumes qu'ils viennent de créer, mais c'est un point de vue sur un département de travail. Rooftop Re-Shoots (5min36) s'intéresse au tournage d'un plan de coupe sur certaines personnes manifestant au milieu d'une foule. Pour simuler l'extérieur, Lloyd a donc réunis quelques amies avec des gros seins sur le toit du Troma Building et roulez jeunesse... Le moulin à viande (3min58) s'intéresse au tournage de la fameuse scène où l'un des employés fini dans un hachoir géant, avec toute la complexité technique qu'on imagine. Comme d'habitude, ça s'engueule et ça se prend la tête. Enfin, Fleishaker gets mold head (8min33) s'intéresse au moulage de la tête de Joe Fleishaker, vieux partenaire de parcours de Lloyd Kaufman (mais qui ne vont plus le rester très longtemps à en croire le making of).

Que serait un DVD Troma sans ses improbables scènes coupées (6min) qui, pour le coup, ne nécessitent pas forcément le déplacement. Outre une chanson karaoké d'Humus, l'employée afghane, et une fin alternative faisant intervenir le mythique Ron Jeremy, rien qui ne nous fasse regretter le film tel qu'il est déjà !

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Le troisième disque est plus à considérer comme un petit cadeau bonus qu'autre chose. En effet, il s'agit d'un DVD promo qui existait déjà lors de la sortie du film et qui proposait des chansons du film en ''Kara-Yolk-é''. Sur le menu d'accueil, un affreux muppet nous propose de chanter ou tout d'une traite, ou en choisissant parmi les 5 titres disponibles. Avec ou sans le soutient vocal. En bonus, on trouvera les bandes annonces de grosses zèderies maison sans intérêt.