Dirty Dancing est ce que l'on appelle communément un sleeper hit, un film à petit budget qui a bénéficié d'un excellent bouche-à-oreille et qui a fini par atteindre les sommets du box-office. Tourné pour la modique somme de 6 millions de dollars, le film d'Emile Ardolino en rapporta plus de 60 millions aux Etats-Unis et 170 à travers le monde (sans compter les bénéfices engrangés par les ventes de sa bande-originale). Bref, tout cela pour dire que Dirty Dancing est un petit film de 22 ans d'âge et cela se voit ! Malgré un effort appréciable de dépoussiérage de la copie (la plupart des poils et autres "scratchs" ont été enlevés), l'éditeur n'a pas pu faire de miracle pour rendre flashy l'image de ce film à la photographie datée qui fleure bon les 80's. Ca granule un max (sauf dans certaines séquences où l'on sent clairement le nettoyage "grainless" qui adoucit fortement l'image), ca manque de détails (le film n'ayant pas été tourné avec le top du top de la pellicule de l'époque) et les contrastes ressortent un peu délavés (en particulier les zones de haute lumière). Du côté des couleurs, on remarquera que l'ensemble à tendance à virer vers l'orangé et que dans certaines séquences, les rouge pétants ressortent très mal et entraînent des aberrations colorimétriques inhérentes à l'encodage MPEG-2. Mais encore une fois, il y a fort à parier que la plupart de ces menus défauts soient essentiellement dus à l'âge du film et au master d'origine et non à quelque bâclage de la part de l'éditeur.
Une fois n'est pas coutume, des deux pistes son ici proposées (Dolby Digital 5.1 VO et VF), c'est bien la française que nous conseillerons. En effet, outre le fait qu'une part de nostalgie nous pousse plus volontiers vers la version doublée ("Johnny, arrête de courir après ton destin comme un cheval sauvage", "c'est du spaghetti ton bras !" ou encore "c'est pas un crime de porter une pastèque"), on notera surtout que cette VF joue plus sur la spatialisation que sa consœur américaine (on peut parfois avoir une sensation de piste son "étouffée" - par exemple, lors du générique de début - mais il n'en est rien). La piste VO quant à elle mise davantage sur les avants, faisant vraiment ressortir les dialogues au détriment des ambiances et de la musique. Et faire quelque chose au détriment de la musique, dans Dirty Dancing, ce n'est pas franchement pardonnable !
Alors là, Metropolitan a fait très fort ! Alors qu'il existe un DVD gavé de bonus Outre-Atlantique (commentaires audio, interviews, featurettes, scènes coupées, version longues des séquences musicales...), l'éditeur hexagonal ne trouve rien de mieux à nous offrir qu'un disque intitulé "Dirty Dancing : Workout sessions" : un cours de danse (1h13) qui vient nous apprendre quelques chorégraphies issues du film. Et pourquoi pas une vidéo karaoké pour chanter "The Time of my Life", "Hungry Eyes" ou "Be my Baby" ? Plus sérieusement, compte tenu de l'aura dont dispose le film et de la (sombre) actualité qui entoure sa sortie en vidéo, on regrette franchement ce choix éditorial ringard et pas vraiment digne d'un éditeur qui nous a habitués à beaucoup mieux !