Test DVD : La vie devant ses yeux

Comme à son habitude, Metropolitan soigne son transfert sur galette. Si la définition s'avère perfectible (bien que de qualité honorable), la palette colorimétrique offre des tons particulièrement harmonieux, dans les scènes de jour comme dans les intérieurs ou les plans nocturnes. Ce rendu des couleurs s'accompagne d'une superbe restitution des effets de lumière et d'une belle gestion des noirs, pour un ensemble esthétiquement très homogène. La compression se fait quant à elle suffisamment discrète pour se faire oublier.

Des deux pistes Dolby Digital 5.1 proposées, notre préférence ira vers la version française, qui fait montre d'une ampleur supérieure à son homologue anglais. Cette dernière présente par ailleurs un désagréable effet de pal speed-up (le son semble plus aigu comme s'il avait été accéléré) qui aurait largement pu être évité. Si les deux mixages reposent sur un bon équilibre entre les dialogues, la musique et les effets sonores, force est d'admettre que l'ensemble manque tout de même d'un peu de punch. En même temps, cette mollesse colle assez bien à la léthargie ambiante qui se dégage de ce film soporifique...

A l'image du film, le making of ne présente pas un grand intérêt. Intitulé Les Coulisses du Tournage (54mns22), ce documentaire d'une durée conséquente se complaît dans un discours d'autocongratulation des plus insipides. Du réalisateur qui vante les mérites de ses actrices à Uma Thurman, Evan Rachel Wood ou encore Eva Amurri, qui se félicitent d'avoir accepté le rôle, tout le monde s'envoie des fleurs par interviews interposées et se contente de paraphraser le film pour en dégager les thématiques. On grappillera tout de même quelques informations intéressantes concernant les aspects plus techniques, tels que les lieux de tournage ou la partie consacré aux prises de vue et au travail du directeur de la photographie Pawel Edelman.

 

 

Le module consacré aux scènes coupées (12mns08) apporte en revanche un peu de matière puisque les deux dernières scènes, Diana se rend chez ses voisins et "Le chat est revenu", développent un peu plus le personnage de Diana adulte, joué par Uma Thurman et un peu survolé dans le montage final. Diana se rend chez ses voisins montre comme son nom l'indique celle-ci en interaction avec son visionnage et a notamment pour intérêt de mettre l'accent les rapports hypocrites qui règnent dans ces quartiers chics de banlieues américaines.

 

 

La fin alternative (12mns56) s'avère quant à elle assez intéressante puisqu'elle explicite l'orientation idéologique "pro life" de ce film qui raconte l'histoire d'amitié entre deux jeunes filles ayant un rapport radicalement différent à la sexualité. Si cette fin fonctionne sur le plan émotionnel, elle dévoile en revanche les idées ultra réactionnaires et machistes sous-tendues par le dénouement : la vierge avait raison contre la fille libérée et celle qui se rend coupable d'avortement doit être exécutée par la main de Dieu (incarnée par le jeune étudiant criminel), ce qui est triste mais inévitable. Devant un tel extrémisme religieux, il y a de quoi rester pantois...

 

 

Enfin, Réflexions sur l'au-delà (11mns41) donne la parole à des personnes ayant fait l'expérience de mort imminente. Sans remettre en cause la sincérité des intervenants et leur légitimité à parler d'une telle expérience, ce petit documentaire porte bien mal son titre puisqu'il se contente de combiner des témoignages et n'apporte justement aucune réflexion. Pire, le propos verse franchement dans la propagande religieuse sans aucune tentative d'explication médicale de la chose ni aucune prise de distance philosophique par rapport au discours des intervenants. Dispensable.