Test DVD : La Ronde de Nuit

Tourné en numérique à l'aide de la Viper (la même caméra que celle utilisée par Mann pour Collateral), La Ronde de Nuit a visiblement fait l'objet d'un transfert numérique direct (nous en voulons pour preuve l'absence de tâches sur pellicule ou même d'un quelconque grain). permettant la présence d'une définition sans faille. Agréablement contrastrée, le transfert fait honneur à la méticuleuse photographie (et son clair-obscur très rembrandtien) du néerlandais Reinier van Brummelen. Et pour couronner le tout, la compression saît se fait discrête. Un vrai plaisir pour les yeux !

Deux pistes DD5.1 sont proposées ici, la piste originale et le doublage français. On préférera la piste originale, plus dynamique et plus respectueuse de l'ambiance sonore que son homologue français. La musique du compositeur polonais Wlodzimierz Pawlik quant à elle n'est bien heureusement jamais releguée aux enceintes arrières, mais se déploie majestueusement sur tous les canaux.

Fier de sa théorie sur le tableau de Rembrandt (le peintre y dévoile un meurtre), Peter Greenaway la défendra mordicus dans chacun des suppléments de cette riche édition. Des compléments qui intéresseront sans aucun doute ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'art, les autres passeront à côté (mais les spectateurs qui suivent de près la carrière du cinéaste britannique ne sont-ils pas par définition fascinés par l'image quelle qu'elle soit ?). Pour le dernier film en date du cinéaste, Bac Vidéo propose pour le coup deux disques.


En sus des bandes annonces, filmographie et galerie photos d'usage, nous trouverons sur le premier disque un étrange petit module de moins de dix minutes nous présentant sans explication aucune quelques instants du tournage. Inutile de dire qu'en l'absence de commentaire, on y apprend strictement rien.


Pour des suppléments dignes de ce nom, c'est donc sur le second disque qu'il faudra irrémédiablement se tourner. Le gros de celui-ci est sans conteste l'essai documentaire J'accuse dans lequel le cinéaste étudie en un peu plus de 1h40 trente-quatre des cinquante mystères possibles de La Ronde de Nuit pour en démontrer leurs significations croisées. Un essai pas inintéressant en soi mais qui en laissera très probablement certain sur le carreau, l'étude du tableau étant tout de même assez précise et poussée.
Un entretien d'une vingtaine de minutes avec le cinéaste devant le tableau éclaire certains détails et anecdotes historiques rapidement esquissés dans le film et le J'accuse.


Aure module, Prologue (4 min), dans lequel Greenaway présente en voix off chacun des personnages et les enjeux du film, en soulignant tout fier, une énième fois pour ceux qui ne l'auraient pas compris, que La Ronde de nuit est le pendant pictural du J'accuse de Zola.


Dernier supplément, Mise en lumière du tableau de Rembrandt est un impressionnant petit court de moins de cinq minutes mettant en exergue (à l'aide d'intégration numérique au sein même de la toile) toutes les plaies qui se sont abattues à l'époque sur Amsterdam.


Le coffret s'accompagne aussi d'un livret d'une quarantaine de pages richement illustrées reprenant le dossier de presse. Ces ajouts papiers sont toujours les biens venus, en revanche le livret fait ici redondance avec les suppléments vidéos (Greenaway réexplique ses intentions, les énigmes du tableau sont à nouveau présentées...).