Test DVD : La Fièvre du samedi soir - Edition 30ème anniversaire

La compression de la précédente édition sortie en octobre 2002 pêchait par moments notamment à cause des autres suppléments disponibles sur le premier dvd. L'édition anniversaire du film a gommé cette imperfection en supprimant une partie des bonus. On est ici devant un transfert de belle qualité, la compression résistant au kaléidoscope de couleurs des scènes en discothèque. La piste de danse la plus connue du monde scintille comme jamais et brille de mille feux. Le voile d'origine propre à certains films des années 70 (dont Geoffrey Unsworth était le maître) n'est donc pas le résultat d'une faible compression. On relève bien quelques scènes sensiblement granuleuses mais ce serait chercher la petite bête car la copie est plus que satisfaisante. Le léger manque de contrastes des scènes en discothèque n'altère en rien la qualité du transfert. La couleur rouge est constamment à la limite de la bavure, noyée au milieu des couleurs chaudes au piqué précis.

La version originale a été remasterisée et remixée en une piste Dolby Digital 5.1. nécessitant près de trois années de travail. Le point fort de cette édition provient évidemment des séquences musicales plus particulièrement dans la boîte de nuit. Dès les premières images, les enceintes arrière ont leur mot à dire et nous plongent directement dans l'ambiance disco. Le caisson de basse explose avec Stayin' Alive et quand le morceau se termine, le métro passe de votre oreille gauche à l'oreille droite et instaure d'emblée une ambiance qui ne faiblira jamais. Le mixage français DD 5.1. est du même acabit, peut-être moins dynamique au niveau des effets instaurés. Le problème de cette version française est qu'elle propose un redoublage honteux et insipide (à l'instar des éditions dvd de Superman et Les Dents de la mer) ainsi que des dialogues « rajeunis ». Que les puristes se rassurent, le doublage qu'ils connaissent est bel et bien proposé en mono d'origine. Cette piste délivre des dialogues limpides, accompagnés d'un écho et prenant le pas sur la musique. Même si elle ne tient pas la comparaison avec les deux pistes Dolby Digital 5.1., la piste est recommandable. A noter que les parents de Tony Manero perdent leur accent italien dans le nouveau doublage français. Au final les trois pistes sont d'une grande clarté et vous taperez sûrement du pied en mesure avec les basses distillées abondamment par le subwoofer.

DVD 1

Commentaire audio du réalisateur John Badham (vostf)

Voilà un commentaire vivant, aux anecdotes diverses et variées, au rythme soutenu sans oublier quelques petites touches d'humour. John Badham se montre très à l'aise dans l'exercice et même s'il privilégie le fond à la forme on ne saura que conseiller ses observations et ses éclaircissements sur ce film culte. Il n'oublie pas d'exposer toutes les chansons des Bee Gees en les disséquant car s'inscrivant parfaitement dans les thèmes abordés du film. Cependant, la chaotique préparation du film n'est jamais abordée notamment le fait que John Badham ait remplacé John G. Avidsen lorsque celui-ci a été viré de la production pour des désaccords avec le scénariste. A la place, Badham se remémore les hordes de jeunes filles hurlant le nom de John Travolta à toutes heures, de jour comme de nuit. Le commentaire se suit sans ennuis et même si les informations sont le plus souvent épisodiques, Badham est un compagnon de voyage très plaisant.

En revanche le documentaire Saturday Night Fever - Behind the music présent sur la précédente édition a disparu sur cette nouvelle édition. Cela est d'autant plus dommage qu'on y évoquait les nombreux problèmes liés à la pré-production du film. John Travolta était même présent et commentait des images le montrant durant ses répétitions. De plus, trois scènes inédites venaient compléter l'interactivité du premier dvd qu'on ne retrouve plus ici.

Discopedia des années 70 (en anglais uniquement)

Option distillant de nombreuses informations sur les années 70 durant l'intégralité du long métrage et apparaissant dans de petites bulles ayant l'apparence de la piste de danse du film. Les propos débutent à la fin du générique de début et donnent quelques informations sur le film, son succès, ses acteurs, le contexte économique et social des Etats-Unis, la musique, l'impact du film sur la culture pop, le mouvement Disco. L'ensemble a tendance à s'égarer quelque peu comme quand on entend parler de la coiffure de Farrah Fawcett. Rien d'extraordinaire, ne perdez pas votre temps à suivre ces petites bulles.

DVD 2

A) Place à la fièvre (lecture enchaînée 50min30)

1) 30 ans plus tard (14min48)

Voici un documentaire rétrospectif plaisant et agréable auquel il ne manque que John Travolta ! Donna Pescow (Annette), Robert Stigwood (le producteur), John Badham (le réalisateur), Kevin McCormick (le producteur exécutif), Joseph Cali (Joey), Paul Pape (Double J), Barry Miller (Bobby C), Sam Coppola (Dan Fusco), Martin Shakar (Frank Jr), Karen Lynn Gorney (Stéphanie), Patrizia von Brandenstein (créatrice des costumes), David Shire (compositeur), Denny Dillon (Doreen) et Monti Rock III (DeeJay) ont répondu à l'appel afin de souffler les trente bougies du film. Ils passent en revue le phénomène mondial et culturel lié au film, son influence, la mode, la performance de John Travolta. On y apprend qu'un article de presse signé Nik Cohn est à l'origine du scénario écrit par Norman Wexler : Tribal rites of the new Saturday night (rituels tribaux du samedi soir), paru dans le magazine Rolling Stone. Robert Stigwood souhaite rapidement monter un projet autour de cet article afin de montrer comment ont évolué les mœurs des adolescents new yorkais qui mettent désormais la morosité de leur quotidien de côté, même pour une soirée. Nous ne somme alors pas étonnés que la censure ait grincé des dents en raison du langage adopté et pourtant réaliste des jeunes dans le film. La Fièvre du samedi soir est par ailleurs ressorti quelques mois après sa première exploitation en salle amputé de onze minutes afin d'étendre le phénomène et atteindre les plus jeunes qui s'étaient vus refuser l'entrée dans les salles.

2) Composition d'une bande-originale culte (12min10)

Comment ne pas évoquer les chansons qui ont participé grandement au triomphe du film et qui demeurent les titres phares et inévitables de toutes les discothèques du monde entier ? C'est sans surprise que l'on écoute Barry et Robin Gibb, leur frère Maurice étant décédé en 2003, dévoiler comment ont été écrites les chansons Stayin' Alive, You Should be dancing, Night Fever, etc... , l'album de la bande-originale demeurant parmi les plus grosses ventes de tous les temps. Les chansons qui ont représenté la décennie 70 ont contribué à étendre la popularité des Bee Gees qui connaissaient déjà un grand succès depuis dix ans. Les Bee Gees cherchaient à se renouveler, Barry venait de découvrir sa voix de fausset (découverte lors d'une impro) et cherchait un moyen de mettre ce nouveau son en pratique. Le producteur Robert Stigwood pense à eux et leur fait lire l'article de Nick Cohn. Le trio se penche dessus et se met à regrouper des idées tournant autour. Ils écrivent et enregistrent en France au Château d'Hérouville, transformé en studio d'enregistrement par le compositeur français Michel Magne. Ce studio attirait les musiciens les plus célèbres du monde entier (Pink Floyd, Cat Stevens). Certains titres utilisés dans la bande-originale provenaient d'albums déjà sortis. C'est le cas pour You should be dancing. Les chansons donnent une âme au film et approfondissent les thèmes abordés comme la survie dans le monde moderne avec Stayin' Alive. Un segment primordial pour tous les fans du film.

3) Semelles compensées et Polyester (10min11)

Qui d'autre que la créatrice des costumes Patrizia von Brandenstein pouvait nous servir de guide dans le monde de la mode des années 70 ? La conceptrice nous explique qu'elle devait respecter la mode des jeunes qui n'avaient pas d'argent et qui se débrouillaient pour sortir le samedi soir. Les motifs extravagants, les bijoux, les matières peu confortables, les chaussures, les chemises, le costume blanc de John Travolta, vous saurez tout sur ce que portaient nos parents il y a trente ans. Melina Root, la responsable des costumes pour la série That 70's Show avoue l'influence majeure qu'a eu La Fièvre du samedi soir dans son processus créatif. Nostalgie, nostalgie...

4) DJ et Disco (9min54)

Pleins feux sur le Disco avec Frank Broughton et Bill Brewter, auteurs du célèbre Last night a DJ saved my life. Que vous le croyiez ou non, le Disco provient des boites gays underground de NewYork et était appelée la danse du diable par les catholiques les plus pratiquants. La Fièvre du samedi soir a permis au Disco de se populariser à travers le monde et par conséquent de faire danser même ceux qui restaient habituellement au bar du night-club. Le DJ devient la star incontournable de toutes les soirées. Dans la deuxième partie de ce segment, vous découvrirez toute la légende du fameux Studio 54, mythique boite de nuit de New York sur la 54^ème Avenue.

5) Pleins feux sur John Travolta (3min28)

Voilà le segment incontournable de toute interactivité à savoir le passage de pommade. C'est Travolta qui récolte tous les lauriers avec par ordre les qualificatifs suivants : adorable, talentueux, généreux, exceptionnel, agréable, gentil, naturel, authentique, formidable, bienveillant... est-il utile de dire l'exceptionnelle inutilité de ce segment ?

B) Retour à Bay Ridge (8min40)

L'acteur Joseph Cali (Joey dans La Fièvre du samedi soir) nous propose de l'accompagner pour une petite promenade à travers les quartiers où se déroule l'action du film et ainsi de voir les transformations trente ans après. Ceux qui désiraient danser un jour au 2001, sachez que la discothèque a été rasée et laisse place désormais à des bureaux et que la piste de danse multicolore a été vendue sur Ebay.

C) Dansez comme Travolta grâce à John Cassese (9min27)

Non, ne riez pas. Ce docteur de la danse, comme il se proclame, a pour élève The Edge, Adam Sandler, Elizabeth Hurley et de nombreuses autres stars à Hollywood. Avec l'aide d'une de ses élèves au sourire ultra brite inamovible, le « docteur » propose de nous inculquer quelques rudiments afin d'épater la galerie si vous partez en virée. La chorégraphie mise en pratique est celle du concours, How Deep is your love. L'ouverture, la promenade, le porté n'auront plus de secrets pour vous.

D) Défi fiévreux (3min51)

Si vous ne disposez pas d'un(e) partenaire afin d'essayer les quelques pas appris dans le segment précédent, relevez alors ce défi dans lequel vous devez vous déplacer pas à pas comme l'indique l'écran sur la musique de Night Fever.