Beaucoup de choses aident l'encodage du film de Roland Emmerich ici. Là où Warner avait pris l'habitude de sacrifier la qualité de la compression de ses films au profit d'une multitude de pistes sonores (elles-mêmes écrabouillées), 10 000 ne s'encombrera que de deux pistes 5.1 et quelques malheureux bonus pour laisser libre court à une qualité d'image, il est vrai, supérieure à la moyenne chez l'éditeur. Plaines et autres décors naturels proposés en interminables plans larges y gagnent assurément même si le support standard trouvera souvent ses limites sur le trop plein de détails (herbes etc). En attendant le Blu-Ray, le DVD impose une facture des plus honnêtes, allant même jusqu'à trahir quelques inserts sur fond bleu parfaitement hideux et bien plus voyants qu'en salle. Pour le reste c'est quasiment du tout bon.
Certaines habitudes n'ont toujours pas changé et c'est une fois encore avec un débit passablement revu à la baisse que les deux seules pistes Dolby Digital 5.1 anglaise et française sont proposées. Un mixage qui méritait amplement mieux puisqu'il propose une certaine énergie lors des quelques affrontements (en particulier contres les animaux) mettant l'ensemble des cinq canaux au travail. On appréciera également des basses bien lourdes pour accompagner les pas des mammouths et un peu moins cette musique pompeuse de film d'action moderne ne collant pas du tout avec ce qu'aimerait raconter le film. Une joyeuse fanfare, donc, qu'il faudra néanmoins aider soi-même en augmentant le volume de l'ampli.
A film pas intéressant du tout, DVD pas transcendant non plus... En matière de bonus, on nous gratifie ici du minimum syndical à savoir deux featurettes vite envoyées. Chevauchée sauvage (12min44) est ce qui voudrait prétendre au statut de making of, où tout le monde se salue, Emmerich est super content de ses effets spéciaux... et puis c'est tout ! L'inspiration d'un film épique (12min26) essaie de justifier le propos parfaitement stupide du film en faisant intervenir un mec qui a des "théories" sur la multiplicités des civilisations surévoluées à l'époque de la Préhistoire parce qu'on aurait retrouvé des cartes. Les bougres auraient bâti des pyramides, mais on n'a retrouvé que des cartes... C'est débile, comme tout le reste du film, cadrer le bonhomme devant sa collection de bouquin ne le rend pas plus crédible et de toute façon Emmerich en personne reconnaît qu'il se serait fait chier s'il avait dû respecter la plate réalité.
Pour compléter le programme, (et oui, c'est déjà fini), on nous propose dix minutes de scènes coupées qui n'approfondissent pas grand-chose, avec des effets spéciaux pas encore finalisés, si ce n'est une version alternative de la rencontre avec le tigre à Dents de sabre. Enfin, une fin alternative de trois minutes permet au pauvre Omar Sharif d'apparaître à l'écran dans un accoutrement grotesque pour finir de raconter l'intrigue.