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Test DVD : All I desire

Le 06/11/2008 à 14:01
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Test DVD All I desire Un an quasiment jour pour jour après la sortie du premier coffret par Carlotta consacré à Douglas Sirk (et dont nous vous invitons à relire les tests DVD), l'éditeur joue les Pères Noël avant l'heure en proposant un second coffret regroupant quatre des plus grands films du cinéaste allemand. Saluons l'authoring, le soin apporté aux jaquettes, à la sérigraphie des disques et au contenu en lui-même, avec des suppléments vraiment dignes d'intérêt (comme souvent chez Carlotta) accompagnant les films livrés dans de tous nouveaux masters restaurés. Assurément l'un des évènements de cette fin d'année!

Sortie à l'unité en édition collector 2 DVD et en coffret 8 DVD : le 5 novembre 2008.

Decouvrez le Test DVD de All I desire ci-dessous.

Test DVD Test DVD All I desire





Image : 7/20

On n'aura de cesse de dire que Carlotta se place haut la main parmi les meilleurs éditeurs. All I desire ne contredira pas nos dires. Le film datant de 1953 est proposé dans son format plein cadre 1.33. respecté, entièrement restauré et offrant une belle clarté, des contrastes admirables mettant en valeur le N&B éclairé par Carl E. Guthrie, même si la photo de ce dernier se révèle moins exceptionnelle que celle du fidèle collaborateur de Douglas Sirk, Russell Metty. Sur ce master quasiment dépourvu de scories, il demeure cependant une granulation perceptible dans tous les plans affichant le ciel, comme on avait déjà pu le constater dans d'autres films du réalisateur édités par Carlotta. Les costumes rayés de certains personnages saturent légèrement et les plans rapprochés s'avouent sensiblement perturbés par un voile rugueux, en particulier sur la peau claire de Barbara Stanwyck. Néanmoins, le défaut récurrent critiqué dans les tests antérieurs des DVD de Douglas Sirk, à savoir un déséquilibre numérique entraînant un voile granuleux au moment des fondus enchaînés, est ici complètement aboli et on saluera donc l'ensemble harmonieux. Enfin, les scènes sombres s'en tirent excellemment avec des clairs-obscurs tranchés. Décidemment, ce nouveau master restauré renforce le plaisir de découvrir ou de redécouvrir All I desire.

 

All I desire

 

All I desire

 

All I desire

 

All I desire

 

All I desire

 

 


Son : 7/20

Bien qu'accompagnée d'un souffle distinct, jamais l'écoute du film n'est véritablement perturbée et aucun craquement n'est à déplorer. Les splendides envolées de la musique signée Henry Mancini (bien qu'il ne soit pas crédité) exploitent à leur maximum le potentiel du mixage mono, limpide et exsudant la voix rauque de Barbara Stanwyck avec clarté. Nous sommes parfois à la limite de la saturation sans jamais pour autant agresser les tympans. Les dialogues mis à part, les effets divers et variés sont abondants et ne manquent pas de punch.

 

All I desire


Bonus : 9/20

Le film de Pascal Thomas et Dominique Rabourdin Quelques jours avec Sirk est fantastique et s'impose comme étant LE documentaire indispensable de cette édition.

 

DVD 1


Tous les éléments indispensables se trouvent sur le second DVD. Sur cette première galette vous ne trouverez que la bande-annonce du film en vostf (2min18). Contretype standard nitrate ne comportant aucun plan truqué, cette bande-annonce est à considérer comme un supplément à part entière.

 

DVD 2


All I desire par Bourget et Berthomieu (20min53)

Comme on dit, on ne change pas une équipe qui gagne. Un an après les quatre précédentes éditions de Douglas Sirk critiquées dans nos colonnes, Jean-Loup Bourget (historien du cinéma) et Pierre Berthomieu (spécialiste du cinéma hollywoodien) sont de retour dans la salle de cinéma du Nouveau Latina afin de parler du film qui nous intéresse ici, All I desire. D'entrée, on regrette que le dialogue se révèle finalement quelque peu absent, Bourget répondant la plupart du temps ponctuellement aux questions que lui pose Berthomieu pour se diriger vers un autre sujet ou une autre interprétation. Il n'empêche que les propos tenus ici sont véritablement passionnants. Bourget met All I desire en parallèle avec d'autres œuvres de Douglas Sirk, notamment Demain est un autre jour où le metteur en scène retrouvait Barbara Stanwyck. En faisant un gros plan sur l'utilisation des décors et la direction d'acteurs, Jean-Loup Bourget ne cache pas les quelques réserves qu'il a envers All I desire plus particulièrement au niveau du personnage de Dutch, l'ancien amant de Naomi, qu'il juge caricatural, tout comme l'opposition grande ville/province, nature/culture, quelque peu schématique avec l'utilisation d'effets symboliques trop appuyés. Le défaut principal du film demeurant selon lui l'hégémonie de la star Barbara Stanwyck n'ayant pas de contrepoids véritable parmi au niveau du rôle masculin. La thématique de All I desire est ensuite reliée aux autres films du cinéaste qui suivront comme par exemple dans sa structure tournant autour du thème du retour, les aboutissements heureux ou malheureux suivant le personnage concerné. Le rôle de Barbara Stanwyck est ensuite relié à d'autres personnages féminins comme ceux de Mirage de la vie ou de La Ronde de l'aube. On pourrait continuer encore longtemps tant les propos sont ici riches et érudits.

 

All I desire

 

Le Jeu naturel (24min59)

L'acteur Billy Gray, aujourd'hui âgé de 70 ans, avait 15 ans au moment du tournage de All I desire où il interprète Ted, le fils de Naomi et Henry... ou celui de Naomi et Dutch, le mystère reste entier selon l'interprétation du spectateur. Le comédien se remémore le tournage du film tout en critiquant avec amusement son propre jeu. Ayant fait ses débuts devant la caméra à l'âge de 5 ans, Billy Gray passe en revue les films qu'il considère comme étant les plus importants de sa carrière (La Folle ingénue d'Ernst Lubitsch en 1946, Le Violent de Nicholas Ray en 1950, Le Bal du printemps de Roy Del Ruth en 1952) jusqu'à l'obtention du rôle de Ted dans All I desire. Pour lui, le personnage était parfait car les dialogues se révélaient peu abondants et car une des scènes les plus poignantes du film le confrontait à Barbara Stanwyck.

 

All I desire

 

Dans la dernière partie de cet entretien nostalgique, Billy Gray commente quelques petites scènes du film tout en évoquant la direction d'acteur de Douglas Sirk qui ne laissait aucun mouvement des comédiens au hasard même si notre interlocuteur se demande encore aujourd'hui comment certains gestes et postures peuvent paraître naturels. De ce fait, Billy Gray critique sans arrêt sa démarche « qui ne ressemble à rien ».

 

Quelques jours avec Sirk (1h)

Sans conteste la pièce maîtresse de cette édition. Le 20 mars 1982, Pascal Thomas et Dominique Rabourdin, critique et réalisateur, dirigeaient un entretien avec le cinéaste pour l'émission phare Cinéma Cinémas. Vingt-six ans plus tard, ils se remémorent le tournage et leur rencontre avec Douglas Sirk, le tout agrémenté des repérages en Suisse précédant l'entretien, de rushes de tournage et de séquences entièrement inédites. Ce document débute par un léger entretien avec les deux cinéastes qui nous expliquent la genèse du projet né du désir de voir Douglas Sirk évoquer son œuvre et illustrer ses propos. Dans la première partie, les images montrées du réalisateur ont été effectuées en repérage chez lui à Lugano (Suisse) où Rabourdin et Thomas tentèrent de le convaincre de l'intérêt de l'entreprise au moyen d'une petite caméra vidéo anodine. Les images montrent Douglas Sirk aux côtés de sa femme. Le metteur en scène y parle de leur départ d'Allemagne pour Hollywood, dû entre autre au fait que sa femme avait des origines juives et se sentait menacée. Douglas Sirk évoque ensuite Bertolt Brecht, le comité des activités anti-américaines au temps du maccarthisme, ses rapports avec les comédiens, avant de faire l'éloge du chef opérateur Russell Metty qui a éclairé dix de ses films parmi lesquels Le Temps d'aimer et le temps de mourir, Le Secret magnifique et Mirage de la vie. Il passe en revue certains mouvements de caméra, le choix de la couleur ou du N&B selon le sujet abordé, les méthodes de travail différentes entre l'Allemagne et les Etats-Unis qui, il avoue, l'ont épuisé. Dans un autre temps, Douglas Sirk s'amuse à faire un parallèle entre ses films en abordant « l'auto-reprise » d'une structure ou d'un même plan mis dans un contexte différent. Tous ces propos sont évidemment largement illustrés à travers des images des films correspondants disponibles chez l'éditeur.

 

All I desire

 

A mi-temps, Pascal Thomas et Dominique Rabourdin annoncent le véritable documentaire réalisé pour Cinéma Cinémas en avril 1982 suivant l'arrivée de Douglas Sirk à Genève où un hommage lui est rendu à la Cinémathèque. Doté d'un budget plus conséquent et d'une meilleure caméra, les propos de Sirk sont plus étayés que dans la première partie. Qu'importe les légères redondances (son travail avec Russell Metty, la photographie, l'art de se mouvoir dans le décor, le montage), les propos sont ici tellement captivants qu'on se délecte.

 

All I desire

 

Dans la dernière partie, Thomas et Rabourdin nous présentent les scènes coupées au montage qui contiennent leur lot indispensable d'images rarissimes et de propos jusqu'alors inédits du cinéaste. Douglas Sirk se penche sur quelques unes de ses réalisations comme Le Temps d'aimer et le temps de mourir. Se promenant dans le parc des Bastions à Genève, le cinéaste avoue que c'est avant tout la réaction du public qui l'intéresse. Quand on lui demande quel est son film préféré il évoque que La Ronde de l'aube tient pour lui toujours le poids des ans.

Ce documentaire exceptionnel se clôt sur la présentation du film Le Temps d'aimer et le temps de mourir devant le public de la Cinémathèque suisse.

 

BONUS CACHE : Placez le curseur sur « Quelques jours avec Sirk » puis appuyez sur la flèche du bas. Une plume verte apparaît en surbrillance, validez. Vous trouverez le bonus suivant :

 

All I desire

 

All I desire vu par Allison Anders (3min22)

La réalisatrice Allison Anders, que l'on retrouve dans les suppléments de Demain est un autre jour, fait un parallèle thématique et structurel entre les deux films de Douglas Sirk mettant en scène Barbara Stanwyck, All I desire et Demain est un autre jour. Différences et similitudes sont passées au peigne fin par cette passionnée qui n'hésite pas à comparer All I desire à un western.

 

 


All I desire
All I desire
Sortie : 3 Novembre 2008
Éditeur : Carlotta

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