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Les 
Image :
5/20
Trois films, trois masters dans des états très différents des uns des autres. Alors que celui de L'énigme du Chicago Express est d'une très grande propreté, enveloppé qu'il est par une très belle gestion des contrastes et un joli piqué, Armored Car Roberry et Child of Divorce sont moins bien lotis. Nombreuses sont en effet les poussières et griffures à entâcher l'image, non aidée il est vrai par un sérieux manque de piqué. En revanche, la photo de Guy Rose (Railroaded ! d'Anthony Mann) comme celle de Jack MacKenzie n'est pas trop mal retranscrite. Pour les trois films, la compression sait heureusement se faire invisible, ça grouille parfois par-ci par-là (telles sont les limites du MPEG-2) mais dans l'ensemble ce n'est pas trop mal.
Armored Car Roberry 11/20
L'énigme du Chicago Express 13/20
Child of Divorce 12/20
Armored Car Roberry 11/20
L'énigme du Chicago Express 13/20
Child of Divorce 12/20
Armored Car Roberry
L'énigme du Chicago Express
Son :
6/20
Tous les films sont logés à la même enseigne, c'est-à-dire accompagnés d'une piste mono 2.0 anglaise, bien que L'énigme du Chicago Express ait la chance de se voir offrir un doublage français, sans doute parce qu'il est le seul des trois films a être sorti dans les salles françaises.
La grosse déception du coffret vient sans nul aucun doute de Child of Divorce et de sa piste son manquant d'ampleur, qui sature parfois, en plus d'être tout du long parasitée par un souffle désagréable. Armored Car Roberry et L'énigme du Chicago Express en revanche s'en tirent bien mieux : les voix sont claires et dynamiques, même si l'on signalera que le premier est parfois parasité par un léger grésillement dans le fond et que le second présente quelques défauts de saturation (à la 58ème minute par exemple). Mais ce sont vraiment de menus défauts comparés au cas Child of Divorce.
Terminons par le doublage français de L'énigme du Chicago Express qui s'avère être une réelle réussite, même si notre préférence va bien entendu du côté de la piste originale, le doublage n'ayant pas réussi à retranscrire la nonchalance de Marie Windsor et l'assurance masculine de Charles McGraw.
Armored Car Roberry 13/20
L'Enigme du Chicago Express 13/20
Child of Divorce 12/20
La grosse déception du coffret vient sans nul aucun doute de Child of Divorce et de sa piste son manquant d'ampleur, qui sature parfois, en plus d'être tout du long parasitée par un souffle désagréable. Armored Car Roberry et L'énigme du Chicago Express en revanche s'en tirent bien mieux : les voix sont claires et dynamiques, même si l'on signalera que le premier est parfois parasité par un léger grésillement dans le fond et que le second présente quelques défauts de saturation (à la 58ème minute par exemple). Mais ce sont vraiment de menus défauts comparés au cas Child of Divorce.
Terminons par le doublage français de L'énigme du Chicago Express qui s'avère être une réelle réussite, même si notre préférence va bien entendu du côté de la piste originale, le doublage n'ayant pas réussi à retranscrire la nonchalance de Marie Windsor et l'assurance masculine de Charles McGraw.
Armored Car Roberry 13/20
L'Enigme du Chicago Express 13/20
Child of Divorce 12/20
Bonus :
9/20
Nous n'irons pas jusqu'à dire que les suppléments de ce coffret ont plus de valeurs que les films eux-mêmes, mais il est certain que ceux-ci, élaborés et conduits par Bertrand Tavernier, cinéphile notoire et co-auteur avec Jean-Pierre Coursodon de 50 ans de cinéma américain (éd. Omnibus), apportent par leur grande richesse analytique une plus-value non négligeable, contribuant largement à faire de ce coffret un achat indispensable pour celles et ceux qui s'intéressent de près ou de loin à Richard Fleischer en particulier et à la série B américaine en général.
Interview de Richard Fleischer dans l'émission Cinéma, Cinémas (9 min)
Interviewé par Claude Venture et Philippe Garnier pour l'émission Cinéma, Cinémas, le cinéaste américain se dévoile totalement, avouant préférer ses "films très intimistes avec deux personnes dans une pièce" aux films d'action qu'il a réalisés (arguant que rendre palpitant ce genre de film est plus difficile que de tourner une fusillade entre quarante personnes), qu'il élabore sa mise en scène en fonction des répétitions avec ses comédiens (il fustige au passage la jeune génération qui travaille plan par plan sans continuité), enfin, qu'il est fier d'être le réalisateur que l'on appelle en catastrophe pour terminer certains films, et ce pour plusieurs raisons. "Primo, c'est un défi et j'aime ça. Deuxio, j'aime avoir l'impression d'être un héros. Tertio, pour l'argent. Quarto, le producteur est souvent un ami qui est dans le pétrin et me supplie de l'aider." Au moins, on ne peut pas l'accuser d'avoir une langue de bois !
# L'énigme du Chicago Express - Scènes commentées par Nicolas Saada (19 min)
# Armored Car Robbery - Scènes commentées par Nicolas Saada (9 min)
Deux modules dirigés par Nicolas Saada dans lesquels le critique/scénariste décortique la mise en scène de Richard Fleischer, une mise en scène moderne malgré le peu de temps alloué. Saada démontre comment Fleischer, sous la contrainte du temps, arrive à combiner en un seul et même plan ce qu'un cinéaste lambda découperait en quatre, jouant sur les variations d'échelles au sein d'un plan séquence. Sont aussi passées au crible les compositions picturales du cinéaste américain : l'intérêt du spectateur n'étant pas qu'entretenu par la multiplication des plans, la composition de ceux-ci jouent aussi un rôle primordial. La richesse dans l'économie en somme.
Portrait d'un cinéaste de studio : Richard Fleischer par Bertrand Tavernier (19 min)
C'est sans conteste LE supplément du coffret. A travers ce documentaire complet et passionnant, Bertrand Tavernier revient tout d'abord sur les débuts de carrière du cinéaste, de ces études de médecine qu'il abandonne pour se lancer avec la bénédiction de son père dans des études théâtrales, à son entrée à la RKO à la tête d'un "projet extrêmement ambitieux et original" (Child of Divorce) en passant par son passage à Pathé News où il a eu l'occasion de "se familiariser avec l'expression cinématographique" en sus d'apprendre à tourner vite et efficacement.
Comme le rappelle Bertrand Tavernier, Richard Fleischer est dans le sens hollywoodien du terme un cinéaste idéal : ses films ne coûtent pas cher, sont rendus en temps et en heure et sont pour couronner le tout de véritables succès publics.
Le cinéaste français revient aussi sur la fructueuse collaboration entre le cinéaste et le scénariste Earl Felton avec qui il monte officiellement six films (mais sur combien n'est-il pas crédité ?), ce dernier écrivant comme Fleischer tourne, c'est-à-dire "avec une grande économie et une grande rapidité", et sur sa prédilection pour les acteurs qui ne jouent pas, qui "effacent toute notion de travail".
Tavernier explique aussi comment fonctionnaient les réalisateurs sous contrat chez un studio. Ils se voyaient proposer régulièrement des projets qu'ils pouvaient très bien refuser, mais au bout du troisième refus ils se voyaient suspendus et pas payés pendant deux-trois mois. Tavernier souligne que Fleischer n'a lui jamais refusé un seul projet (et ce même s'il considérait le scénario pauvre), et qu'il n'est jamais allé jusqu'au bout de ceux qu'il a lancés de sa propre initiative (il est à l'origine du Train sifflera trois fois...).
"Ciné-club" : Alain Corneau et Bertrand Tavernier autour de deux films noirs (21 min)
Autre module passionnant, la discussion entre Bertrand Tavernier et Alain Corneau, un des rares cinéastes français à revenir régulièrement au polar (de Série Noire au Deuxième Souffle). Les deux cinéastes-cinéphiles reviendront avec une passion communicative sur "l'extrême modernité cinématographique" et "l'économie narrative" des deux polars du coffret, sur leur représentation de la violence, mais aussi sur la volonté de Fleischer de massifier ses personnages par le biais d'une caméra basse (que l'on retrouve aussi chez Orson Welles) leurs permettant d'être chargés en intensité sans aucun surlignage psychologique ("Fleischer ne souligne pas ce qu'il fait : le message passe, point barre"), et enfin, sur sa capacité à reconstruire à l'écran un espace sans tenir compte de l'espace réel, signe d'après eux d'un grand metteur en scène (pensaient-ils à Welles encore ?).
# Child of Divorce par Bertrand Tavernier (19 min)
# Armored Car Robbery par Bertrand Tavernier (8 min)
# L'énigme du Chicago Express par Bertrand Tavernier (5 min)
Chaque film à droit à une mise en perspective historique et analytique de Bertrand Tavernier. Le cinéaste ne tarit pas d'éloges pour Child of Divorce sur lequel il s'étalera sur près d'une vingtaine de minutes (tandis que Armored Car Robbery et L'énigme du Chicago Express n'ont eux droit qu'à 8 et 5 minutes), une oeuvre d'après lui "très personnelle, remarquable et très en avance sur son époque" distillant "un sentiment de malaise constant". La réussite du film revenant tout autant aux talents de cinéaste de Fleischer qu'aux talents d'actrice de Sharyn Moffet "incroyable justesse et de modernité". Loin du malaise de Child of Divorce, c'est plus un sentiment de claustrophobie que l'on ressent devant les deux films noirs qu'accompagnent ce dernier. Armored Car Roberry, "dans son genre, un film pratiquement parfait" et L'énigme du Chicago Express qui représente pour Tavernier "l'apogée de ce qu'a fait Fleischer à la RKO", un film en "adéquation totale entre le propos et [sa] durée".
Enfin, le coffret se voit adjoint d'un livret de 24 pages avec un texte de Philippe Garnier sur les rapports qu'entretenait Howard Hugues avec Richard Fleischer, un autre de Bertrand Tavernier sur le scénariste Earl Felton qui collaborera étroitement plus d'une fois avec Richard le réalisateur, et enfin des extraits du storyboard de L'énigme du Chicago Express.
Interview de Richard Fleischer dans l'émission Cinéma, Cinémas (9 min)
Interviewé par Claude Venture et Philippe Garnier pour l'émission Cinéma, Cinémas, le cinéaste américain se dévoile totalement, avouant préférer ses "films très intimistes avec deux personnes dans une pièce" aux films d'action qu'il a réalisés (arguant que rendre palpitant ce genre de film est plus difficile que de tourner une fusillade entre quarante personnes), qu'il élabore sa mise en scène en fonction des répétitions avec ses comédiens (il fustige au passage la jeune génération qui travaille plan par plan sans continuité), enfin, qu'il est fier d'être le réalisateur que l'on appelle en catastrophe pour terminer certains films, et ce pour plusieurs raisons. "Primo, c'est un défi et j'aime ça. Deuxio, j'aime avoir l'impression d'être un héros. Tertio, pour l'argent. Quarto, le producteur est souvent un ami qui est dans le pétrin et me supplie de l'aider." Au moins, on ne peut pas l'accuser d'avoir une langue de bois !
# L'énigme du Chicago Express - Scènes commentées par Nicolas Saada (19 min)
# Armored Car Robbery - Scènes commentées par Nicolas Saada (9 min)
Deux modules dirigés par Nicolas Saada dans lesquels le critique/scénariste décortique la mise en scène de Richard Fleischer, une mise en scène moderne malgré le peu de temps alloué. Saada démontre comment Fleischer, sous la contrainte du temps, arrive à combiner en un seul et même plan ce qu'un cinéaste lambda découperait en quatre, jouant sur les variations d'échelles au sein d'un plan séquence. Sont aussi passées au crible les compositions picturales du cinéaste américain : l'intérêt du spectateur n'étant pas qu'entretenu par la multiplication des plans, la composition de ceux-ci jouent aussi un rôle primordial. La richesse dans l'économie en somme.
Portrait d'un cinéaste de studio : Richard Fleischer par Bertrand Tavernier (19 min)
C'est sans conteste LE supplément du coffret. A travers ce documentaire complet et passionnant, Bertrand Tavernier revient tout d'abord sur les débuts de carrière du cinéaste, de ces études de médecine qu'il abandonne pour se lancer avec la bénédiction de son père dans des études théâtrales, à son entrée à la RKO à la tête d'un "projet extrêmement ambitieux et original" (Child of Divorce) en passant par son passage à Pathé News où il a eu l'occasion de "se familiariser avec l'expression cinématographique" en sus d'apprendre à tourner vite et efficacement.
Comme le rappelle Bertrand Tavernier, Richard Fleischer est dans le sens hollywoodien du terme un cinéaste idéal : ses films ne coûtent pas cher, sont rendus en temps et en heure et sont pour couronner le tout de véritables succès publics.
Le cinéaste français revient aussi sur la fructueuse collaboration entre le cinéaste et le scénariste Earl Felton avec qui il monte officiellement six films (mais sur combien n'est-il pas crédité ?), ce dernier écrivant comme Fleischer tourne, c'est-à-dire "avec une grande économie et une grande rapidité", et sur sa prédilection pour les acteurs qui ne jouent pas, qui "effacent toute notion de travail".
Tavernier explique aussi comment fonctionnaient les réalisateurs sous contrat chez un studio. Ils se voyaient proposer régulièrement des projets qu'ils pouvaient très bien refuser, mais au bout du troisième refus ils se voyaient suspendus et pas payés pendant deux-trois mois. Tavernier souligne que Fleischer n'a lui jamais refusé un seul projet (et ce même s'il considérait le scénario pauvre), et qu'il n'est jamais allé jusqu'au bout de ceux qu'il a lancés de sa propre initiative (il est à l'origine du Train sifflera trois fois...).
"Ciné-club" : Alain Corneau et Bertrand Tavernier autour de deux films noirs (21 min)
Autre module passionnant, la discussion entre Bertrand Tavernier et Alain Corneau, un des rares cinéastes français à revenir régulièrement au polar (de Série Noire au Deuxième Souffle). Les deux cinéastes-cinéphiles reviendront avec une passion communicative sur "l'extrême modernité cinématographique" et "l'économie narrative" des deux polars du coffret, sur leur représentation de la violence, mais aussi sur la volonté de Fleischer de massifier ses personnages par le biais d'une caméra basse (que l'on retrouve aussi chez Orson Welles) leurs permettant d'être chargés en intensité sans aucun surlignage psychologique ("Fleischer ne souligne pas ce qu'il fait : le message passe, point barre"), et enfin, sur sa capacité à reconstruire à l'écran un espace sans tenir compte de l'espace réel, signe d'après eux d'un grand metteur en scène (pensaient-ils à Welles encore ?).
# Child of Divorce par Bertrand Tavernier (19 min)
# Armored Car Robbery par Bertrand Tavernier (8 min)
# L'énigme du Chicago Express par Bertrand Tavernier (5 min)
Chaque film à droit à une mise en perspective historique et analytique de Bertrand Tavernier. Le cinéaste ne tarit pas d'éloges pour Child of Divorce sur lequel il s'étalera sur près d'une vingtaine de minutes (tandis que Armored Car Robbery et L'énigme du Chicago Express n'ont eux droit qu'à 8 et 5 minutes), une oeuvre d'après lui "très personnelle, remarquable et très en avance sur son époque" distillant "un sentiment de malaise constant". La réussite du film revenant tout autant aux talents de cinéaste de Fleischer qu'aux talents d'actrice de Sharyn Moffet "incroyable justesse et de modernité". Loin du malaise de Child of Divorce, c'est plus un sentiment de claustrophobie que l'on ressent devant les deux films noirs qu'accompagnent ce dernier. Armored Car Roberry, "dans son genre, un film pratiquement parfait" et L'énigme du Chicago Express qui représente pour Tavernier "l'apogée de ce qu'a fait Fleischer à la RKO", un film en "adéquation totale entre le propos et [sa] durée".
Enfin, le coffret se voit adjoint d'un livret de 24 pages avec un texte de Philippe Garnier sur les rapports qu'entretenait Howard Hugues avec Richard Fleischer, un autre de Bertrand Tavernier sur le scénariste Earl Felton qui collaborera étroitement plus d'une fois avec Richard le réalisateur, et enfin des extraits du storyboard de L'énigme du Chicago Express.
