"C'est Fox, c'est récent, donc c'est forcément bien" serions nous tentés de raccourcir, à ce détail près que le transfert est si réussi qu'il étale encore plus grassement le plus gros défaut du film : un parti pris artistique à la limite du mauvais goût. Déjà visible au cinéma, l'étalonnage numérique du spectacle dénature quelque peu l'univers "réaliste" du film - et surtout des précédents - en privilégiant des teintes vertes et pastel durant pratiquement tout le film pour simuler une atmosphère chaude, et est encore plus flagrant en DVD. Pas très classe, quoi...
En tout cas, que le responsable de l'étalonnage ait fait un travail de gougnafier n'empêche pas l'éditeur de bien avoir fait le sien puisque sur un plan technique, le DVD est une réussite. En fonction des scènes, focales super clean et grain cinéma se payent une restitution sans encombres et, à aucun moment, la compression ne se fait ressentir. C'est net, ça étire merveilleusement la profondeur de champs, c'est détaillé et - malheureusement - ça respecte un peu trop le travail colorimétrique originel, mais, le jugement ici se portant sur le transfert du DVD, c'est bien là l'essentiel. Nous avons décelé sur notre exemplaire un petit amas de pixels pendant un quart de seconde (cf notre dernière capture) lors de la poursuite en plein Washington. Nous ne savons pas s'il s'agit d'une erreur d'encodage ou d'un artefact propre au disque qui nous a été confié...
Bouh ! Les vilains pixels sur les fenêtres à droite...
Si vous comptez déménager dans les semaines à venir, donnez-vous un bon motif pour vous fâcher une dernière fois avec le voisinage. Dans le genre gros son, Die Hard 4 atteint sans le moindre mal des sommets délirants, déchaînant un boucan de tous les diables à la hauteur des acrobaties du film. Tout le monde est plus ou moins servi à la même enseigne et même si c'est le doublage français qui s'octroie les faveurs du DTS, nous obligeant carrément à baisser le volume en fonction des séquences et surtout de la taille de la pièce dans laquelle on regarde le film, ses quelques décibels supplémentaires ne mettent pas le Dolby Digital (VO et VF) à l'amende, bien au contraire...
De mémoire, on n'avait pas connu un mixage aussi furibard depuis quelques mois et les deux heures qui s'écoulent ne semblent être qu'un prétexte à déchaîner chacun des canaux à la moindre occasion. Une porte qui claque, du vent, un chien qui aboie, un type qui s'énerve, la musique pétaradante ou une floppée de voitures en vadrouillent servent déjà "d'ambiance" pour nous rassurer quant au bon fonctionnement des enceintes. Mais étant donné qu'il ne se passe pas 30 secondes sans qu'éclate un coup de feu ou une bombe, on baigne dans le délire total. Le premier gunfight en soi rivalise sans mal avec n'importe quel film de guerre et plus l'intrigue avance... ceux qui l'on vu comprendront. On notera également une sévère mise à l'épreuve du caisson de basse dans la scène finale où dès lors que les tronçons d'autoroute commencent à s'écrouler, c'est un brouhaha intensif non-stop jusqu'à la fin de la scène. Attention, c'est TRES fort ! Dans tous les sens du terme...
McClane péterait sans doute un câble en découvrant cela, mais sur notre bien belle édition collector double DVD, le commentaire audio annoncé depuis des semaines a tout simplement disparu. Aucune trace nulle part. Ni en passant par les menus, ni même en changeant de piste son durant la lecture du film. Il y a de fortes chances que, comme nous le redoutions, seule l'édition simple (et le montage de la version tout public vu au cinéma) en bénéficie...
Menu de l'édition collector
Menu communiqué par l'éditeur il y a quelques semaines... probablement l'édition simple.
DVD 1
Les bonus du premier DVD ne restent donc que de petits amuse-bouches de rigueur, bien qu'amusants. Si les scènes coupées (3min38) ne restent que des versions longues de conversations, dont une lors des explications de Kevin Smith, on retrouve le délirant clip de Guys Nite qui raconte ni plus ni moins que l'histoire des quatre films ainsi qu'une interview du groupe (5min49). Enfin, un bêtisier (7min49) est proposé et pour une fois c'est vraiment drôle. Sans tout dévoiler, on comprend vite que tout le monde ne s'est pas seulement amusé sur le tournage, mais qu'ils ont carrément fait les idiots avec une agitation inimaginable. Tout le monde s'y colle joyeusement, y compris Maggie Q.
Le bêtisier...
DVD 2
Le making of (95min31) :
Voilà enfin bon gros long making-of s'intéressant à la confection d'un épisode de Die Hard. Il fallait au moins bien ça pour dévoiler une partie des rouages de la franchise mais il fallait surtout s'étirer suffisamment en longueur pour concourir auprès des bonus DVD modernes. En effet, s'il dépasse l'heure et demi, ce making of ne restera qu'un très bon guide dévoilant académiquement la création d'un film hollywoodien lambda, conservant un ton de featurette commerciale ("c'est génial", "c'est super", "c'est un rêve de gosse") sans livrer totalement les secrets fondamentaux de ce film en particulier. Et encore moins l'étant d'esprit général de la saga. Les principaux concernés sont abonnés absents pour certains (John McTiernan ou Bruce Willis, n'apparaissant que quelques secondes via des extraits d'interview promo) et Len Wiseman extrapole au fur et à mesure de ses interventions le fait que son film est avant tout un fanfilm à 100 millions de dollars.
Donc non, ce documentaire n'est pas la pièce inespérée qu'on aurait aimé découvrir, et ses 25 premières minutes ne demeureront d'ailleurs qu'un long récapitulatif de ce qu'est le film et de ses origines. Seul Justin Long épice joyeusement la chose en pourrissant totalement les petites interviews volées qu'on essaie de lui faire faire à même le plateau, et réinvente un film imaginaire où Forest Whitaker et autres acteurs de renoms auraient échoués au casting pour avoir son rôle. En revanche, passé les présentations, on rentre dans le vif du sujet. Du sujet technique en tout cas puisque l'on survolera tour à tour les traditionnels services de créations d'un film comme celui-ci. Séparé en modules de 5 à 10 minutes environ, il sera question de la conception des décors, des cascades, des effets spéciaux visuels (Wiseman met un point d'honneur à ne pas confondre son amour des effets visuels et la facilité des images de synthèses), du mixage sonore, du fameux travail d'étalonnage ou de l'enregistrement de la bande originale.
Un programme un peu trop formaté mais en aucun cas déplaisant pour qui s'amourache des mises en scènes complexes puisque l'on est néanmoins invités à découvrir comment furent effectuées les cascades diverses et que certains plans à effets spéciaux (la poursuite avec le Harrier par exemple) se sont pas bricolés exactement comme on pouvait l'imaginer.
Tout sur Die Hard (21min44) :
Ne cherchez pas plus loin ! S'il y a un bonus à voir sur ce DVD, ou mieux, une seule interview de Bruce Willis à suivre, c'est ici que ça se passe. Ce beaucoup trop court entretien entre Bruce Willis et Kevin Smith permet au comédien de livrer ses états d'âme à un jour de la sortie du film sur les écrans américains. Même si Smith aborde judicieusement les bonnes questions sans langue de bois, la star s'exprime en laissant de côté tous les enjeux commerciaux et dévoile le visage d'un homme conscient des hauts et des bas de sa carrière, des enjeux d'un tel film et n'hésite pas à citer des titres qu'il n'aurait pas du faire... Dont certains épisodes de la franchise qu'il modifierait s'il pouvait. Ils évoquent ainsi quelques anecdotes amusantes, comme la fameuse incursion de Willis dans les forums de Aintitcoolnews et la probabilité de faire un cinquième film. Une jolie pièce de sincerité.
Deux modules "pédagogiques" suivront, bien que quelque peu inutiles. Histoire de donner un fond à tout ça, Le monde trouble des hackers (8min51) et La sécurité à l'age de l'informatique (10min) remplissent un peu inutilement les trous de ce deuxième disque en faisant intervenir des experts de tous poils nous parlant de ces très vilaines et monstrueuses personnes que sont les hackers. Il y a même un monsieur très inquiétant qui nous encourage à contacter le député le plus proche au cas où notre ordinateur ne tournerait plus rond... On sauverait le pays sans le savoir en cas de piratage. Chose que concluront deux featurettes promo dont une de Fox Movie Channel (6min19) où c'est carrément le big boss de la Fox qui nous rappelle l'existence de la saga Die Hard, ainsi qu'une seconde moins hypocrite laissant Justing Long nous organiser une petite visite du plateau (6min43) avec humour.