En plein boum de la haute définition, le DVD standard n'a pas encore dit son dernier mot. En effet, proposé sur un disque utilisé avec parcimonie (tous les bonus sont sur un second DVD), Paris écope qu'une qualité d'image particulièrement confondante, mettant en valeur l'esthétique du film. Cadrée dans un joli 2.35, la copie du film bénéficie d'une propreté inespérée pour une "simple" définition standard et Studio Canal a prit soin d'offrir au dernier Klapisch un encodage particulièrement soigné, contournant sans trop de faille les aléas de la compression pour livrer un transfert fluide, riche et détaillé, même dans les séquences plus sombres.
En ce qui concerne le son, malgré la "sagesse" de son propos, Paris n'est pas avare en surprises et s'offre un mixage particulièrement généreux. Si l'on s'abstiendra de la piste stéréo 2.0 s'adressant surtout à ceux qui ne possèdent pas d'ampli multicanal, le DVD se justifie par deux fois, en Dolby Digital 5.1 comme en DTS. Si c'est naturellement ce dernier qui se montre bien plus démonstratif, fluide, et chargé de basses plus profondes, les deux pistes donnent la part belle à une balance générale particulièrement active et ne laissant pour compte aucun canal. On appréciera plus particulièrement la présence prononcée de la musique, très physique, qui n'empiète pas, malgré tout, sur un vrai relief d'effets discrets qui rendent cette "vie de tous les jours" efficacement enveloppante. La preuve qu'il n'est pas nécessaire de tout détruire à l'écran pour que la bande son décolle...
On retiendra de cette édition deux vrai gros suppléments qui pallient un peu à ce qu'on attendait vraiment de la part du réalisateur : un commentaire audio. Pour commencer, en lieu et place des mots, on privilégie donc les images via un Making of (50min47) se présentant comme un journal de bord où la caméra témoin se faufile sur le plateau dans la plus grande discrétion pour y pêcher des instants volés. Aucune interview, aucun discours promo et pas de véritable volonté de la part des protagonistes à participer au documentaire, ce long segment s'impose essentiellement comme l'œil indiscret qui permet de découvrir le travail de Cedric Klapisch en tant que directeur d'acteurs.
L'autre pièce maîtresse de ce disque, et pas des moindres, est celle réservée aux Scènes coupées (50min28). Si ce genre de bonus relève souvent de gadget bouche-trou remplissant le minimum syndical sur DVD, la presque heure proposée ici se montre parfaitement essentielle. Aiguillée par Cedric Klapisch en personne devant son banc de montage, elle ne propose que des séquences importantes, même si ces dernières surchargeaient le film pour des raisons de durée qu'on imagine. Un vrai complément de Paris en tout cas, qui développe certains aspects des personnages, lorsque ce ne sont carrément d'autres, totalement absents du film, qui ont également droit à leur petite histoire.
Ce son enfin des "petits" modules qui complètent l'ensemble. Toujours dans l'optique de suivre le travail du réalisateur et de ses acteurs "Juliette Binoche, le travail sur un plan" (3min23) et "Préparation des comédiens" (10min50) permet de mieux sentir les intentions des uns et des autres ainsi que la complicité entre ces derniers. Tandis que Les décors (6min06) et La musique (7min27) se focalisent, comme leurs titres l'indiquent, sur des aspects purement techniques du film. La bande-annonce conclue cette édition.