Malgré un tournage en HD, l'image de Je te mangerais ne parvient jamais à trouver son équilibre en DVD à cause d'une compression pas toujours finaude et des scènes de pénombre médiocres à la granulation trop poussée. Evidemment, ce sont les scènes de jour qui s'en sortent le mieux mais l'ensemble est constamment perturbé par un voile opalin très agaçant, les contrastes étant eux instables. Tous les problèmes de cet encodage s'accentuent lors de l'usage de la caméra à l'épaule qui accroît les soucis de la compression numérique et entraîne des fourmillements à l'arrière-plan. Les couleurs manquent de naturel et il n'est pas rare que les flous parasitent certaines séquences. Ce transfert s'avère donc peu réussi mais le piqué parvient à se stabiliser au moment des scènes nocturnes éclairées naturellement où la HD parvient à faire ressortir de menus détails, à l'instar des lumières stroboscopiques de la boîte de nuit où se rendent les deux personnages principaux.
Ne perdez pas votre temps avec la piste Dolby Digital 5.1. tout bonnement léthargique. Les surround sont pour ainsi dire inexistantes et le film n'offre véritablement que la séquence de la boîte de nuit (à la 22ème minute) pour les réveiller, d'autant plus que les dialogues sont bien trop discrets sur l'enceinte centrale pour véritablement retenir l'attention du spectateur ! En revanche, la stéréo s'avère convenable en donnant plus de coffre et d'ampleur aux voix des comédiens malgré des ambiances annexes toujours trop sporadiques et un souffle constant. De nombreux morceaux classiques émaillent le film de Sophie Laloy, souvent bien mis à l'avant et ne manquant pas de proposer de belles envolées lyriques. Evidemment, Je te mangerais ne se prête pas véritablement à une déferlante d'effets en tous genres mais le moins qu'on puisse dire est que la piste 5.1. n'était vraiment pas indispensable.
Making of (26min33)
A travers ce banal documentaire se dresse le portrait de Sophie Laloy dont Je te mangerais est le premier long métrage en tant que réalisatrice. L'équipe semble soudée autour de son chef de file qui fait preuve d'une étonnante maturité pour un premier film. Isild Le Besco et Judith Davis se prêtent au jeu des entretiens rapides sur le plateau, donnent leurs impressions de tournage et évoquent les personnages du film. Sophie Laloy paraphrase quelque peu l'histoire et dévoile un peu trop les éléments du film aux spectateurs qui ne l'auraient pas encore vu. Une large place est consacrée à la création des décors, aux peintures ornant les murs de l'appartement d'Emma réalisées par Delphine Laloy, la sœur de la réalisatrice et, enfin à l'importance de la musique dans le film où nous ne sommes pas vraiment étonnés d'apprendre que Sophie Laloy et Judith Davis avaient de solides bases de piano.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min31) et sur une galerie photos.