Dès les premières images, il est évident que le transfert ne brille pas par son rendu harmonieux des couleurs et par sa netteté. Complices sur une douzaine de films, Ken Loach et le chef opérateur Barry Ackroyd (Vol 93, Bataille à Seattle) optent pour une caméra vive et une gamme de couleurs moroses et froides. A ce titre le master respecte les choix esthétiques propres au réalisateur déjà apparents sur My name is Joe ou Just a kiss. Les gros plans arrachés à la volée ne sont guère reluisants, le grain est souvent apparent mais l'ensemble ne manque pas d'être lumineux au moment des scènes en extérieur dont une large palette de verts se détache nettement du reste. Les séquences sombres sont délibérément voilées, légèrement bleutées et manquent de précision. Les menus défauts de compression laissent apparaître un transfert perceptible mais participent néanmoins à créer une certaine harmonie entre les images filmées par Ken Loach et les archives récurrentes d'Eric Cantona sur le stade.
Entretiens avec Ken Loach et Eric Cantona (18min09)
Ces entretiens séparés ont été enregistrés lors de la présentation de Looking for Eric au Festival de Cannes 2009. Tandis qu'Eric Cantona revient avec nostalgie sur sa carrière sportive en Angleterre au moment où « le démon de l'argent n'avait pas encore pris le dessus sur l'art du football putaing'», Ken Loach se souvient de sa rencontre avec l'ex-footballeur ainsi que du projet de Looking for Eric que Cantona lui a littéralement apporté chez lui dans l'espoir qu'il le réalise. Dans un deuxième temps, Eric Cantona parle de son rapport avec la presse et ses fans, ainsi que de l'envie de faire ce film pour leur rendre hommage tout en jouant avec son image qu'il détourne avec une jubilation non feinte. Les propos ont été entendus maintes fois depuis la sortie du film mais les deux compères se révèlent généreux, sans langue de bois et peu avares en anecdotes de tournage... et sur le monde du football en général.
Scènes coupées (10min56)
Balancées sans explication, ce sont d'abord quatre séquences écartées du montage final montrant Eric (Steve Evets) aidant quelques ouvriers à positionner une statue de Vénus dans le jardin où viendront se rebeller la bande des Cantona. C'est ainsi l'occasion de se familiariser avec la bande de salauds dont Eric se vengera à la fin du film. Les autres scènes ne présentent guère d'intérêt si ce n'est une fouille plus longue des forces de l'ordre dans la maison d'Eric. Le meilleur reste des petites séquences bêtisier amusantes intitulées « surprises ».
United We Stand (28min32)
Ce documentaire centré sur le football anglais et réalisé en 2009 parallèlement à la sortie du film de Ken Loach donne la parole au cinéaste anglais et à Eric Cantona (très rapidement) revenant sur leur passion éternelle du football. Ces propos se croisent avec ceux d'autres supporters, journalistes et sociologues, chacun s'attardant sur l'importance du football dans la société, sport créant une cohésion et un but commun dont l'amour du ballon rond se transmet aux nouvelles générations. Il faut néanmoins gratter pour soutirer quelques éléments de l'histoire de Looking for Eric dont quelques images du tournage nous sont montrées. Même si ce documentaire célèbre le football tout en évoquant ses mauvais côtés (hooligans et rivalités, le business prenant le pas sur le sport), ce supplément s'éloigne quelque peu du film en général et nous aurions préféré un making of traditionnel.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce du film (1min50).