Test DVD : Manipulation

Le transfert remplit de manière très satisfaisante son cahier des charges, à savoir restituer fidèlement l'ambiance urbaine du film moyennant une excellente définition, des couleurs bien saturées et surtout un contraste joliment appuyé. L'essentiel du film se déroulant de nuit, on appréciera tout particulièrement l'excellente gestion des noirs, qui apportent une belle profondeur de champ et tranchent avec des lumières parfois très vives dans les scènes d'intérieur. La compression se fait quant à elle très peu visible.

Les quatre pistes son proposées se révèlent elles aussi de très bonne facture. On passera vite sur les pistes stéréo française et anglaise, qui offrent toutes deux un mixage équilibré en restituant notamment la musique avec clarté. Car s'il est un point sur lequel il ne fallait pas faillir, c'est bien le rendu de la bande son qui participe énormément à l'atmosphère du film. Les deux 5.1 s'en tirent pour le mieux de ce côté-là puisque la fluidité est au rendez-vous, les arrières apportant même une ampleur très agréable favorisant l'immersion. Concernant les effets sonores et les bruitages, le 5.1 anglais se montre supérieur à son homologue français qui a tendance à mettre en sourdine les sons ambiants. Dans tous les cas, seule l'unique explosion du film fait pâle figure par rapport aux possibilités actuelles offertes par le support. On ne s'en formalisera pas trop puisque l'essentiel est respecté.

Si les bonus proposés ne s'étendent au final que sur une trentaine de minutes, le film ne nécessitait peut-être pas davantage et cette interactivité correspond donc globalement aux attentes.

Commentaire audio

Au premier abord peu nécessaire pour un tel film, le commentaire audio est assuré par le réalisateur Marcel Langenegger qui ne se révèle pas si mauvais dans cet exercice. Le cinéaste accompagne le film de nombreuses considérations narratives et techniques, reliant constamment les deux aspects pour expliquer ses choix artistiques ou décrypter ses personnages. L'ensemble n'évite pas quelques moments trop descriptifs mais reste intéressant, le réalisateur révélant volontiers les codes visuels et sonores qu'il a employés et la manière dont il a développé l'univers urbain du film.

Making of (17mns34)

Ce documentaire s'articule autour d'extraits d'interviews du réalisateur Marcel Langenegger, du scénariste Mark Bomback, du producteur John Palermo et des acteurs Hugh Jackman, Ewan McGregor et Michelle Williams. La parole est aussi donnée à l'occasion à d'autres membres de l'équipe technique (chef opérateur, chef décoratrice, etc.). Si les propos adoptent le ton promotionnel de rigueur, ce making of permet tout de même de glâner quelques informations intéressantes ça et là, tels que les différences entre la première mouture du scénario et la version finale, l'emploi de la caméra Genesis pour les séquences d'intérieur, l'utilisation des couleurs sur les costumes pour signifier la caractérisation et l'évolution des personnages. Un making of de facture classique, en somme.

Scènes coupées

La première de ces deux scènes (1mn17) se déroule dans les WC et introduit Wyatt Bose de manière assez amusante à travers un propos sur les toilettes japonaises. Si la rencontre finalement retenue s'avère plus classe, cette scène laisse le personnage de Hugh Jackman hors champ, ce qui met celui de Ewan McGregor en situation de vulnérabilité. Le caractère de Jonathan se révèle aussi un peu plus à travers quelques détails amusants, comme sa manière de rectifier l'intitulé de son poste ou encore de plier minutieusement son papier toilette. La seconde séquence (0mn53) est plus anecdotique et met en scène Jonathan ayant une altercation avec un jeune homme dans le quartier chinois.

Fin alternative (2mns54)

Cette seconde fin s'avère presque plus intéressante que celle qui a finalement été retenue. Elle élimine en effet le tout dernier réglement de compte entre les deux protagonistes principaux. En ajoutant cet affrontement plus physique, la version finale est plus "morale" puisque le méchant est puni, là où la version alternative proposée ici s'en tient à leur séparation après le réglement de leurs affaires financières. Nous sommes en droit de supposer que l'abandon de cette version par le réalisateur résulte des pressions de la hiérarchie qui désirait peut-être un final plus ancré dans le genre du thriller. Ce n'est pas forcément une bonne idée.

Sex club : les clubs de rencontres privées (9mns48)

Ce petit reportage repose essentiellement sur les interviews de deux sexologues qui reviennent sur le phénomène très répandu des sex clubs, le profil de leur clientèle et les raisons de leur succès. Le documentaire est trop court pour aller en profondeur sur le sujet mais décrypte de manière assez intéressante les personnages du film (notamment ceux de Charlotte Rampling et Maggie Q) et la perception qu'ils peuvent avoir les uns des autres en de telles circonstances.

Nous retrouvons aussi dans cette interactivité la bande annonce du film.