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A World Without Thieves

Le 28/08/2007 à 22:57
Par
Notre avis
8 10

Avant de nous ennuyer avec Le Banquet, Feng Xiaogang a réalisé quelques perles telles que ce A World Without Thieves. Cette histoire de pickpockets au grand cœur joliment filmée et photographiée possède un charme fou grâce à une galerie de personnages attachants et des scènes d'action très conceptuelles et inventives. Un film original et touchant porté par un formidable trio de comédiens.

 

 


Critique A World Without Thieves

Parmi les réalisateurs dits de la « cinquième » (sous entendu « cinquième génération »), le public français ne connaît guère que Zhang Yimou et Chen Kaige. Le nom de Feng Xiaogang lui est nettement moins familier, sans doute parce que le cinéaste a souvent œuvré dans des genres moins évidents à sortir en Occident. Certes, on n'aura pu passer à côté du blockbuster Le Banquet sorti en 2006, grosse production épique (et surtout grosse déception) confirmant la quasi obligation des réalisateurs de la cinquième de livrer au moins un film cher en costumes avec des stars au premier plan (Zhang Ziyi et Daniel Wu dans celui-ci). D'autre part, les plus informés auront sans aucun doute entendu parler du récent Assembly, ambitieux film de guerre dont l'action se déroule pendant la dernière Guerre Civile Chinoise entre 1948 et 1956. Pourtant, ce ne sont ni les intrigues de cour ni même les tragédies de soldats qui ont fait la célébrité de Feng Xiaogang, davantage connu pour avoir initié le concept du Hesui Pian (ou « film de nouvel an ») avec Dream Factory en 1997. On lui doit aussi le délicieux Bu jian bu san, comédie douce amère avec Xu Fan et Ge You (deux visages incontournables de son cinéma) dans les rôles de Chinois expatriés aux Etats-Unis, ou encore le sympathique Happy Funeral, où Feng met en scène Donald Sutherland face à Ge You et Rosamund Kwan.

 

Critique Critique A World Without Thieves

 

Plus proche de l'esprit de ses comédies que de l'univers très codifié des blockbusters chinois, A World Without Thieves se distingue toutefois des œuvres précédentes du cinéaste par son sujet original, voire audacieux si l'on tient compte de son pays d'origine. En effet, le film met en vedette un couple de voleurs, chose impensable en Chine il n'y a encore pas si longtemps. Alors qu'ils débutent un long voyage en train, Wang Bo (Andy Lau) pense déjà à son prochain coup, tandis que Wang Li (Rene Liu) envisage subitement de changer de vie. Le passage de cette dernière par un temple bouddhiste mais aussi sa rencontre avec Sha Gen (Wang Baoqian), un jeune homme naïf et simple d'esprit, ont tout à voir avec ce revirement. Mais la présence d'une bande organisée de pickpockets va quelque peu contrecarrer ses projets. En situant presque exclusivement son action dans le train, A World Without Thieves prend la forme d'un huis clos afin de confronter les personnages à des choix ultimes, sans aucune échappatoire possible. A la fourberie de l'affrontement entre Wang Bo et la bande de l'Oncle Li (Ge You, toujours de la partie) s'oppose l'innocence de Sha Gen, archétype même de l' « idiot » qui travaille dur pour acquérir peu et qui se montre incapable de voir le mal chez les autres - le monde sans voleur, c'est bien entendu le sien. Le jeune homme incarne des valeurs portées aux nues par la société, à savoir le travail, la solidarité et l'amour du prochain, des valeurs qui représentent justement tout ce que les pickpockets rejettent. C'est donc tout naturellement que Gen l'Idiot se retrouve propulsé sans même s'en rendre compte au coeur de intrigue. Pour Wang Bo et l'Oncle Li, il devient l'enjeu d'un duel sans merci où tous les coups (bas) sont permis. De son côté, Wang Li tente désespérément d'empêcher Sha Gen de prendre conscience de la malhonnêteté des hommes, comme si sa propre foi en l'avenir en dépendait.

 

Critique Critique A World Without Thieves

 

 

Si le scénario de A World Without Thieves laisse apparaître quelques ficelles - le cheminement intérieur de Wang Bo et Wang Li, le regard distancié que les propos naïfs de Sha Gen invitent à porter sur la société -, l'intérêt ne faiblit pas grâce à un rythme soutenu et des rebondissements s'imbriquant avec naturel. L'impressionnante séquence du temple qui marque l'ouverture laisse présager d'un film visuellement très inspiré, et pour notre plus grand plaisir, la suite ne déçoit pas. Outre ses indéniables qualités formelles parmi lesquelles on mentionnera sa splendide direction de la photographie, le film doit aussi beaucoup à ses séquences d'action originales et pleines de punch. L'art sophistiqué développé par les pickpockets se voit ici exploité avec fantaisie, les affrontements intégrant des mouvements de danse et d'arts martiaux, pour un résultat conceptuel, élégant et assez jouissif à regarder. Enfin, A World Without Thieves est porté par un trio très attachant de comédiens, entre un Wang Baoqian (Blind Shaft) à la candeur irrésistible, une René Liu (20 30 40) touchante et un Andy Lau malicieux à souhait.







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