Image :
6/20
On n'ose imaginer autre éditeur que Criterion pour offrir Les Diamants de la nuit dans un transfert irréprochable. La caméra continuellement en mouvement de Miroslav Ondrícek (qui éclairera plus tard Eclairage intime d'Ivan Passer, Amadeus de Milos Forman ou encore Abattoir 5 de George Roy Hill), le noir et blanc âpre et le grain omniprésent sont autant de gageures qui font du premier essai de Nemec une sinécure à transférer sur galette numérique. Le transfert qui nous intéresse ici n'est en ce sens pas exempt de reproche, à commencer par une copie chimique présentant encore de nombreux points blanc, points noirs et petites griffures, mais peut garder la tête haute compte tenu des difficultés qu'il a eu à surmonter. Au final, la photo de Jaroslav Kucera - chef opérateur émérite qui assura la direction de la photo pour Vera Chytilova sur Le Fruit du paradis, et Les petites Marguerites, et pour Vojtech Jasny sur Un jour, un chat, ou encore sur le collectif Les petites perles au fond de l'eau - gagne ici un aspect brut, qui va entièrement dans le sens du film.
Son :
6/20
Réduits au strict minimum, les effets sonores se limitent à la respiration des deux réfugiés, à leurs pas dans la neige, aux aboiements des chiens de chasse, aux coups de feu sec de la vieille milice, à la mastication des vieux chasseurs qui fêtent devant un banquet la captures des deux jeunes hommes... En ce sens, sans être époustouflante - on doute qu'elle a fait l'objet d'une sérieuse restauration - la piste sonore proposée ici remplit parfaitement son rôle.
Bonus :
8/20
Pour accompagner le disque, on trouve un livret d'une vingtaine de pages comprenant deux articles. Intitulé Le miracle du cinéma tchécoslovaque et signé en 1963 du critique tchèque Antonin J. Liehm, le premier revient sur les conditions sociales, politiques et industrielles qui ont conduit au "miracle tchèque". Marienbad ? Non, Carlsbad est quant à lui une chronique du film signée par l'éminent George Sadoul (Historien et critique de cinéma à qui nous devons Histoire générale du cinéma (1940), un document essentiel sur l'histoire du cinéma mondial) à la sortie de la présentation du film lors de la Semaine Internationale de la Critique à Cannes en 1965.