Test DVD : Guêpier pour trois abeilles

Si les couleurs parfois baroques du film ressortent bien à travers ce nouveau master restauré, le grain cinéma est relativement appuyé dans de nombreuses séquences, un manque de netteté se fait ressentir et les détails se corrodent sur les plans les plus éloignés occasionnant une image floue. Autrement les gros plans sont assez propres et précis, la copie est débarrassée de ses résidus et poussières diverses, la luminosité étant de mise et les séquences tamisées plutôt bien contrastées. Notons toutefois quelques petites sautes intempestives de l'image au moment de certains changements de plans, y compris durant un simple champ-contrechamp. Heureusement, les défauts ont tendance à s'amenuiser au fil de la projection et la définition trouve un équilibre convenable durant la deuxième heure du film.

Evidemment, nous ne saurons que trop vous conseiller de bannir la version française, même si cette dernière s'avère de bonne qualité, car vous y perdrez les délicieux accents anglais de Sir Rex Harrison et de Maggie Smith. La version anglaise est dynamique, le souffle absent, les dialogues percutants et la partition de John Addison explose littéralement à bon escient. Si votre choix s'est porté sur la langue de Molière, les voix des comédiens édulcorent stricto sensu l'ensemble et se montrent plus nasillardes, plus sourdes, tout en préservant intelligemment l'ardeur de la version originale.

 

 

 

Miel amer : présentation du film par Patrick Brion et Pascal Mérigeau (26min42)

L'historien du cinéma, créateur et animateur du Cinéma de minuit Patrick Brion est également l'auteur de Joseph L. Mankiewicz, disponible aux éditions de La Martinière. Pascal Mérigeau, critique et journaliste, est quant à lui l'auteur de Mankiewicz, édité chez Denoël. A travers leurs interviews croisées se dresse un remarquable portrait de Joseph L. Mankiewicz, réalisateur et producteur indépendant, de ses débuts en tant que scénariste jusqu'à ses triomphes commerciaux en passant par l'expérience Cléopâtre en 1963 qui marque alors l'effondrement des grands studios hollywoodiens et le début de la fin de carrière pour le cinéaste américain qui s'éloignera progressivement des plateaux de tournage.

 

 

Après ce rappel, nos deux interlocuteurs se penchent avec adulation sur le fond et la forme de Guêpier pour trois abeilles qui marquait alors le retour de Joseph L. Mankiewicz derrière la caméra, quatre années après Cléopâtre (dont il ne voulait plus entendre parler) et une expérience à la télévision. Un monde cinématographique en pleine mutation dans lequel le cinéaste a bien du mal à trouver ses nouvelles marques comme nous l'expliquent nos locuteurs. De nombreuses anecdotes sur les conditions de tournage et les comédiens parsèment cette longue et exaltante présentation où les thèmes récurrents du cinéma de Joseph L. Mankiewicz sont habilement analysés par nos comparses.

 

L'interactivité se clôt sur une galerie photos, la filmographie de Joseph L. Mankiewicz et des liens internet.