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Les vacances sont finies, mais que l'on se rassure, l'industrie du DVD a cela de magique qu'elle reproduit à la maison les exaltations estivales connues en salles. Iron Man était le premier il y a quelques mois, et c'est encore lui le premier désormais. C'est sans surprise que l'on constate une fois le disque inséré que les choses sont bien faites. Epaulé par le soin apporté par M6 Vidéo (qui fait globalement très bien les choses), la copie dévoile ce qu'elle a dans le ventre. On pigera plus loin que le contenu du disque, sur un plan sonore, aura bénéficié d'un soin pour le moins particulier, autorisant ainsi à l'encodage de l'image de s'étaler au mieux. A priori pas si simple pour un film qui dépasse les deux heures et qui s'accompagne d'un gros bonus sur cette première galette.
Toujours est-il que le résultat est particulièrement saisissant. Même s'il ne peut encore prétendre au statut de titre référence (John Rambo reste encore en tête, forcément), on ne peut que saluer l'effort effectué sur la qualité d'un transfert propre comme un sou neuf et s'évertuant à maintenir au top la colorimétrie et le niveau de contrastes du film. Iron Man est bourré de jolies images et l'on a ici de quoi en profiter. Sans bien évidemment atteindre la perfection d'un disque Haute Définition, ce petit disque français met la gomme, soutenu par un piqué permettant d'apprécier les prouesses de l'homme de fer comme il se doit. Un pur produit home cinema, quoi...
Là où l'on n'oublie pas que l'on est effectivement en plein divertissement calibré pour les amplis multicanaux, c'est devant l'étonnante sélection dont les pistes son ont fait l'objet. En effet, si l'on a droit à une très solide piste anglaise Dolby Digital 5.1, la version française n'en bénéficie pas. Les anglophobes n'ont donc le choix qu'entre un stéréo 2.0 s'ils ne sont pas équipés en gros son ou une DTS mi-débit qui remue les murs. Dans un cas comme dans l'autre, l'éditeur a ainsi privilégié l'aspect pratique en ne casant pas de VF DD que personne n'écouterait.
On regrette en revanche amèrement que la version originale n'ait pas bénéficié du même traitement puisque, à mixage égal, elle est indubitablement à la traîne derrière une VF autrement plus excessive. Parce que même si le doublage s'avère honnête, rien ne vaut les épatantes prestances vocales de Robert Downey Jr et Jeff Bridges. Notamment dans leur affrontement final...Ca bourrine sec dans l'univers des armures robotisées et tout ou presque est prétexte au déferlement des graves (pas des hommes en armures, explosions, fusillades) qui offre généreusement tout ce que l'on peut attendre d'un titre pareil. Qu'il s'agisse de l'enveloppement explosif des surrounds ou de l'énergique bande originale, on en a pour notre porte-monnaie.
DVD 1
Décidemment, le film de Jon Favreau est emblématique des surprises qu'il constitue. Outre la qualité (inattendue) du film et du succès engendré, Marvel impose désormais une véritable implication dans l'interactivité DVD et Blu-Ray de ses titres (en tout cas celui-ci et une liste tout aussi généreuse pour L'Incroyable Hulk) en proposant le contenu le plus exhaustif possible. On démarre avec les Scènes coupées et rallongée (25min30), seul bonus du premier disque avec La Bande annonce. Enormément de bonnes choses sont à retenir là dedans, l'essentiel étant que Jon Favreau a sacrifié un nombre incroyable d'éléments pourtant très fun et vraiment dans le même état d'esprit que le montage final, dans le but d'alléger la durée pourtant déjà conséquente de la version salles. A part quelques petits trucs superflus, tout est à la gloire de l'euphorie de Tony Stark, qu'il s'agisse d'une tentative de prendre part à l'action lors de la première embuscade (mais avec un fusil vide) ou d'organiser une soirée à Dubaï, uniquement pour simplifier son déplacement jusqu'en Afghanistan afin de sauver le village opprimé. Des séquences qui se laissent suivre sans déplaisir.
DVD 2
Mais le gros morceau est réservé à un second disque rempli comme un œuf et qui s'ouvre sur un making of. Un vrai de vrai, à des années lumières des produits commerciaux dont regorgent la plupart des DVD de grands studios. Dans sa démarche indépendante, Marvel a bien compris que le possesseur du DVD n'était plus un client à démarcher pour privilégier un document de qualité. De mémoire, Mon nom est Iron Man (1h49) est de loin l'un des meilleurs making of proposés sur le support ces derniers mois. C'est bien simple, même si Jon Favreau n'est pas forcément représentatif du fantasme que l'on peut se faire d'un réalisateur (sa filmo n'étant pas exaltante), on nous invite ici à le suivre comme son ombre pendant presque deux heures, depuis sa nomination à la tête du projet jusqu'au tapis rouge, lors de la première du film.
Pour faire court, tout ce que l'on a besoin de savoir sur l'accaparation d'un projet aussi massif qu'Iron Man est ici. Un vrai guide archi complet du parcours du combattant que constitue le travail de cinéaste lorsque ce dernier doit s'attaquer à une icône d'envergure aussi importante, sans langue de bois. Filmé sobrement (seul Robert Downey Jr est interviewé sur un fond noir, le reste est pris sur le vif), on passe d'une pré-production un peu hésitante, où personne ne sait exactement où il va jusqu'à ce que, de l'aveu même du réalisateur, le moule du casque officiel du personnage s'impose comme un vrai leitmotiv pour la suite de l'entreprise. On a droit à tout : Jon Favreau en pleine réunion à propos du design, Jon Favreau qui supervise les animatiques, les premiers essais d'ILM, la rencontre entre Robert Downey Jr et l'équipe de Stan Winston (un grand moment hilarant), Jon Favreau qui suit la conception des décors, le tournage, mais aussi une autre caméra embarquée dans l'aventure plus discrète qu'est la post-production. Si vous voulez voir à quoi ressemble une réunion de hauts dirigeants à quelques jours de la sortie, c'est ici. C'est riche, archi-complet (quitte à sembler parfois un peu trop long) et habilement focalisé sur le ressenti humain des principaux protagonistes, plus que sur un bête décorticage technique. Un modèle.
On pensait en avoir déjà assez, mais non. La production met les bouchées doubles et nous propose de découvrir, toujours selon une même approche intimiste, la façon dont ont évolué Les effets spéciaux (27min01). Là encore, on pénètre dans la plus grande intimité de la production paradoxalement composée de plus de témoignages que de vrais vidéos de démonstration. Ainsi témoignent tour à tour les responsables des trois compagnies ayant pris en charge les effets visuels du film. Bien que parfaits, si certains semblaient évidents, d'autres se montrent tout bonnement bluffants et parfaitement indécelables. Une fois encore, une belle leçon d'infographie lourdement détaillée.
Plus "gadgets" dans ce qu'ils représentent, les autres bonus ne sont pas en reste. L'Invincible Iron Man (47min12) est un très longue rétrospective sur la carrière du personnage à travers les comic books depuis sa création. On y découvre ainsi les interviens des différents dessinateurs et scénaristes analysant les différentes et aspects par lesquels Iron Man est passé. Les acteurs au travail (4min12) et Les essais de Robert Downey Jr (6min03) sont des petits compléments amusants permettant de découvrir, outre le perturbant sens de l'humour du comédien, à quel point la star a immédiatement adopté le personnage, dès les premières vidéos enregistrées... Des galeries d'images complètent le tout. Ainsi qu'une vidéo cachée (le centre du menu en fait) où l'on peut y découvrir un court entretien entre Robert Downey Jr et Stan Lee.
De quoi conclure solidement une interactivité d'une grande, très grande richesse et dont on retiendra le double programme Making of/effets spéciaux, tout simplement épatant et répondant exactement à l'attente que l'on peut avoir d'un bonus DVD digne de ce nom.
