Même si le niveau des détails n'égale pas celui de la Haute Définition, force est de constater que le master du film tient toutes ses promesses. En dehors de quelques faiblesses de compression durant les séquences sombres filmées caméra à l'épaule entraînant divers fourmillements, la palette colorimétrique naturellement froide est idéalement retranscrite même si la luminosité de certaines scènes aurait gagné à être adoucie, la profondeur de champ étant quant à elle tout à fait acceptable notamment durant les séquences de chantier. Les contrastes sont denses, la copie propre, les blancs étincelants et même si la définition n'est pas totalement optimum, le transfert est globalement soigné et de haute qualité.
Si le choix se porte d'emblée sur la Dolby Digital 5.1, ce mixage déçoit sensiblement par son manque d'harmonie. La belle musique de Cliff Martinez, à qui l'on doit les partitions des films de Steven Soderbergh mais aussi celle d'Espion(s) de Nicolas Saada, est trop envahissante et prend souvent le pas sur les dialogues. Ceux-ci manquent cruellement de mordant et il est même parfois nécessaire de tendre durement l'oreille. Outre la spatialisation de la musique, les latérales ne sont réellement mises à contribution qu'au moment des scènes de chantier mais les dialogues y sont encore plus imperceptibles. La plupart du temps, le mixage est principalement dirigé vers les avants d'une ouverture particulièrement saisissante. Finalement, la stéréo offre une meilleure cohésion entre effets, musique et dialogues avec punch et fluidité.
Ce n'est pas peu dire que les suppléments déçoivent fortement puisque vous n'aurez ici aucun making of, commentaire, interview ou analyse en rapport avec le film. D'autant plus quand on sait que trente minutes du film ont été coupées par rapport à la version cannoise et qu'on aurait bien aimé retrouver ici.
Court-métrage de Xavier Giannoli : L'Interview (17min58)
César du meilleur court-métrage en 1999 et Palme d'Or (unanimité du Jury) du meilleur court-métrage au Festival de Cannes en 1998, ce film superbe tourné dans un magnifique N&B met en scène Mathieu Amalric. Il interprète Julien Bernardini, jeune journaliste qui décroche une interview de la mythique Ava Gardner en 1989, quelques mois avant sa mort. Il attend dans la nuit un appel qui doit lui annoncer les conditions de l'interview et part ensuite avec entrain, pour le domicile londonien de la star où il va vite déchanter car l'entretien se fera par interphone interposé. Inspiré d'une histoire vraie (comme A l'origine) vécue par un journaliste. L'Interview met brillamment en scène les rêves et les déconvenues d'un adulateur devant faire face à la réalité des évènements.
Duo pour un danseur et une pelleteuse (5min32)
Non, ne riez pas c'est extrêmement sérieux et d'ailleurs pour l'anecdote, on aperçoit quelques secondes le même danseur (Philippe Priasso) exécuter le même numéro dans A l'origine. Comme son titre l'indique, ce numéro visuel met en en scène un homme "dansant" véritablement avec une pelleteuse sur un air de la Callas dans le cadre du 13ème Festival international de la danse de Kalamata (Grèce) en juillet 2007. Extrêmement enrichissant tout ça !
Cette pauvre interactivité se clôt sur un diaporama de photos du tournage (2min40), seul supplément montrant véritablement l'envers du décor...