Test DVD : A Dirty Carnival

Le transfert de A Dirty Carnival est effectué à partir d'un master impeccable. La définition est nette et précise, même si elle aurait pu l'être encore plus sans ces effets d'entrelacement un peu gênants dans les scènes d'action. Rien de grave toutefois, le piqué étant de toute beauté et nous permettant d'apprécier toute les nuances de l'étalonnage parfait du film. Chaudes ou froides, les couleurs sont chatoyantes et le travail réalisé sur les lumières ressort avec beaucoup d'élégance grâce à une gestion des contrastes excellente, jamais perturbée par la compression qui sait se faire discrète.

L'édition propose quatre pistes audio, Coréen et Français Dolby Digital 5.1 et Coréen et Français Dolby Stéréo 2.0. Une fois encore, le label qualité EuropaCorp ne faillit pas à sa réputation. Il faut savoir que les films coréens, que ce soit dans leurs éditions originales ou dans les éditions hongkongaises, souffrent fréquemment d'un sérieux déséquilibre dans le mixage, qui a tendance à placer les voix totalement en retrait. Il est par conséquent particulièrement appréciable de retrouver sur un film coréen daté d'il y a trois ans la même qualité sonore que sur un film français ou américain. Les pistes DD 5.1 sont puissantes et bénéficient chacune du même soin. Les dialogues se détachent bien, tandis que la musique est enveloppante quelles que soient les circonstances. A ce titre on mentionnera les scènes de karaoke (nombreuses dans le film) et la scène de boîte de nuit vers la fin du film, qui toutes donnent l'impression d'être en plein dedans, environné de musique et agréablement martelé des pulsations du caisson de basse. Les arrières sont d'ailleurs actives durant toute la durée du film, avec un réalisme qui peut parfois faire sursauter (une porte qui s'ouvre dans l'enceinte arrière droite et on se demande si c'est bien dans le film que ça se passe). Les deux pistes stéréo, si elles ne possèdent pas le même charme que les DD 5.1, font tout de même office de très honnête palliatif, grâce à une belle ampleur et une grande clarté. Un plaisir pour les oreilles.

Il est dommage que l'éditeur n'ait pas repris pour la jaquette la très belle affiche coréenne et lui ait préféré un montage assez criard, qui reflète nettement moins bien l'esprit du film. On continue par ailleurs d'être exaspéré par le message agressif concernant le "piratage", qui nous est systématiquement imposé dès la lecture du disque. Après quelques bandes-annonces, obligatoires elles aussi (à moins de sauter moults fois au chapitre suivant), on accède enfin à l'interface musicale assez peu esthétique, dans les mêmes tons rouges que la jaquette. Les bonus sont au nombre de deux et consistent en un making of et des scènes coupées.




Scènes coupées (8mns23)
Pas grand chose d'intéressant à se mettre sous la dent dans ce bonus vraisemblablement issu du DVD coréen. Les plans en question, pour la plupart très brefs, prolongent essentiellement les dialogues de scènes présentes dans le film. On retiendra tout de mêmes ces quelques secondes supplémentaires de la scène très violente de l'assassinat dans les toilettes, qui ne sont pas vraiment de trop pour une fois.




Making of (36mns17)
Le making of, lui aussi issu du DVD coréen, est chapitré en français et il est possible de le voir d'une traite comme chapitre par chapitre grâce à un sous-menu. Exclusivement axé sur les scènes d'action, il est chronologique et débute sur la scène du tunnel d'Incheon. Où l'on apprend que l'acteur principal, Jo In-Sung, n'avait jamais tourné de scène d'action auparavant. Et où l'on découvre aussi que l'équipe a réellement utilisé du verre dans la scène où les vitres du minibus sont brisées à coup de barres de fer, malgré la présence des acteurs juste à côté. Inutile de préciser que ceux-ci comme les cascadeurs n'en sont pas sortis indemnes. Suivent la scène d'action de la salle de jeux et celle du minibus à 6 contre 2, elles aussi sauvages et durant lesquelles les comédiens se prennent de vrais coups. Enfin, celles de la librairie et de la berge. Comme la plupart des making of coréens, celui-ci n'est pas simplement promotionnel et nous plonge vraiment aux côtés de l'équipe en plein boulot. On voit le réalisateur donner ses directives, les acteurs chercher les bons mouvements et s'en prendre plein la figure, bref ça vit et on a l'impression d'en savoir un peu plus sur A Dirty Carnival et sur les intentions de Yu Ha à la fin de cette demi-heure.