Test DVD : Demain dès l'aube

Même si la photo rappelle parfois celle du précédent film de Denis Dercourt, La Tourneuse de pages, Rémi Chevrin (Les Chansons d'amour, Va, vis et deviens) remplace ici Jérôme Peyrebrune en inscrivant Demain dès l'aube dans une atmosphère ouatée où les couleurs froides des séquences extérieures (le bleu électrique des uniformes, la clarté de la forêt) côtoient avec harmonie les ambiances feutrées des scènes nocturnes. Si ces dernières s'avèrent moins bien définies que les séquences lumineuses, la compression parvient à restituer avec fluidité les parti-pris esthétiques ambitieux et souvent peu aisés à encoder lors du transfert d'une telle photo sur support numérique, même si le piqué n'est pas aussi aiguisé qu'espéré. Les accrocs rencontrés sur le transfert de La Tourneuse de pages (problèmes de compression, les contrastes trop appuyés) sont ici inexistants et malgré une mise en scène brute où la caméra à l'épaule est de mise, le master de Demain dès l'aube s'avère être une franche réussite technique. 

La piste Dolby Digital 5.1 étonne dès la première image avec une habile et inattendue spatialisation du duel d'ouverture, jouant ardemment avec le bruit des lames entrecroisées sur les avants et celui des ambiances naturelles distillées par les latérales plongeant le spectateur directement dans l'univers du film. Au fur et à mesure, les frontales exsudent leur lot de dialogues avec avidité et le thème musical de Jérôme Lemonnier (La Tourneuse de pages) est constamment mis à l'avant grâce à des graves puissants et des notes de piano cinglantes. La stéréo est également brillante avec une large ouverture des enceintes et les séquences telles que les reconstitutions de batailles historiques ne manquent pas d'étonner par leur éclat et leur densité.

 

 

 

Making of (34min27)

Malgré le fait que l'interactivité ne se résume qu'à ce making of, saluons la qualité de ce module qui donne la parole au réalisateur Denis Dercourt ainsi qu'à ses deux comédiens principaux tout en délivrant ses habituelles images du tournage. Ces dernières permettent de voir l'implication de Vincent Perez (deux à trois heures de cours de piano par jour pendant six mois) et de Jérémie Rénier tout en assistant à la préparation de certaines scènes clés du film ainsi qu'à l'étroite collaboration du metteur en scène avec ses acteurs. Les thèmes du film sont ici habilement discutés et nous retiendrons les propos de Vincent Perez qui portent posément sur sa condition d'acteur et ses continuelles remises en question.

 

L'interactivité se clôt sur la bande-annonce du film (1min36) et sur celles issues du catalogue de l'éditeur.