Test DVD : Boy A

L'éditeur conserve le grain cinéma d'origine et la photo doucement blanchâtre est fidèlement restituée. Les scènes du début du film apparaissent froides, presque cliniques avec un blanc étincelant, et les tons se réchauffent quand Jack entame sa relation avec Michelle. La compression soutient fermement les plans pris caméra à l'épaule bien que les visages paraissent parfois un peu flous. Si la palette de couleurs ne brille pas de mille feux intentionnellement, quelques séquences se démarquent par un piqué plus brillant comme celle du cimetière (12^ème minute), plus lumineuse et profonde. En revanche, la granulation s'épaissit durant les séquences nocturnes, plus altérées, et la compression chancèle quelque peu.

Malgré ses quatre pistes audio proposées, les mixages disponibles n'offrent que peu de place aux surround et les deux options 5.1. se trouvent avant tout canalisées sur les enceintes avant. Evitez à tout prix la version française au doublage exécrable dont le mixage 5.1. se renferme sur les dialogues. En version originale, la voix grave de Peter Mullan est énergiquement exsudée de l'enceinte centrale, et les latérales ne servent principalement qu'à mettre à l'honneur la splendide musique du film et les ambiances naturelles, notamment le vent dans les séquences extérieures. Le caisson de basses n'a qu'une occasion de marquer sa présence au moment où Jack, sous l'emprise de la drogue, se déchaîne en boite de nuit (30^ème minute), les surround et les graves assurant eux aussi point de vue vivacité. Les deux pistes stéréo assurent du point de vue du dynamisme mais ne possèdent pas le même mordant et l'homogénéité de la 5.1. anglaise.

Entretien avec John Crowley (18min16)

Installé dans le pub Hideout du VIème arrondissement de Paris, le réalisateur John Crowley revient un peu trop rapidement sur la genèse de son film, ce qui l'a intéressé dans le projet et évoque brièvement le livre de Jonathan Trigell, Jeux d'enfants, dont est tiré le scénario de Mark O'Rowe. Partageant les émotions qu'il avait alors ressenties à la lecture du script, le cinéaste explique ensuite le désir de s'éloigner des évènements réels qui avaient inspiré le roman, ainsi que de l'affaire Bulger (deux garçons de 10 ans avaient tué un enfant de 2 ans, emprisonnés et relâchés sous une autre identité), afin de se concentrer avant toute chose sur une œuvre de fiction en évitant toute référence aux faits divers. Les thèmes de Boy A (le passage à l'âge adulte, la parentalité) sont ensuite brillamment analysés par John Crowley à travers quelques extraits de films qui gâchent néanmoins ce segment en prenant une part trop importante sur 18 minutes. Quand il en vient à parler du tournage et des nombreuses répétitions, le réalisateur nomme les frères Dardenne qu'il considère comme une de ses références. Dommage que ce brillant entretien soit donc entrecoupé de longs aperçus du film et on regrette sincèrement l'absence d'un commentaire audio. D'autant plus qu'aucun making of n'est disponible.

Cette interactivité se clôt sur les bandes-annonces de quatre films disponibles chez l'éditeur.