Ceux qui n'ont ne sont pas encore passés par la case Blu-Ray trouveront ici de quoi se consoler puisque pour un produit standard, Kick-Ass bénéficie d'une image de bonne tenue, grâce à une copie soignée qui subit avec honneur l'encodage Mpeg 2 propre au support du DVD. C'est finalement l'abondance de couleurs qui sera la seule (légère) quenouille, une richesse que transfert a du mal à gérer sur deux ou trois séquences, inondé qu'il est par des superpositions de rouge. Pourtant, globalement, le résultat est à la hauteur. Sans faire de miracles évident (les buildings ont un peu de mal à ressortir), le piqué n'est pas avare en détails et c'est surtout la gestion du niveau de gris et des noirs bien profonds qui assurent la solidité de l'ensemble.
Deux pistes Dolby Digital 5.1 (VO et VF) sont mises à notre disposition et même si elles n'ont pas l'éclat des restitutions HD auxquelles nous sommes désormais habitués, elles envoient du bois de façon néanmoins surprenante. Sur le plan musical bien évidemment (Kick Ass dispose probablement de l'une des meilleures bandes-originales de cette année) mais également dans ses scènes d'action, transcendées par un mixage particulièrement virevoltant. Les fusillades proposent un tempo assez fou, plus particulièrement lors de la séquence des lunettes infrarouge, pour un effet d'enveloppement total. Quant on voit l'atout de ce simple DVD, dire que l'on attend impatiemment le Blu-Ray est un doux euphémisme...
Il y a énormément de choses à dire sur Kick Ass. Sur le film en lui-même et sur la petite analyse filmique qu'il constitue sur la culture américaine contemporaine. En cela, le Commentaire audio de Matthew Vaugh est d'une pertinence à toute épreuve puisque, au-delà la construction du film (un making of de deux heures, non proposé sur cette édition, le fait bien mieux), le réalisateur développe une objectivité surprenante sur son œuvre, ses défauts mais également ses qualités (lorsqu'il réussit là où d'autres se plantent, il n'a pas peur de le dire). Mais à travers cet happening audio, il extrapole un peu pour ceux qui auraient pris son film au premier degré sur toute la décadence du cinéma hollywoodien, ses vrais abus et ses fausses leçons de morale. Une politique qu'il traite avec une considération relative, en mettant le paquet sur Marvel (il est du coup plus amusant de savoir qu'on l'a réclamé pour mettre en boite le prochain X-Men), sans langue de bois, ni mauvais esprit. Juste un artiste qui vit le système de l'intérieur et le dévoile sans honte.
Le comic book kick ass (19min45) est un petit module non pas consacré au film mais bien à la bande dessinée dont il s'inspire. Donnant la parole à ses auteurs et réalisé pendant la conception même du comics (le film était déjà sur les rails avant que la BD ne soit achevée), ce module se présence comme une sorte de making of de l'album qui se déroule devant nous. Rempli d'enthousiasme et d'une vraie liberté créative, le document évoque la naissance des diverses idées (l'âge des personnages, les couleurs de leur costumes, leur aspect, l'intrigue, la violence, etc) et dévoile tout ce qu'il faut d'informations pour être calé sur le sujet.
L'interactivité de cette édition simple se clôt sur une Galerie d'images, ainsi que les bandes annonces de l'éditeur.