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Test DVD : Le Traquenard

Le 02/04/2008 à 08:40
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Test DVD Le Traquenard Retrouvez le test complet de l'édition DVD française du Traquenard édité chez Carlotta. Le film ayant précédemment été édité par l'éditeur américain de référence Criterion, nous en avons profité pour faire un petit comparatif entre les deux éditions.
Decouvrez le Test DVD de Le Traquenard.
Test DVD Test DVD Le Traquenard





Image : 7/20

Transférer fidèlement sur disque les films de Hiroshi Teshigahara n'est pas chose facile tant le cinéaste japonais soigne l'aspect formel, s'entourant des mêmes collaborateurs de confiance pour être sûr d'obtenir exactement ce qu'il désire: au cadre et au montage, on retrouve pour les trois longs métrages du coffret respectivement Hiroshi Segawa et Fusako Shuzui.

La difficulté était au rendez-vous pour Carlotta qui s'en sort avec les honneurs, puisque chacun des films du coffret nous est présenté dans un transfert soigné à partir de masters propres et sans tâche.

Cependant, force est de constater que le transfert du premier film de Hiroshi Teshigahara est une petite déception. En effet, l'image du Traquenard semble un peu trop sombre, les noirs allant même jusqu'à faire disparaître certains détails. Certes, Carlotta voulait être en accord avec l'ambiance crépusculaire du film, mais il faut tout de même convenir que les contrastes ont été un peu trop poussés. Rien de bien gênant au premier abord, mais tout de même légèrement décevant pour celui qui a découvert le film sur d'autres éditions (le Criterion en tête). On regrettera aussi que la copie ne soit pas complètement nettoyée de toute poussière.

La compression quant à elle sait se faire discrète, même si quelques artefacts de compression se font parfois visibles dans les zones d'ombres.

 

C'est inévitable, l'édition de Carlotta sera comparée par les cinéphiles purs et durs à l'édition de Criterion sortie il y a quelques mois.

Première constatation, l'image de l'éditeur français offre légèrement plus d'informations aux quatre coins du cadre.

En revanche, en ce qui concerne la définition et les contrastes de l'image, l'édition américaine remporte incontestablement le match. Plus précise, l'image du Criterion est aussi plus homogène et laisse apparaître une plus grande variété de gris, là où Carlotta a choisi de pousser les contrastes au maximum, quitte à perdre en détail.

Attention, même si nous préférons l'image de l'édition Criterion, Carlotta n'a absolument pas à rougir de la comparaison et l'achat de l'édition Carlotta est indispensable !

Retrouvez ci-dessous la comparaison entre l'édition Criterion (en haut) et celle de Carlotta (en haut) :

 

Le TraquenardLe Traquenard

Criterion : Haut - Carlotta : Bas


 

Le TraquenardLe Traquenard

Criterion : Haut - Carlotta : Bas

 

 

Le TraquenardLe Traquenard

Criterion : Haut - Carlotta : Bas

 

 

Le TraquenardLe Traquenard

Criterion : Haut - Carlotta : Bas

 

 

Le TraquenardLe Traquenard

Criterion : Haut - Carlotta : Bas

 

 

Le TraquenardLe Traquenard

Criterion : Haut - Carlotta : Bas


Son : 8/20

l'occasion. Aucun souffle à reprocher, la piste est propre et magnifiquement retranscrite. Première collaboration de Teshigahara et de Toru Takemitsu dans le cadre d'un long métrage, la musique est ici parfaitement retranscrite. Dès l'ouverture du film, on réalise à quel point le travail effectué est de qualité: le silence sourd puis les cris ressortent sans qu'aucune saturation n'est à condamner. Les voix sont claires et intelligibles. Du très bon travail.

 

Le Traquenard


Bonus : 6/20

Absent de l'édition Criterion, Carlotta a eu la merveilleuse idée d'accompagner Le Traquenard de deux documentaires tournés par Hiroshi Teshigahara aux Etats-Unis, sur le boxeur portoricain José Torres. Le premier a été tourné en 1959 alors que Teshigahara accompagnait son père en voyage dans le pays de l'Oncle Sam, tandis que le second fut tourné 6 ans plus tard en 1965. Malgré une différence de durée (le premier volet dure 25 minutes tandis que le second dure un peu moins d'une heure), les deux documentaires sont construits selon une même structure narrative en trois temps. Dans un premier temps, on suit le boxeur lors de son entraînement, une dure et intense préparation au match; dans un deuxième temps, le match lui-même; et enfin l'après match que le boxeur a remporté.

 

Le Traquenard

Le Traquenard La peur n'est pas une ennemie mais ton alliée...


Cependant, Teshigahara n'use pas des mêmes moyens pour arriver à ses fins. Sur le premier volet, le cinéaste avait visiblement peu de moyens financiers pour l'aider à mettre sur pied un "vrai" documentaire. Il use donc à l'inverse du second volet très peu de la prise de son directe, et recrée après coup l'univers sonore de l'entraînement, du match, etc... De même, le cinéaste signe avec José Torres sa première collaboration avec le compositeur avant-gardiste japonais Toru Takemitsu, dont la musique tient ici un rôle primordial. Celle-ci se marie parfaitement avec les images, accompagnant remarquablement les gestes précis du boxeur.

 

Le Traquenard... Il faut la dominer comme les membres de ton corps


Autre différence notable, Teshigahara semble en 1965 totalement conquis par le sportif, son jeu et ses gestes, et de ce fait laisse sa caméra tourner pendant quasiment l'intégralité du match, sur un seul axe et en plongée de surcroît, tout comme le ferait la télévision pour retransmettre l'événement. Au contraire, dans le premier volet, le cinéaste tentait d'être au plus proche physiquement et psychologiquement de Torres, usant d'une caméra mobile, de différentes échelles de plan et d'un montage rapide (que l'on doit à Fusako Shuzui, son fidèle collaborateur). Dans tous les cas, le cinéaste s'évertue à ne suivre que José Torres, et à ne s'occuper nullement des spectateurs ou de ce qu'il se passe hors du ring. Tout comme Torres, Teshigahara n'a qu'une seule idée en tête: le match.

 

Le TraquenardLe Traquenard

 

En 6 ans, il est surprenant de voir à quel point Hiroshi Teshigahara a considérablement enrichi son langage et a acquis une plus grande confiance en son art, n'hésitant pas à tenter différentes formes narratives là où il tâtonnait lors de la première rencontre avec le sportif. Certes, ces deux portraits ne sont pas les deux pièces maîtresses de l'œuvre du cinéaste, mais ils offrent un contrepoint documentariste des plus fascinants aux trois long métrages illuminés du coffret.

Carlotta a ajouté par la même occasion la bande annonce cinéma d'époque et sous-titrée en français du Traquenard, que vous pouvez retrouver (sans sous titres) ci-dessous :

 


Le Traquenard
Le Traquenard
Sortie : 5 Décembre 2007
Éditeur : Carlotta

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