Image :
8/20
S'il y a une chose que l'on ne peut pas enlever à Wild Side Video, c'est leur pugnacité à offrir le meilleur matériel possible pour leurs bébés. Le western révolutionnaire de Giovanni Fago est ici sublimé par un transfert de toute beauté. Nettoyé de toute imperfection et conservant son grain de pellicule (obligatoire !), le master jouit de couleurs chatoyantes magnifiant la photographie de Alejandro Ulloa (futur responsable de celle de Far West Story) et d'une définition offrant une remarquable profondeur de champ. S'ajoutent à cela une compression irréprochable (le débit vidéo ne tombe pas plus bas que 8Mbps) et une fluidité de tous les instants achevant de faire d'O'Cangaceiro une inconstestable réussite.
Son :
7/20
Mono 2.0 italien et français cadencés à 256Kbps. A l'instar de Navajo Joe, O'Cangaceiro nous est proposé dans sa version intégrale, intégrant donc quelques plans absents du montage français. La piste française bascule ainsi parfois en italien faute de doublage disponible. Ca c'est la première raison de préférer la piste italienne. La seconde est que la piste française est sous-mixée, obligeant le dvdphile à monter au maximum son ampli sous peine que les dialogues soient inaudibles. Pour une piste précise, claire, ample et dynamique, il faudra se tourner du côté de la piste italienne.
Bonus :
6/20
Avouons qu'à l'annonce de la présence d'un second DVD entièrement consacré aux suppléments, nous nous attendions à une pléthore de modules historico-analytiques. Retour sur Terre, nous n'aurons droit qu'à deux modules d'une vingtaine de minutes, soit un seul de plus que les deux autres films de la vague (Navajo Joe et Far West Story). Ne faisons pas notre tête de cochon, ceux-ci s'avèrent malgré tout intéressants.
Le premier module, Quand le western fait sa révolution (25'), revient sur le western zapata, sous-genre du western dont O'Cangaceiro est l'un des plus fiers représentants. Jean-François Giré, Jean-Baptiste Thoret et Noel Simsolo se succèdent pour en décortiquer les thèmes et les codes (en gros, la rébellion des péons face aux grands propriétaires, leur émancipation par la violence), en présenter les stars (Tomas Milian en tête), sa chute et son héritage (le western comique s'impose pour le remplacer mais certains des thèmes seront repris par le cinéma politique des 70's).
Moins passionnant, le second module consiste en un entretien avec le réalisateur Giovanni Fago (26') où ce dernier avoue ne pas se considérer comme un cinéaste engagé mais animé par une certaine forme de conscience civique et politique. Une nuance qui a son importance, le premier faisant souvent l'erreur d'oublier le spectacle au profit du message, accouchant plus de tracts politiques que de vrais films de fiction. On sent dans ses paroles qu'il aimerait dans un sens suivre Lucio Fulci (avec qui il a collaboré sur Le Temps du massacre) qui avait "une approche assez critique non sans ignorer les exigences de spectacle d'un genre qui rapportait de l'argent". Il considère pour autant que rattacher son film au western serait inexact, O'Cangaceiro étant selon lui avant tout un film d'aventures politique brésilien. Peu informatif (le cinéaste ne rapporte que très peu d'anecdotes et semble plus réciter la note d'intention qu'expliciter les thèmes du film), l'entretien aurait mérité d'être plus ramassé.