Le transfert se montre très respectueux de l'image telle qu'on pouvait la découvrir en salle : en plus d'offrir une définition extrêmement précise, il en conserve la texture et l'esthétique. Concernant les couleurs et les lumières, on ne peut que s'émerveiller devant le rendu de la superbe direction de la photographie, sur les plans dominés par des couleurs chaudes comme sur les plans nocturnes ou encore les plans volontairement surexposés. La gestion des contrastes s'avère quant à elle irréprochable, l'intensité des noirs assurant une belle profondeur de champ. Si l'on ajoute à cela une compression très discrète, on obtient une image tout simplement splendide.
Cette édition nous propose le choix entre trois Dolby Digital 5.1, en anglais, en français ou en espagnol. Les différences entre les trois versions sont minimes, tout juste remarquera-t-on une mise en avant des voix légèrement accrue dans la version espagnole. Pour le reste, ces 5.1 ont en commun une pureté exemplaire, notamment dans le rendu de la musique, ainsi qu'une profondeur sympathique grâce à une belle utilisation de la basse. Le seul reproche que l'on pourra faire tient à une légère sous-exploitation des arrières, ce qui a pour résultat un léger manque de relief. Quant aux pistes dialoguées, on recommandera sans hésiter la version anglaise. Cependant, les deux autres ne font nullement honte à l'œuvre présentée.
Si cette édition propose l'accès à la navigation dans trois langues différentes, l'interactivité s'avère pour le moins rudimentaire. Les menus ne sont en effet ni animés ni accompagnés de musique, comme aux premiers temps du DVD. Cela dit, le seul supplément disponible en valait la peine. Il s'agit d'un intéressant documentaire sur le tournage du film.
Débutant par les brefs témoignages de Nelson Mandela et de James Gregory eux-mêmes, qui parlent chacun l'un de l'autre, ce making-of qui s'étale sur une durée d'environ 25 minutes s'attarde sur le contexte de l'Apartheid mais aussi sur les différents protagonistes de l'histoire. Le but n'est clairement pas de faire un cours d'histoire mais davantage de revenir sur les enjeux d'un tel film. En plus du réalisateur Bille August qui commente notamment la performance de Dennis Haysbert, chacun des comédiens principaux s'exprime longuement sur son personnage. Joseph Fiennes s'exprime notamment sur les sentiments complexes qui animent Gregory, tandis que Haysbert confie son admiration pour Mandela et son appréhension d'incarner un tel personnage. Mais les interventions les plus intéressantes sont celles de Diane Kruger. La comédienne commente l'évolution du personnage de Gloria et revient sur ses difficultés de s'identifier à l'épouse de Gregory, des difficultés qu'elle semble avoir réussi à surmonter grâce à sa rencontre avec la véritable Gloria Gregory. Elle revient aussi sur la mentalité de l'époque, sur le conditionnement dont la population était victime et fait quelques parallèles avec l'Histoire de l'Allemagne, son pays.
Intéressant et agréable à suivre, ce documentaire a pour grande qualité de laisser réellement les intervenants s'exprimer, ce qui n'est pas toujours le cas dans ce type de making-of où les interviews sont souvent interrompues de manière intempestive. Bien sûr, elles sont ici aussi ponctuées d'extraits du film ou de tournage, mais le monteur a eu la bonne idée d'utiliser le split screen à plusieurs reprises afin de montrer le plateau sans pour autant interrompre l'entretien.