M6 Vidéo fait les choses vraiment bien. Transférer 30 Jours de nuit sur galette est une épreuve en soit nécessitant un travail d'encodage particulièrement parcimonieux. Comme l'indique le titre, la majeure partie du film se déroulant de nuit, la copie (française, notons le, qui évite l'enchevêtrement de sous-titres lorsque les vampires nous sortent leur baragouin) accuse ici d'une excellente gestion des noirs, souvent proposés avec quelques nuances dégradées. Ainsi, un 4X4 noir arrive à parfaitement se distinguer devant un ciel noir. Premier bon point. Ensuite, et c'est une chose que l'on doit surtout à l'équipe artistique du film, la photographie se montre absolument splendide, contrastée et composée de nombreux plans bourrés de déails, notamment durant les premières scènes d'exposition. Un vrai spectacle purement esthétique. Seuls quelques fourmillements seront à noter ça et là, mais rien d'agaçant.
Un conseil, évitez de regarder le film trop tard le soir ou gardez la télécommande de votre ampli à portée de main. Non pas pour vous évitez des frayeurs, mais plutôt pour éviter que le syndic de copropriété de votre immeuble ne lance des poursuites juridiques contre vous. C'est fort, très fort, trop fort même par moment ! Un Dolby Digital 5.1 qui, en anglais comme en français, ne lésine sur pas grand-chose et délivre un chambardement de tous les diables mettant n'importe quel ensemble home cinéma à l'épreuve. Tout ou presque est prétexte aux déferlement d'effets stéréo et surround (musique, coups de feu, hurlements, etc) mais également d'un caisson de basse qui semble jouer du tambourin à la moindre occasion, et notamment sur une bande originale d'une remarquable discrétion dans ses aigus. Détracteurs de films bruyants, fuyez ! Les autres pourront fièrement exhiber la bande démo du moment. Notons enfin la présence très justifiée de pistes Stéréo 2.0 en VO comme en VF pour les équipements les plus modestes, puisque la lourde puissance du 5.1 rendrait carrément inaudibles certains dialogues sur un simple téléviseur. Un très bon point.
"On va parler du film" déclare le producteur Robert Tappert, pas spécialement un homme de confiance quant on voit tout le bien qu'il dit sur Boogeyman, accompagné de Josh Hartnett et Melissa George sur le Commentaire audio. Ca tombe plutôt bien donc, puisque l'on a enclenché la fonction pour qu'on nous parle effectivement du film. Un commentaire plutôt plaisant dans l'absolu, bien qu'un peut trop auto-satisfait par le producteur qui voit des génies partout en essayant d'informer au mieux sur les différentes étapes artistiques. Les comédiens quant à eux sont essentiellement là pour assurer l'ambiance. Un bon point puisque si l'on ne bascule heureusement pas dans la grosse pantalonnade, ces derniers égayent grandement l'exercice à grand coups d'anecdotes plus ou moins perso (du genre problème de sourcils) et qui nous sauvent de l'ennui. On regrettera néanmoins l'absence de David Slade, qui avait pourtant livré un épatant commentaire sur le disque de Hard Candy.
Ce dernier prendra nettement plus la parole dans le Making of (49min42). Un documentaire partagé en 8 chapitres chacun indépendamment fascinants à suivre même si on éprouve un sentiment d'imperfection. Peut être parce que certains éléments du film sont couverts là où d'autres passent à la trappe, et que ceux proposés sont un peu éparpillés n'importe comment sans vraie ligne directrice. En tout cas, outre de longs décorticages techniques, on découvre avec plaisir le portrait d'une petite aventure humaine. Celle d'un cinéaste qui se retrouve embarqué dans une lourde production, confronté dès la préproduction à d'étranges impératifs de la part de producteurs (se faisant dôles d'idées sur les attentes du public), mais aussi à un vrai déréglage horaire de son sommeil. On regretta juste que ce journal de bord soit tronqué d'une façon un peu trop cut. Il y a du vrai là dedans dont on aurait aimé profiter...