Comme on pouvait s'y attendre, cette version 2D du film d'Henry Selick est un véritable régal pour les yeux. Découvert en salle, Coraline inondait l'écran de détails en tous genres, reflétant d'un monumental travail de décoration, de design des costumes et de lumière. Ils se retrouvent ici parfaitement retranscrits dans un transfert à la compression quasiment invisible faisant étale d'une définition plutôt impressionnante pour de la SD. De même, on reste pantois devant certaines séquences gorgées de couleurs (celle du jardin notamment) qui arriveraient presque à nous redonner chez nous les vertiges que nous avions eus en salle. Pour être tatillon, on remarquera néanmoins que certaines textures virant dans les rouges ou les orangés perdent ça et là en niveau de détail, en particulier sur les contours. Mais de là à dire que ce tout petit défaut vient nous gâcher le visionnage du film, il y a un pas que jamais nous ne franchirons.
(nota : il s'agit là du test de la version 2D, la version 3D avec lunettes ne nous ayant pas été transmise. Néanmoins, on peu imaginer qu'à l'instar d'autres titres proposés en relief, ce système ne fera pas l'unanimité...)
Trois pistes sont au programme de ce DVD, trois Dolby Digital 5.1 (VO, française et italienne). Comme c'était le cas récemment avec Les Lascars, autre film d'animation disposant d'une bande son riche et travaillée, on avoue être un peu déçu par ce qui nous est ici proposé par Universal. Non pas que ces pistes DD se montrent ratées ou quoique ce soit (elles sont même de très bonne facture), mais elles nous paraissent un peu light pour parvenir à retranscrire l'extraordinaire voyage sensoriel (et donc auditif) qu'est Coraline. La fabuleuse musique de Bruno Coulais prend une jolie part du surround, les voix sont proprement mises en avant, quelques effets de spatialisation viennent souvent égayer notre projection, mais hélas, l'ensemble demeure un brin trop timide et ne nous enivrera donc qu'à moitié. Un mixage volontairement écrasé en 5.1 pour palier l'absence d'une piste stéréo ? On se pose la question, mais il n'empêche qu'une piste un peu plus gonflée (une DTS par exemple) aurait été la bienvenue. Pour le reste, on conseillera plus chaleureusement la VO, un peu plus homogène que sa consœur française (les voix y sont un peu mieux intégrées, moins "omniprésentes").
Premier bonus de cette édition DVD : un commentaire audio d'Henry Selick et de son compositeur Bruno Coulais. Une appellation que l'on pourra qualifier d'amusante lorsqu'on aura découvert que Coulais ne pointera son nez que 3 minutes lors du générique de fin, juste pour expliquer sommairement la manière dont il est arrivé sur le projet, sa méthode de travail et ses impressions sur le scénario ! Vous avez donc compris, c'est Henry Selick qui monopolise le micro pendant toute la durée du film. Peu avare en informations, le réalisateur semble à son aise dans l'exercice et aborde de nombreux points intéressants, en particulier les différences entre le roman de Neil Gaiman et le scénario final du film. De même, le "vrai" papa de L'étrange Noël de Monsieur Jack n'oubliera pas les passionnés de technique d'animation et d'effets spéciaux et délivrera nombres de détails assez pointus sur la manière dont a été fait le film. Véritablement un bon commentaire.
Derrière, le making-of (38mn) souffre un peu en se montrant redondant avec de nombreuses infos disséminées dans le commentaire. Fort heureusement, cette fois, Selick n'est pas le seul à prendre la parole. On aura donc la chance de voir plusieurs membres de l'équipe technique et tous les comédiens (Dakota Fanning et Teri Hatcher en particulier) du film y aller de leur petite intervention, expliquant ici leur rôle sur le film, les difficultés rencontrés, les procédés techniques utilisés ou encore leur rapport avec le metteur en scène. Découpé en chapitre, ce making-of aborde les points suivants : l'évolution de l'histoire, les travaux préparatoires, l'enregistrement des voix, la fabrication des marionnettes, les costumes, les décors (le jardin en particulier), l'animation, les effets de feu et de brouillard, la 3D et le montage. Bref, un module plutôt complet. Le DVD se conclut sur une poignée de scènes coupées, introduites par Henry Selick.