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54 ans et pas une seule ride pourrait-on dire à la vue de ce superbe master restauré privilégiant une large gamme de gris clairs, de noirs profonds et de blancs éclatants. Présenté dans son format 1.33 respecté, Il Ferroviere n'a jamais été aussi étincelant et la beauté de l'image participe grandement à la redécouverte du chef d'oeuvre de Pietro Germi. Les contrastes sont magnifiques de densité, les détails abondent, le grain est tout bonnement inexistant et, malgré un ou deux petits fourmillements, la profondeur de champ étonnante. Nous n'aurons de cesse de féliciter l'éditeur pour le soin apporté aux films.
Comme c'était alors la coutume dans le cinéma italien de l'époque, toute la bande son et les dialogues ont été post-synchronisés. Pour l'anecdote, au moment de l'enregistrement des dialogues, le réalisateur et comédien Pietro Germi, convaincu que sa voix n'allait pas avec son personnage, demande à se faire doubler par Gualtiero De Angelis, comédien prêtant habituellement sa voix à James Stewart. Ce mixage unique se voit de temps à autre perturbé par des craquements souvent prononcés et les voix des comédiens sont suffisamment étouffées. La musique de Carlo Rustichelli, ayant signé la quasi-totalité des partitions des films de Pietro Germi (18 films sur 19), tient une place prépondérante dans Il Ferroviere et, en dépit de sensibles saturations et décrochages, est mise en valeur de façon épatante.
Préface de Jean A. Gili (6min19)
L'historien du cinéma ayant déjà officié pour Carlotta (pour le DVD de Bocacce 70) présente rapidement le cinéaste et comédien Pietro Germi tout en replaçant l'histoire d'Il Ferroviere dans le contexte économique et social de l'Italie en 1956. Jean A. Gili dresse ensuite les éléments personnels au cinéaste transparaissant dans Il Ferroviere dont le film est, comme nous le rappelle notre interlocuteur, dédié à sa fille Linda. Une dédicace prouvant le choix de Pietro Germi de se mettre à nu face à la caméra en interprétant lui-même le rôle principal de son film.
Dommage que l'interactivité se cloture déjà sur la bande-annonce (3min34).
