A l'heure où la haute définition est sur toutes les lèvres lorsqu'il s'agit de qualité d'image et où beaucoup d'éditeurs (notamment les majors) font de moins en moins d'efforts sur le DVD, il est bon de trouver une édition qui tire parfaitement parti des capacités de ce support. A commencer par un encodage parfait, où strictement aucun artefact de compression ne vient perturber la vision du film via des arrières plans anormalement flous ou fourmillants. Ici, EuropaCorp et le labo VDM proposent ce qui se fait de mieux en matière de transferts, rendant même la vision de ce DVD sur un lecteur upscalant en 1080p absolument parfaite. La photographie remplie de couleurs chaudes resplendit (certaines bavures sont intentionnelles), la définition est ciselée, et le rendu pellicule parfaitement respecté. Une merveille, qui ne pourra être sans doute surpassée que par l'édition Blu-Ray !
Quatre pistes sont proposées, Dolby Digital 5.1 et Dolby Surround en VO comme en VF. Comme pour toute comédie, l'essentiel se passe sur les avants, mais I Love You Philip Morris peut se targuer de quelques effets arrières très bien rendus et d'une musique bien enveloppante. Les dialogues sont quant à eux parfaitement clairs. Ce n'est pas un disque de démo sonore, bien sûr, mais le spectacle est assuré.
Le menus sont intégralement animés, pas foncièrement jolis et plutôt grossiers dans leur style qui essaye de reprendre certains aspects flashy du film.
Chaque bonus est proposé en 16/9 et sous-titré en français.
On commence par le making-of (11'38), certes bourré d'images du tournage, mais les enchaînant à la va-vite sans jamais prendre son temps sur une scène ou une idée en particulier. Un exemple frappant : un plan nous montre le tournage de l'accident de voiture avant qu'il ait eu lieu... et c'est tout. Où est l'accident en lui-même ? Sachant que le plan final dans le film est intriguant car nécessairement truqué (on voit bien Jim Carrey dans la voiture), pourquoi ne pas nous en montrer plus ? La réponse est simple : l'idée ici n'est que de nous montrer une featurette, où ces images servent de remplissage entre deux petits bouts d'interviews d'acteurs secondaires sur le plateau, qui ne font que raconter l'histoire du film, et d'autres petits bouts d'interviews des deux acteurs principaux et des réalisateurs, tout simplement extraites de celles qui suivent. Une grosse déception.
Les interviews de Jim Carrey (4'29) et Ewan McGregor (8'08) sont tournées dans les conditions d'un press junket, les réponses des interrogés restant donc très courtes, peu approfondies, juste promotionnelles dans leurs globalité. Et surtout non-montées ce qui les rends assez indigestes. Néanmoins on notera quelques anecdotes intéressantes au passage, comme celle où Jim Carrey raconte s'être rasé le haut du front pour le rendre plus apparent et donner un aspect "intelligent" à son personnage, ou lorsqu'Evan McGregor évoque (rapidement) le sérieux de son comparse lorsqu'il n'est pas devant une caméra.
L'interview des réalisateurs (4'49) est certes un tout petit plus intéressante, les deux compères rentrant un peu plus dans les détails de leurs réponses, mais malheureusement trop courte et superficielle.
L'avant-première (2'54) reste un module promo, certes à l'ambiance sympathique, mais uniquement fait pour la sortie du film en salle, ne mettant même pas en avant qu'elle a exceptionnellement eu lieu à la Cinémathèque française. La conférence de presse (3'33) ne nous apprend rien de neuf non plus, les propos de chacun (Carrey, McGregor, les réalisateurs et Luc Besson - ici producteur) restant très courts et paraphrasant ce que nous savions déjà.
Beaucoup de thèmes sont abordés dans cette interactivité (la difficulté de monter le film financièrement, les performances des acteurs, ....) mais tellement superficiellement qu'on en ressort complètement frustré. Il n'y a aucun intérêt à perdre son temps à la regarder.