Aquatic Language (9'05)
L'éditeur a l'excellente idée de nous proposer le court métrage Mizu no Kotoba, réalisé par Yasuhiko Yoshiura en 2002 alors qu'il était encore étudiant. La patte de l'auteur y est immédiatement reconnaissable, ne serait-ce qu'à travers l'esthétique monochrome avec cette utilisation des filtres très particulière, ainsi que les mouvements de caméra similaires à ce que l'on trouvera quelques années plus tard dans Pale Cocoon. Une fois de plus, l'objet se présente sous forme d'un trip immédiatement accrocheur malgré son degré d'abstraction, comme une réflexion aussi singulière qu'amusante portant sur les mots, ceux que saisit un jeune garçon échoué dans un étrange café animé par diverses conversations, essentielles ou futiles. L'expérience sensorielle virera à la découverte fantastique grâce aux bons soins d'une serveuse un peu spéciale. Aquatic Language est un court métrage captivant, à la fois planant et très vivant, qui nécessite plusieurs visions pour en apprécier toute la richesse et ce, alors qu'il a été réalisé avec trois fois rien par un étudiant passionné.
Entretien avec le réalisateur, Yasuhiro Yoshiura (37'14)
Le jeune réalisateur explique d'où est venu le concept original de Pale Cocoon, qu'il a entrepris peu après avoir fini ses études. Animé du désir de mélanger les deux genres qu'il affectionne le plus, à savoir la science-fiction et la comédie musicale, il est parvenu à trouver de quelle manière justifier cette étrange association dans le scénario. Il explique aussi précisément ses choix en matière de décors et de character design, ce dernier point étant l'un de ceux auxquels il a porté le plus d'attention. Il revient bien sûr sur la production de Pale Cocoon, qu'il a envisagée un peu différemment de ce qui se passe sur la plupart des animés, du fait qu'il réalisait lui-même les décors en full 3D. Evidemment, la particularité de Pale Cocoon réside avant tout dans le fait qu'il s'agit d'une œuvre auto-produite, ce sur quoi Yoshiura s'étend assez longuement, vantant les avantages de cette méthode tout en n'oubliant pas les inconvénients susceptibles d'en décourager plus d'un. Il n'omet pas non plus de parler des bonus spécifiques qu'il a créés pour l'édition DVD, et bien sûr de son précédent court métrage, Aquatic Language. Une interview exhaustive au contenu très intéressant, qui aurait toutefois méritée d'être un peu mieux découpée, et agrémentée par exemple de quelques images des deux courts métrages. L'essentiel est que l'on en sort heureux(se) d'avoir fait connaissance avec ce tout jeune auteur dont on devrait entendre parler dans les prochaines années.
Les bonus s'achèvent sur le deuxième disque avec la bande-annonce japonaise (1'36) de Pale Cocoon.