Reconnu pour son travail sur Le Secret de Brokeback Mountain et Babel, le chef opérateur Rodrigo Prieto opte pour une gamme de bleus et de gris (dans la salle de rédaction) convenablement rendus en DVD via un transfert classique qui aurait cependant mérité un traitement de faveur plus précis. Si le master (français) est lumineux et met en valeur les séquences diurnes, la compression s'avère parfois bancale dans les (nombreuses) scènes nocturnes où la caméra vive du réalisateur trahit divers artefacts et perturbe la définition. Si l'image manque de profondeur, les couleurs sont naturelles à souhait, les noirs épais et les contrastes léchés. Les séquences mettant en scène les journalistes sont filmées caméra à l'épaule avec un grain cinéma apparent et de légers flous tandis que les séquences politiques filmées en HD sont plus profondes avec des arrière-plans mieux définis. Dommage que les visages rapprochés des comédiens manquent partiellement de détails mais nous ne sommes pas non plus en haute-définition et ce transfert s'avère plus que satisfaisant pour visionner ce petit bijou.
Que vous optiez pour la version 5.1. française ou anglaise, les surround ne servent surtout qu'à spatialiser le score du film, très présent durant 2 heures sans pour autant surcharger l'ensemble. Les dialogues sont dynamiques, les ambiances variées (voir la première séquence sous la pluie) et toutes les enceintes sont sollicitées avec énergie. Le caisson de basses a également plusieurs occasions de briller au moment des envolées musicales ou des séquences plus agitées (la scène du parking). Ces deux mixages participent à la tension distillée par le film et plongent sans mal le spectateur dans l'action.
Making of (18min44)
Ce segment promotionnel parvient à sortir du carcan où tout le monde encense tout le monde, grâce à des propos judicieux du réalisateur Kevin Macdonald, des comédiens et de l'équipe technique. De nombreuses images de tournage illustrent ce module se focalisant sur la création du décor très impressionnant de la salle de rédaction. Ensuite, les acteurs parlent habilement de l'histoire, des personnages et de la série britannique ayant inspiré le film, Jeux de pouvoir, réalisée en 2003 et comprenant 6 épisodes de 52 minutes. Enfin, les partis pris esthétiques, les lieux de tournage, la photographie ainsi que la réalisation de Kevin Macdonald sont mis à l'avant pour un making of finalement sympathique.
Cette interactivité se clôt sur 2 scènes coupées (3min37) strictement sans intérêt, la bande-annonce du film (1min49) et d'autres films-annonces issus du catalogue de l'éditeur.