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Une copie plutôt inégale pour ce DVD de Disco. Si la définition et les couleurs se montrent plutôt jolies, on regrettera un manque de profondeur flagrant dans les noirs et des contrastes faiblards (la scène du Buffalo Grill par exemple – autour de la 53e minute – souffre d’un voile blanc du plus mauvais effet). De plus, il nous a semblé que le transfert sur DVD trahissait un changement de format de tournage (du 35mm à la HD pour être précis) dans des scènes en extérieure nuit (36mn25s, 56mn40s). Bref, des petits défauts qui font qu’il est difficile d’apprécier pleinement Disco dans son salon...
En même temps, pour ce qu’il y a à apprécier...
Si vous aimez le Disco, optez pour la piste 5.1, histoire de profiter à fond les ballons d’une bande son blindée de tubes rétro des 70’s qui feront vibrer allégrement vos pauvres enceintes. Pour ceux qui n'ont pas de home cinéma, la piste 2.0 fera amplement l’affaire, et permet d'apprécier les dialogues du film bien mis en avant et correctement équilibré en stéréo.
Enfin, si vous êtes cinéphiles, nous vous conseillons la piste 0.0 (aussi connu sous le nom de "bouton mute"), le meilleur moyen d’apprécier le film, puisque sans le son certains gags fonctionnent mieux.
DVD 1
Pour cette édition Discollector, on commence avec le premier DVD contenant un Commentaire audio du réalisateur Fabien Onteniente et ses deux coscénaristes Philippe Guillard et Manu Booz. Car oui, il fallait bien qu’ils s’y mettent à trois pour réussir à plagier Full Monty en lui enlevant toute sa substance sociale, ou plutôt en la transformant en pâté prémâchée pour beaufs. Un commentaire presque aussi insupportable que le film, dans lequel le metteur en scène avoue être trè fier de ses vannes, de ses décors normands (on rappelle quand même que dans tous les stades de foot de France, on chante « Le Havre, c’est moche, ça pue et ça pollue », mais pour Fabien, c’est beau), de ses comédiens (« Quand on donne la mauvaise indication à Depardieu il joue de la mauvaise façon » - la perche est belle mais on ne se moquera pas) et du fait que Disco reflète selon lui le peuple, les prolos, les gens de la France d’en bas, bref, son public, qui sera ravi de savoir qu’Onteniente les prend pour des ploucs.
DVD 2
On enchaine avec un second disque plein à craquer de suppléments taillés dans la même veine. A commencer par un Making-of (48mns) à l’image du film (c’est à dire bien kitch formellement, prétentieux et ennuyeux) dans lequel tous les intervenants du film y vont de leur petit mot pour dire que Disco était un véritable défi dans la déco, les costumes, les chorégraphies, le jeu etc, etc. Au début on rit un peu sous cape, puis effectivement, on tombe des nues en découvrant l’énorme boulot qui a été fait pour rendre cinégénique le quartier du Havre où vit le héros du film. Tout ce travail pour un tel résultat, ça donne le vertige... On notera au passage la grande humilité du réalisateur Onteniente, qui se permet de dire tout haut entre deux prises « Avoir le sentiment avec ce film de rentrer dans l’histoire de Gérard Depardieu, aux côtés de Bertrand Blier ».
Comme disait Audiard « Y'a tout... t'es une synthèse... tu les bats tous... »
Le reste des bonus est fort heureusement plus condensé. Pour toi Nathalie (2mn36) est une courte vidéo qui ne sert à rien et dont on se demande ce qu’elle vient faire sur le DVD. On y voit les Bee King danser, puis parler, puis on voit des images du Havre, puis ils re-dansent, puis c’est fini. What the fuck ?
Le chanteur Disco (2mn54) est le fameux sketch de Duboscq présent sur son DVD Pour toi Public volume 1. Les fans apprécieront. Le Guy Kédia Show permet quant à lui de souligner, à travers deux saynètes, la présence dans le film du journaliste sportif Guy Kédia, spécialiste du cyclisme sur la radio RTL. Et arrive enfin le bonus incontournable de ce DVD, intitulé La chanson de Francis Lalanne (1mn54). Une courte vidéo dans laquelle Lalanne vient faire coucou sur le plateau, Onteniente nous faisant part au passage de son amour pour le chanteur le plus cuissardé de France. Lalanne, Onteniente : les grands esprits se rencontrent enfin et ça méritait vraiment une preuve en image.
Pour terminer, on notera la présence de sept scènes coupées permettant de prolonger un peu « l’expérience Disco » (faut en vouloir quand même) et surtout un module intitulé Le Guide du danseur, dans lequel Franck Duboscq nous propose quelques leçons pour apprendre à danser le disco comme un champion. On imagine déjà les heureux acquéreurs du DVD, debout devant leur téléviseur, répétant inlassablement « la moulinette de l’amour » ou « la rotofileuse » pour pouvoir assurer comme des bêtes le vendredi soir au Macumba du coin. Ca fait peur.
