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Test DVD : Memory Lane

Le 05/07/2011 à 14:30
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Test DVD Memory Lane Premier long métrage mais aussi petit coup de maître du réalisateur Mikhaël Hers, Memory Lane signe un film emprunt d'une nostalgie et d'une sensibilité rares. Avec délicatesse, sobriété et son élégance teintée d'érotisme, Memory Lane impose directement son metteur en scène parmi les auteurs à suivre. L'éditeur Ad Vitam joint pour sa sortie en DVD les trois moyen-métrages très remarqués de Mikhaël Hers sur un deuxième disque. Memory Lane est disponible dans les bacs le 5 juillet 2011. Découvrez ici le test DVD de Memory Lane.


Test DVD Test DVD Memory Lane





Image : 5/20

Il semble que Memory Lane ait beaucoup de mal à passer le cap du petit écran et ce en raison d’une définition oscillant entre le passable, le médiocre et le mauvais. Si la clarté est souvent indéniable, le reste n’est pas du même niveau. Le grain est très prononcé, les contrastes manquent singulièrement d’homogénéité et la saturation des couleurs est négligée. Les verts paraissent fanés, l’ensemble est terne et fait malheureusement penser à une série télévisée française des années 70 ou bien à un petit film français tourné sans budget au début des années 80. Le teint des comédiens demeure pâle, les noirs sont poreux et ces défauts redoublent sur les séquences en intérieur. Alors évidemment, en raison de tous ces accrocs techniques, le piqué est quasi-inexistant, quelques troubles sont constatables et la netteté est tout juste moyenne. Heureusement que l’éditeur a eu la bonne idée de mettre l’ensemble des moyen-métrages sur une deuxième galette pour limiter les dégâts !

 

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Son : 6/20

S’il ne fait pas d’esbroufe inutile, le mixage Dolby Digital 5.1 demeure néanmoins timide sur les latérales. Cela est d’autant plus dommage que la musique est assez présente dans Memory Lane et qu’on pouvait s’attendre à une spatialisation agréable. Si les surround déçoivent même pour ce qui concerne le rendu des ambiances naturelles, les frontales sont en revanche dynamiques, les dialogues sont solidement posés sur la centrale et la séquence de la soirée réveille un peu le caisson de basses qui a trop tôt fait de se rendormir. Pour des conditions de visionnage parfaites, optez néanmoins pour la stéréo, beaucoup plus fluide et homogène que son homologue 5.1 avec une balance gauche-droite ardente et un rendu musical actif.

 

Memory Lane


Bonus : 9/20
memory lane DVD 1
Le premier DVD de Memory Lane ne comprend que la bande-annonce du film (1min33).

Memory Lane
MEMORY LANE DVD 2

Charell (44min17)

Magnifiquement interprété par Jean-Michel Fête et Marc Barbé, Charell, librement adapté d’un des chapitres du roman De si braves garçons de Patrick Modiano, est aussi le premier film de Mikhaël Hers réalisé en 2006. Une nuit de fin d'été, à la lisière du Bois de Boulogne, Daniel, de passage à Paris pour quelques jours, croise Charell, ami d'enfance que les hasards de la vie avaient fini par éloigner de son chemin. Au détour des rues désertes de ce quartier perdu, les nuits se succèdent, faisant alors ressurgir le spectre d'un passé lointain. Présenté à Cannes en 2006 dans le cadre de la Semaine Internationale de la Critique, Charell pose les bases d’un univers singulier, mettant en valeur un Paris by night et la nostalgie d’une amitié aujourd’hui oubliée ou lointaine (ici une amitié d’enfance qui ressurgit 25 ans après). C’est ce qu’on appelle un coup de maître dans lequel une esquisse de Memory Lane se dessine subrepticement.

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Primrose Hill (56min40)
Egalement réalisé en 2006, Primrose Hill est le moyen-métrage qui se rapproche le plus de Memory lane. A l'Ouest de Paris, dans une petite ville de banlieue bordée par la Seine, quatre amis d'adolescence se retrouvent pour tenter d'enregistrer les maquettes de nouvelles chansons. L'inspiration n'est pas au rendez-vous... Nous retrouvons les comédiens Thibault Vinçon, Hubert Benhamdine, Stéphanie Daub-Laurent, Jeanne Candel dans le quasi-même rôle que dans Memory Lane et l’histoire apparaît finalement comme un condensé de ce que sera le long métrage de Mikhaël Hers. Une fois de plus, la ville de Paris est aperçue des collines de la banlieue ouest, l’hiver est rude, une personne a visiblement disparu et sert de narratrice. Le groupe de jeunes déambule visiblement sans but réel, parlent de tout et de rien (en apparence), une nostalgie est déjà palpable chez ces jeunes de 25 ans, tiraillés entre les adolescents qu’ils étaient quand ils se sont connus, et les adultes qu’ils sont devenus malgré eux. Que dire si ce n’est que ce moyen-métrage est absolument magnifique.

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Montparnasse (58min56)
Dernier moyen-métrage réalisé par Mikhaël Hers en 2009, Montparnasse est un véritable feu d’artifice d’émotions. Magnifiquement photographié, écrit, réalisé et interprété, ce moyen-métrage intense se déroule une nuit dans le quartier de Montparnasse à Paris avec le néon des boulevards, quelques rues désertées, une galerie marchande, un jardin endormi, le parvis de la tour... Portrait de trois jeunes femmes de 25 ans, le film prend la forme du film à sketchs, respecte une unité de lieu et de temps. Avec une rare sensibilité qui renverse complètement le spectateur dès la première partie, Montparnasse clôt une trilogie débutée avec Charell mettant en relief des conversations nocturnes, des retrouvailles, une disparition et la douleur qu’elle engendre, les désillusions post-adolescentes, le mal-être, la nostalgie d’une jeunesse récemment envolée, l’angoisse existentielle. Présenté en Séance Spéciale à la Quinzaine des réalisateurs 2009, Montparnasse est peut-être l’un des plus beaux films de ces dernières années.

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Le cinéma de Mikhaël Hers vu par Luc Moullet (17min21)
Cinéaste et producteur, Luc Moullet propose ici une étude des thèmes propres aux films de Mikhaël Hers envers qui il ne manque pas d’éloges, allant jusqu’à dire qu’il s’agit pour lui du jeune cinéaste français de demain. Notre interlocuteur analyse ce cinéma de "terroir" dont le champ d’action s’étale, jusqu’à maintenant, sur 40 km² à savoir la banlieue Ouest de Paris. Pour sa présentation, Luc Moullet a choisi comme cadre la terrasse du Parc de Saint-Cloud, décor récurrent dans les films de Mikhaël Hers. Notre interlocuteur y évoque l’importance de l’opposition entre la nature (les collines boisées de la banlieue) et le décor urbain en contrebas, et n’hésite pas à rapprocher Mikhaël Hers de cinéastes tels que Agnès Varda et même John Ford quant à son rapport à l’espace. Le travail sur la lumière est aussi finement analysé tout comme la notion du groupe, leurs conversations en apparence anodines et la nostalgie ambiante.

Memory Lane

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