La définition dépend des conditions des prises de vue propres à chacun des réalisateurs. Le premier segment réalisé par Carlo Lizzani à New York enchaîne les plans rapides pris sur le vif et implique une accentuation du grain d'origine sur les parties claires ainsi que divers troubles et tremblements. La palette colorimétrique n'a donc que peu d'occasions de briller et plusieures tâches noires n'ont pu être éradiquées. Ceci dit, comme c'est le cas pour toutes les parties du film, les plans rapprochés sont plus nets que les prises de vue éloignées et le format 2.35. demeure sommairement décevant.
Segment de Carlo Lizzani
Les sketches se déroulant en intérieur comme celui de Bernardo Bertolucci et celui de Marco Bellocchio s'en tirent mieux que les autres, les mouvements de caméra étant limités et l'action étant essentiellement centrée sur les comédiens, filmés la plupart du temps en gros plans ou plan poitrine. Les contrastes y sont de ce fait mieux gérés, les plans fixes permettant un affermissement de la définition. Toutefois, le piqué laisse de temps à autre à désirer et les arrière-plans restent souvent confus.
Segment de Bernardo Bertolucci
Segment de Pier Paolo Pasolini
Le film de Pier Paolo Pasolini se compose d'images d'archives superposées à la marche innocente de Ninetto Davoli le long de la Via Nazionale à Rome. Cette surimpression provoque une déstabilisation de l'étalonnage et un changement des couleurs (quelque peu défraîchies) au cours d'un même travelling. La granulation des images d'archives est évidemment d'origine. Cette fois encore, les plans rapprochés apparaissent comme étant les plus soignés. Le fin du fin revient au segment réalisé par Jean-Luc Godard tirant nettement la note vers le haut avec une photo se rapprochant nettement de celle du Mépris avec quelques éléments rouge disséminés à travers le décor, parfaitement saturé et aux gros plans admirables.
Segment de Jean-Luc Godard
Segment de Marco Bellocchio
Cette fois encore, malgré les conditions disparates des prises de vue, le son varie d'un segment à l'autre même si le mixage général s'en tire à bon escient. Si les dialogues sont un peu sourds, les ambiances sont relativement variées. Le segment de Carlo Lizzani met en relief la cacophonie new-yorkaise génialement rendue avec ce qu'elle comporte de klaxons en tous genres et de bruits infernaux de la circulation. La séquence plus apaisée de Bernardo Bertolucci contraste assurément avec le sketche précédent et n'est jamais perturbé par un souffle quelconque. La piste unique demeure suffisament claire tout du long et notons la dynamique étonnante des sons issus des divers bombardements et d'aviation entendus dans le segment de Pier Paolo Pasolini. Le film de Jean-Luc Godard est marqué par des petites baisses du volume et celui de Marco Bellocchio par des craquements en début de séquence mais qui disparaissent aussi vite qu'ils étaient apparus.