D'abord sorti chez MGM en 2005 sous le titre Les Nuits de New York, Hi, mom ! fait peau neuve avec ce nouveau master restauré grâce aux bons soins de Carlotta. Malgré tout le soin apporté par l'éditeur, de nombreuses séquences comportent leur lot de scories en tous genres (griffures, points noirs et blancs), notamment durant les séquences reprises en postproduction et censées représenter les images filmées par Jon Rubin (ajout du cadre de l'objectif, images en surimpression). La caméra portée de Brian de Palma ne facilite pas la tâche à une compression somme toute solide même si les visages des comédiens apparaissent parfois flous. Les problèmes de netteté d'origine n'ont évidemment pas pu être rectifiés comme lors des gros plans faisant apparaître un grain infime mais présent. Si les fourmillements à l'arrière-plan ne sont pas rares, certaines séquences s'en sortent nettement mieux du point de vue de la définition (les scènes filmées en appartement) mais les couleurs demeurent quelque peu délavées et manquent de piqué. Hi, mom ! mixe avec fluidité des images au format 1.85 et Super8 tout en passant allègrement de la couleur au N&B qui s'avère lumineux bien que granuleux.
Sorti directement en vidéo dans nos contrées, Hi, mom ! n'a visiblement jamais eu le droit à un doublage français. Il n'y a donc rien d'étonnant à ne trouver que la piste anglaise d'une belle ardeur et sans souffle. La bande-originale tonitruante du film est impeccablement mise en valeur tandis que les dialogues s'en tirent fort honorablement. Un mixage mono 1.0 de très bonne qualité.
Préface de Samuel Blumenfeld (8min52)
Co-auteur de Brian de Palma avec Laurent Vachaud (entretiens parus en 2001 chez Calmann-Lévy), notre intervenant répond à toutes les questions que le spectateur cinéphile est en droit de se poser avant de se plonger dans Hi, mom !. Il rappelle tout d'abord que Brian de Palma, contrairement à Steven Spielberg, George Lucas, Martin Scorsese et Francis Ford Coppola, est un cinéaste dont la carrière avait déjà bien commencée dans les années 60 et posait les bases thématiques des films qui l'ont rendu célèbre, notamment le voyeurisme. Ensuite, Samuel Blumenfeld dresse point par point les influences du cinéaste (Alfred Hitchcock bien évidemment) ainsi que ses prises de position concernant la politique étrangère des Etats-Unis (le Vietnam évoqué dans Greetings, Hi, mom ! Et Outrages jusqu'à la guerre en Irak dans Redacted). Dans la dernière partie de cet entretien, la collaboration Robert de Niro et Brian de Palma est finement analysée, les liens entre Hi, mom ! Et Taxi Driver esquissés (reportez-vous au bonus caché pour en savoir plus) et la forme du film habilement observée.
Percevoir / Décevoir (22min10)
Si votre choix s'est porté au préalable sur la préface de Samuel Blumenfeld, cette analyse de Jean Douchet lue par un autre sur fond d'images du film vous paraîtra non seulement redondante mais surtout assomante et tirée par les cheveux. A croire que chaque image du film a été pensée dans un but analytique, cette observation froide, âpre et monotone n'est qu'une redite au langage soutenu des thèmes abordés par le film. De plus, ce segment sous forme de collage en découragera plus d'un.
BONUS CACHE : Placez votre curseur sur "Bande-annonce", faites un premier clic bas qui vous indique en premier lieu les Credits du DVD (toujours présents sur les DVD de l'éditeur) puis refaites un dernier clic bas. Un gros point rouge apparaît à la hauteur de la pipe de Robert de Niro. Validez. Vous parvenez à une Postface (5min06) de Hi, mom ! réalisée une fois de plus par Samuel Blumenfeld et qui cette fois dresse tous les liens existant entre le film de Brian de Palma et Taxi driver de Martin Scorsese. Entre la veste militaire du personnage principal, le vétéran du Vietnam qui ne trouve pas sa place dans la société, le cultissime "you talkin' to me" (présent dans Hi, mom ! au moment où Jon Rubin, habillé en flic s'en prend à un balai) et d'autres liens tissés avec Paul Schrader, scénariste de Taxi Driver, sont déroutant et passionnants.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min50).