Il faut bien le dire, M6 Vidéo nous avait habitués à mieux. Et c'est pourquoi le master ici proposé a comme un arrière goût amer car on connait d'habitude l'éditeur pour le sérieux de son travail quand il s'agit de remastériser des films datés. Pour Le Jardin des Finzi-Contini, la pellicule a été dépoussiérée de ses principaux artefacts (aucune tâche ou griffure), mais la copie manque cruellement d'éclat et surtout de netteté. En effet, chaque plan fourmille, les visages sont flous, etc... Les couleurs paraissent fanées (bien qu'elles soient déjà claires) et la profondeur de champ laisse à désirer. En revanche, l'atmosphère cotonneuse et confinée du film est dans l'ensemble respectée. Ceci dit, on aurait souhaité meilleur rendu pour le film de Vittorio De Sica.
Même chose pour le traitement du son qui reste franchement décevant. La piste mono italienne n'est vraiment pas d'une clarté exemplaire même si le tout reste audible. Les dialogues ont tendance à grincer et à être relativement étouffés et sourds. C'est finalement la musique qui s'en sort le mieux résonnant pleinement sur les frontales.
Portrait de Vittorio De Sica (54min21)
Les nombreux admirateurs de l'acteur, cinéaste et père du néoréalisme ne seront pas déçus par ce documentaire produit par la RAI retraçant de façon détaillée et documentée sa carrière cinématographique d'une part et d'autre part dressant le portrait d'un homme généreux.
Vittorio De Sica commente quelques extraits de ses films les plus célèbres (Sciuscià, Le Voleur de bicyclette, Umberto D., Miracle à Milan), invite quelques amis et collaborateurs qui lui sont proches, comme son fidèle scénariste Cesare Zavattini, et revient sur les grands points de sa carrière. De nombreuses photos et images inédites de tournage (sur le plateau de Umberto D. ou La Ciociara avec Sophia Loren) viennent émailler ce documentaire qui se clôt sur la première du Jardin des Finzi-Contini à New-York en 1970.
Ce portrait réalisé par le spécialiste du genre, Sandro Lai, se révèle dense, passionnant et richement illustré.
Vivere, sur les traces de Vittorio De Sica (37min56)
Voici un documentaire qui pouvait au premier abord paraître redondant mais heureusement il n'en est rien. Ce film réalisé en 2001 par Franco Bernini propose de faire le parallèle entre la carrière cinématographique de Vittorio De Sica à la fin des années 30, avec la montée du fascisme en Italie, jusqu'au premier film néoréaliste. Un contexte étonnant dans lequel on découvre que le cinéaste utilisait sa condition d'artiste pour résister face à la montée de l'oppression au point d'être arrêté et interrogé. On pourra reprocher à ce film de mettre trop en scène les reconstitutions par l'intermédiaire de l'acteur Marco Paolini, le narrateur, qui en fait des tonnes, mais l'intérêt n'est pas là. On appréciera le caractère didactique de l'entreprise et les images d'archives datant des prémices du fascisme qui éveillent suffisamment notre attention pour ne pas lasser. Ce film montre un visage méconnu de Vittorio De Sica, un artiste s'étant battu face à l'ennemi pour défendre la liberté d'expression et qui a fait évoluer le cinéma italien vers ce qui allait devenir le néoréalisme.
L'interactivité se poursuit avec des notes de production et des bandes-annonces de la collection italienne sortie chez M6 Vidéo : Le Cri (3min07), Confession d'un commissaire de police au procureur de la République (3min44), Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? (3min44), Il Vedovo (4min05), Il Giovedi (3min29), Mariti in città (4min08), Don Cesare di Bazan (1min34), Gli intoccabili (4min07).