La Fille des marais : 8/20
Les Piliers de la société : 10/20
Paramatta, bagne de femmes : 12/20
La Habanera : 10/20
Un carton d'introduction indique que les masters de La Fille des marais et Les Piliers de la société comportent encore de nombreuses scories malgré une restauration somme toute évidente. Dès le générique, les films sont la plupart du temps constellés de tâches blanches, de dépôts divers, résidus et moisissures ainsi que de griffures et de défauts de pellicule inhérents à l'âge du film. Il va sans dire que les masters, surtout des deux premiers long métrages, ont été sauvés à temps et que nous n'osons imaginer dans quel état de décomposition avancée devaient se trouver les copies d'origine. Les fourmillements et la granulation ne sont pas rares, le format 4/3 d'origine est respecté et le point fort de ces films demeure leur luminosité. Contre toute attente, les contrastes s'avèrent corrects et les défauts sont aléatoires d'une séquence à l'autre pour tous les films. En extérieur, la clarté est plus poussée (surtout pour La Fille des marais), parfois brumeuse, les scènes sombres font apparaitre de manière flagrante les accrocs de la pellicule qui tendent à s'accentuer au cours de la dernière bobine et lors des fondus enchaînés. La copie des Piliers de la société s'avère moins abimée que celle de La Fille des marais mais comporte de nombreux tremblements durant le prologue. Après une stabilité d'ensemble, le N&B apparaît sensiblement ouaté, la définition est assez fluide, le piqué plus détaillé mais les stock-shots montrant l'arrivée du bateau dans le port sont rudement abimés. Paramatta, bagne de femmes s'en sort nettement mieux que les trois autres films avec des blancs étincelants, un master propre malgré la présence des mêmes défauts récurrents évoqués précédemment. En revanche, l'image de La Habanera comporte un voile granuleux constant et les quelques projections arrière sont constellées de scories.
Les Piliers de la société
La Fille des marais : 8/20
Les Piliers de la société : 8/20
Paramatta, bagne de femmes : 12/20
La Habanera : 13/20
Les mixages de La Fille des marais et Les Piliers de la société sont constamment parasités par des grésillements et craquements, la musique ainsi que les voix des acteurs saturent souvent. Comme pour l'image, les défauts liés aux conditions de conservation s'accentuent lors de la dernière bobine où les dialogues apparaissent étouffés et lointains. Un souffle est très marqué sur Les Piliers de la société et prend le pas sur la musique durant le générique d'ouverture. Cela s'améliore fortement avec Paramatta, bagne de femmes dont le mixage limpide voit son souffle s'atténuer et les quelques chansons émaillant le film ne manquent pas de finesse. Les craquements ainsi qu'un petit écho et un léger bruit chronique sont finalement assez discrets et le mixage de La Habanera s'avère un poil plus réussi que le précédent film avec une bande-originale entrainante et plus dynamique.
Le premier DVD comprend les deux films La Fille des marais et Les Piliers de la société ainsi que les préfaces signées Jonas Rosales détaillées ci-dessous :
A propos de...La Fille des marais, Les Piliers de la société, Paramatta, bagne de femmes, La Habanera (4min15, 5min22, 10min47, 9min01)
Chacun des films se voit proposer une préface concise réalisée par Jonas Rosales sur des images tirées du film présenté. En précisant à chaque fois où se place le long métrage correspondant dans la carrière de Detlef Sierck (pas encore Douglas Sirk), les thèmes fondamentaux sont énoncés, souvent mis en parallèle avec d'autres films du réalisateur et le contexte politique d'alors, le casting est passé au peigne fin tout comme de nombreuses anecdotes nous sont dévoilées.
Selma Lagerlöf
DVD 2
Douglas Sirk raconte : Zarah Leander et « Paramatta, bagne de femmes » (28min24)
Au début des années 80, Douglas Sirk raconte sa rencontre avec Zarah Leander, vedette suédoise d'opérettes et de cabaret, qui signe en 1936 un contrat avec la UFA, les studios de cinéma allemands où Douglas Sirk exerce son métier de cinéaste. Vedette fabriquée de toutes pièces par les studios qui désiraient en faire son égérie sous le III° Reich sous la pression de Gobbels, alors ministre de la propagande, Zarah Leander est demeurée célèbre grâce à ses rôles de femme fatale souvent malmenée par le destin comme dans ses deux collaborations avec Douglas Sirk dans Paramatta, bagne de femmes et La Habanera, tous deux réalisés en 1937. Consacrée star avant même la sortie d'un de ses films la mettant en vedette, Zarah Leander poussait la chansonnette dans les films de Douglas Sirk. Ce dernier se souvient avec précision de sa première impression au moment de sa rencontre avec la vedette suédoise, un corps massif à la voix grave et un visage impassible difficile à photographier. Ensuite, le réalisateur allemand se rappelle des premiers effets effectués avec la comédienne et partage de nombreuses anecdotes liées au tournage de Paramatta, bagne de femmes, notamment que l'actrice, dépassant son partenaire Willy Birgel en taille, conduisit le comédien à jouer à ses côtés chaussé de cales de plus de dix centimètres !
DVD 3
Confinement et nostalgie (17min18)
Voici un segment parfaitement dispensable reprenant les arguments et informations déjà entendues dans la préface de Jonas Rosales. Réalisé pour la télévision allemande en 2005, ce montage d'images de La Habanera met en parallèle le film de Douglas Sirk avec d'autres longs métrages d'époque (dont ceux du cinéaste), comme La Neuvième symphonie (que l'on espère voir arriver un jour chez l'éditeur). Le spectateur cinéphile n'apprendra pas grand-chose devant ces commentaires s'attardant sur la forme et les thématiques présentes dans La Habanera.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (2min52) de La Habanera.