S'il y a bien une chose à retenir de la réalisation de Paolo Sorrentino c'est son sens du cadrage, du placement de la caméra et de la profondeur de chaque plan. La photographie de Luca Bigazzi, dont c'est la deuxième collaboration après Les Conséquences de l'amour, est ici extrêmement travaillée. Le réalisateur plonge ses personnages dans des ambiances tantôt sombres et parfois sinistres et tantôt lumineuses et pénétrantes. Le contraste entre les deux s'opère dans un réel souci d'équilibre. La copie est donc de très bonne facture, le scope trouvant ici pleinement son sens (Sorrentino pratiquant beaucoup de plans larges). On reprochera juste au transfert une compression parfois trop évidente et gênante lors des nombreux balayages caméra.
L'éditeur propose deux pistes, une italienne et une française, en Dolby Digital 5.1. Force est de constater que les deux mixages sont d'une grande efficacité et très dynamiques. N'hésitez donc pas à pousser le son à fond ! La musique hétérogène et les basses généreuses attaquent d'emblée sur les enceintes arrières et ce dans les deux langues. La spatialisation est d'une belle précision et très enveloppante. Si les dialogues sont axés sur les avants, ce sont surtout lors des nombreux passages musicaux que les latérales se réveillent et poussent à fond le beau son. Les avants et arrières demeurent tout du long très équilibrés et le mixage 5.1 s'avère être d'une belle intensité. Optez pour la piste italienne, le doublage français faussant complètement le ton du film et notamment la voix française du personnage de Geremia De Geremei, trop jeune à notre goût.
Les suppléments ne sont malheureusement pas le point fort du dvd et auraient mérités d'être plus étoffés et diversifiés.
On retrouve en premier lieu un court making of (18min11) au cours duquel une voix off nous explique en profondeur les grands thèmes récurrents des films de Paolo Sorrentino : la vision désenchantée de ses personnages, leur solitude, et l'abandon à l'amour. Puis, petit détour vers les propos des acteurs principaux, Giacomo Rizzo (dont le personnage de Geremia a été spécialement écrit pour lui), Laura Chiatti et Fabrizio Bentivoglio, qui décortiquent leurs personnages respectifs, ainsi que ceux du réalisateur. Avec L'Ami de la famille, Paolo Sorrentino a souhaité clôturer une trilogie débutée avec L'Uomo in più en 2001 et Les Conséquences de l'amour en 2004, déjà présenté à Cannes. Ce supplément fournit des informations intéressantes mais aurait mérité d'être plus long.
Les scènes coupées (17min35) et deux scènes (la fin, 6min42 - la scène d'amour, 5min07) présentées dans la version cannoise apparaissent comme guise d'ultimes suppléments de ce dvd. Ce sont en fait des bribes de scènes coupées mises les unes à la suite des autres sans aucune distinction. Pour la plupart, ce sont de courtes scènes très similaires à celles gardées dans le montage final et qui n'apportent rien de supplémentaire au film. Pour les scènes de la version cannoise, le montage est plus rapide, s'arrêtant moins sur certains détails. Avis aux amateurs masculins de Laura Chiatti car l'actrice y fait un strip-tease intégral.