Le transfert offre globalement satisfaction grâce à une définition suffisamment précise pour ne jamais constituer un handicap au plaisir visuel, mais aussi à un étalonnage harmonieux. Les couleurs manquent légèrement d'éclat mais la gestion des contrastes s'avère de facture correcte. On regrettera cependant des défauts de compression un peu trop visibles, ce qui se traduit notamment par la présence d'un léger grain sur quelques images et surtout par des contours tremblotants dans certains arrière-plans.
L'éditeur nous propose deux pistes son en stéréo, une en français et l'autre en japonais sous-titrée français. Ces deux stéréos s'avèrent à quelques détails près très similaires, notamment en ce qui concerne la qualité du mixage et l'efficacité de la répartition entre les deux canaux. On constate cependant la mystérieuse disparition de certains bruitages dans la version française, l'ensemble perdant ainsi légèrement en relief voire en impact. Le doublage français opte quant à lui pour un ton très dessin-animé plutôt bien adapté à l'esprit de l'oeuvre.
Outre la galerie habituelle de bandes-annonces d'autres titres de la collection Mad Asia, à commencer par Le Bahut Des Tordus et La Princesse Du Désert sortis simultanément, cette édition présentée dans un beau coffret métal offre en guise de supplément une interview du réalisateur.
Dans cette interview en japonais et sous-titrée en français, on découvre tout d'abord que les inspirations pour les personnages de Calamari Wrestler et Executive Koala proviennent d'un film anglais, Crust (2001), qui mettait en scène une langouste boxeuse. Après un chapitre sur ses débuts dans l'industrie, l'entretien permet de cerner la conception toute particulière du cinéma de Minoru Kawasaki. Le réalisateur affiche ouvertement sa préférence pour les effets visibles spécifiques - ce qu'il nomme la "culture costume/peluche" - à la perfection des effets spéciaux hollywoodiens. On n'a aucun mal à le croire venant d'un fan d'Ultraman, monument qu'il cite ici à plusieurs reprises. Mais ce qui fait plaisir dans cette interview est surtout de le voir rire spontanément rien qu'en racontant les idées farfelues qui lui traversent l'esprit, notamment celle de voir un chat prendre la place du capitaine de l'équipe de baseball de New York. Une sympathique interview au cours de laquelle Kawasaki se montre débonnaire et ne dément donc pas l'impression laissée par ses films.