Pour ce film datant de 2004, l'éditeur effectue un travail soigné dans l'ensemble mais non exempt de défauts. Certes, la palette colorimétrique offre des tons chatoyants à souhait, pour un résultat de toute beauté dans les scènes dominées par des couleurs chaudes, d'autant plus que la gestion des noirs s'avère elle aussi satisfaisante. C'est du côté de la définition, bien trop imprécise, qu'il faudra chercher la cause du manque évident de relief voire de profondeur qui caractérise l'image, dont la texture accuse bien souvent d'un rendu trop lisse.
L'éditeur nous propose deux pistes son en Dolby Digital 5.1, l'une en chinois (mandarin) et l'autre doublée en français. Deux 5.1 de bonne facture qui bénéficient d'une clarté exemplaire et d'un mixage équilibré. Centré sur les avants, le son n'utilise les enceintes arrière que pour apporter une petite ampleur à l'ensemble, pas pour créer un véritable effet d'enveloppement. Elément de narration à part entière, a musique se voit accorder davantage d'importance sur la piste chinoise, tandis que les dialogues sont comme on pouvait s'y attendre mieux mis en valeur dans la version française. Ces différences ne changeant pas fondamentalement l'expérience du film, on s'orientera vers l'un ou l'autre de ces 5.1 selon les préférences linguistiques. Pour les amateurs de la version originale, les sous-titres français sont optionnels et amovibles. Pour ceux qui préfèrent entendre le film en français, le doublage s'avère lui aussi de qualité.
La pièce maîtresse de ces suppléments est très certainement l'interview du réalisateur Feng Xiaogang (9mns44) réalisée par Frédéric Ambroisine au Far East Festival d'Udine. Cet entretien riche en contenu a pour qualité d'aborder l'expérience même du tournage mais aussi de replacer le film dans son contexte. En dix minutes, Feng va à l'essentiel concernant A World Without Thieves et brasse plusieurs des aspects qui entourent sa sortie. Il revient très brièvement sur la difficulté de faire accepter par les autorités chinoises un film mettant en vedette des pickpockets, avant de s'attarder plus longuement sur sa rencontre et sa collaboration avec l'acteur Andy Lau. Le cinéaste commente aussi la conception des scènes d'action, notamment l'utilisation de la musique ou encore l'apport d'éléments de danse, avant de relater les difficultés qu'il a rencontrées avec la Columbia pour la distribution. Un entretien qui vient compenser l'indigence du making of (cf. ci-dessous).
On poursuit avec plusieurs scènes inédites (8mns57). Ces scènes ne sont pour la plupart pas franchement indispensables mais sont toujours sympathiques à découvrir si l'on a aimé le film. On découvre notamment Andy Lau engueulant un pauvre gardien, une discussion entre l'Oncle Li et l'un de ses hommes de main, ou encore un échange au cours duquel l'Oncle Li fait comprendre à Petite Ye qu'il la soupçonne d'être flic. Certaines séquences se voient aussi prolonger de quelques minutes, comme c'est le cas du face-à-face entre Wang Bo et Petite Ye dans le bar ou encore du braquage très comique qui a lieu vers la fin du film (un passage qui aurait mérité de figurer dans son intégralité).
Comme il fallait s'y attendre, le making of (6mns01) n'est pas d'un grand intérêt et s'en tient à un pur discours promotionnel. On retiendra cependant de ce mini documentaire les interventions d'Andy Lau qui commente non seulement le travail du réalisateur Feng Xiaogang mais aussi des autres comédiens, à commencer par Renée Liu dont il vante la faculté d'adaptation et l'indulgence. En ce qui concerne les thématiques du film, ce making of n'apporte rien de bien révolutionnaire.
Pour finir, cette édition nous propose une galerie de photos assez fournie (une vingtaine d'images environ) ainsi que des filmographies (Feng Xiaogang, Andy Lau, Rene Liu, Ge You) et le film annonce.