La Grèce et la Crète se devaient d'être lumineuses et resplendissantes et ce transfert DVD respecte les couleurs chaudes de la Méditerrannée dans la première partie du film. La mer Egée possède un rendu limpide tandis que le soleil imposant est magistralement rendu et lumineux. Les détails affluent, le piqué est saisissant et les gros plans des comédiens sont épatants. Les teintes ont tendance à changer au cours du périple d'Elias : les Alpes françaises affichent un blanc lumineux tandis que la partie parisienne est marquée par une gamme de gris bleutés en conservant un aspect très naturel et des contrastes raffinés. Le seul petit bémol provient des scènes nocturnes perturbées par un petit voile lacté leur donnant une texture doucement cotonneuse, et de la profondeur de champ, assez décevante. En revanche les séquences crépusculaires sont tout simplement splendides.
L'immersion est complète ! Que ce soit l'arrivée bouleversée des immigrés nimbée de sirènes, des bruits naturels et environnants, ainsi que les clameurs des personnages, la piste 5.1. bénéficie d'une large ouverture des enceintes permettant ainsi au spectateur de plonger dans l'action sans difficulté. Les séquences les plus calmes ne sont jamais en reste comme toutes les scènes à l'hôtel Eden marquées par des actions arrière donnant beaucoup de vie à l'ensemble. La musique d'Armand Amar (Le Couperet, Amen) est présente sur toutes les enceintes sans lester le mixage et se voit largement soutenue par le caisson de basses qui n'est jamais oublié. Les voix des comédiens sont constamment distinctes et vives sur la centrale tandis les frontales dispensent de multiples ambiances. La pluie diluvienne survenant à la 29ème minute met toutes les baffles à contribution et le caisson de basses se déchaîne de manière épatante. La stéréo est également proposée et s'avère tout aussi soignée et précise que son homologue 5.1. même si le spectateur y perd la dynamique environnante du premier mixage.
Version commentée
C'est sous cette appellation étonnante qu'est qualifié le commentaire audio qui en réalité n'en est pas vraiment un. Premièrement rien n'indique à qui correspondent les voix qui s'adonnent à cet exercice. Deuxièmement, après que l'on ait découvert qu'il s'agissait de Costa-Gavras (on s'en doutait) et de son co-scénariste Jean-Claude Grimberg, nos deux locuteurs réalisent plutôt qu'un commentaire audio traditionnel, une piste audiovision tant la paraphrase abonde tout du long. A aucun moment le nom ou la performance des acteurs ne sera mentionné, les deux acolytes préférant visiblement rester dans une perspective dramaturgique en se mettant constamment dans la peau du personnage principal et commentant ainsi ce qui se déroule sous nos yeux et au travers de ceux d'Elias (Riccardo Scamarcio). Nous parvenons à glaner quelques informations heureusement intéressantes comme les choix artistiques adoptés, leur position personnelle quant à l'immigration, et le nomadisme à travers les siècles. Cependant, les propos qui retiennent l'attention seront intégralement repris dans le making of. Le co-scénariste laisse finalement peu de place au réalisateur qui ponctue et acquiesce les propos de Jean-Claude Grimberg plutôt que de les développer. De nombreux silences finissent par alourdir ce « commentaire » dont la naïveté de certains propos déconcerte rapidement. Ne perdez pas de temps et dirigez-vous immédiatement vers le making of.
Making of (28min)
Comme nous l'indiquions précédemment, vous trouverez dans ce documentaire quelques extraits d'un entretien réalisé avec Costa-Gavras reprenant tous les arguments intéressants distillés au cours du commentaire audio. Ces propos sont illustrés par de nombreuses images du tournage et des répétitions ainsi que par quelques banalités échangées avec les comédiens, dont Riccardo Scamarcio qui parle et se voit diriger en français par le metteur en scène. Tenant rigueur de l'ordre chronologique du film, ce making of montre le tournage de l'arrivée d'Elias, effectué dans le port de Lavrion (Grèce), puis les prises de vue de l'hôtel réalisées en Crète puis dans les Alpes françaises et Paris. Encore une fois on regrette sincèrement que le cinéaste n'évoque pas une seule fois sa collaboration avec le comédien italien mais ce making of est relativement plaisant.
Scènes coupées (8min20)
Voici un étrange mais original concept que nous propose l'éditeur en mixant quelques séquences coupées au montage avec les images du tournage correspondantes. Ces dernières sont d'ailleurs plus nombreuses et on y voit un Riccardo Scamarcio très détendu sur le plateau, discutant avec les membres de l'équipe, jouant au football et aimant blaguer avec la caméra qui le suit entre les prises de vue. La plus grosse séquence écartée du montage final montre Elias à l'hôtel de luxe avec sa compagne et se rendant à une cérémonie nocturne de bord de mer durant laquelle une danseuse entreprend une danse étrange avec un énorme boa. Le reste de ces saynètes se déroulent à Paris, où Elias demande son chemin à quelques quidams, admire les macarons dans une boulangerie et se fait jeter d'un restaurant sur les Champs-Elysées. Des petites séquences sympathiques dont le making of réhausse d'autant plus l'intérêt.
Les Effets visuels (2min37)
On ne le dirait pas à première vue mais Eden à l'ouest contient son lot d'effets numériques comme l'atteste ce court mais instructif module consacré à l'élaboration des scènes où Elias traverse une voie de chemins de fer et croise deux TGV au risque de se faire happer. Ce segment met en valeur les images composites et le résultat final à l'écran. Plusieurs autres effets sont également décomposés avec notamment la séquence finale et la Tour Eiffel qui scintille grâce à la baguette magique d'Elias.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min48) et une galerie photos.