Une chose est sûre, malgré tous les reproches que l'on peut faire au film de Pascal Thomas, l'univers du réalisateur foisonne de couleurs bigarrées (rouges vifs, blancs étincelants) et que la photo signée du chef opérateur Renan Pollès, à qui l'on doit déjà la superbe image du Crime est notre affaire, s'avère être le seul élément intéressant du film. Riche, lumineuse et bien saturée, la palette colorimétrique est savamment restituée via un transfert haut de gamme mettant en valeur la luxuriance et l'éclat des décors naturels accentuant de ce fait l'aspect fable ou conte voulu par Pascal Thomas. Ce voile lumineux présent tout du long n'entraîne aucun soucis de compression, tandis que les images du Paris enneigé s'avèrent de toute beauté et renvoient à la photo ouatée et brumeuse déjà présente dans Le Crime est notre affaire. Le grain originel est conservé et reproduit à bon escient, mais néanmoins quelques petits déséquilibres de la définition sont parfois constatés, ainsi qu'une perte du piqué, du fait de la complexité des partis-pris esthétiques.
Le film débute sur une fête folklorique permettant aux enceintes latérales de prendre part aux festivités via un accompagnement dynamique de la musique traditionnelle. Le superbe thème principal composé par Reinhardt Wagner est parfaitement spatialisé et accompagne joliment les images du film pendant 1h30. Certes le caisson de basses n'a pas l'occasion de briller, mais les dialogues sont continuellement incisifs et les ambiances surround ne déméritent pas. La stéréo est quant à elle parfaite, redonnant un peu de peps au film qui en a grandement besoin, via une large ouverture des enceintes frontales. Si cette dernière piste peut amplement suffire à un film de cet acabit, la 5.1 offre un joli écrin non négligeable à la partition musicale.
Making of (24min)
Il est dommage que la plupart des making of traditionnels ne se révèlent pas du même calibre que celui que nous propose France Télévisions. En effet, ce documentaire parvient d'une part à être plus drôle que le film lui-même, et d'autre part montre tout ce que le spectateur lambda est en droit d'attendre d'un tel making of sans être envahi de discours promotionnels. Comme tout making of digne de ce nom, les comédiens principaux (Julien Doré, Marina Hands, Guillaume Gallienne) parlent des personnages, les images de tournage abondent et divers extraits auraient été dignes de figurer dans un bêtisier à l'instar de cette scène où Julien Doré se retrouve face à un âne récalcitrant, ou devant naviguer sur une barque qui a tendance à partir dans le sens opposé.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (44 secondes).