Aïe aïe aïe... Tout d'abord, précisons que le format du film n'est pas respecté et passe du 1.66. au 1.78. (le film a été tourné en 16mm) et encodé en 4/3. Disons-le d'emblée le master est assez calamiteux. A ce point-là, on ne peut même plus parler de granulation mais de tubercules ! Certes le master existant devait être sacrément endommagé mais de là à présenter une copie dans cet état il y a de quoi laisser perplexe... Les couleurs chères à Pedro Almodovar sont froides tout du long, jamais lumineuses, sans aucun contraste et baveuses. Le générique d'ouverture promettait pourtant une palette éclatante mais Bac n'a pas revu sa copie et propose le film dans des conditions extrêmement pénibles à regarder comme un simple transfert d'une VHS usée en DVD. Les scories affluent notamment une pellicule écorchée à maintes reprises et une varicelle de points noirs et blancs. Bien que tourné avec très peu d'argent, on espérait que Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier sortirait dans une copie quelque peu nettoyée mais il semble que l'éditeur n'ait pas eu les moyens ou le temps de s'y atteler. Ajoutez à cela un gros problème de définition (les scènes nocturnes sont les plus mal loties avec des flous en abondance), des tremblements et une compression anodine. Il n'empêche qu'on arrive à suivre le film sans véritable anicroche car la curiosité de découvrir le premier film de Pedro Almodovar prime finalement sur l'ensemble.
Ici encore on alterne entre le passable et le médiocre. La prise en son directe change au cours d'une scène passant d'un écho lointain à une prise proche des acteurs. Le mixage sourd n'est pas désagréable en soi mais manque terriblement de punch. Heureusement que les actrices poussent souvent des gueulantes pour que l'on parvienne à ne pas perdre le fil de l'histoire. Quelques sautes ont été constatées ainsi que des craquements et un souffle récurrent. Cette piste linéaire ne possède aucune ampleur, sature à chaque envolée vocale féminine et au contraire se fait extrêmement timide lors des passages musicaux.
Pedro Almodovar, une jeunesse espagnole (29min49)
L'historien du cinéma espagnol Emmanuel Vincent dresse un brillant exposé centré sur les débuts cinématographiques de Pedro Almodovar en revenant sur sa jeunesse passée à Madrid, sa découverte du cinéma, son don et sa passion pour le récit (il touche notamment à la BD, au roman-photo, aux nouvelles et écrits brefs) jusqu'à son envie de concrétiser son rêve : réaliser un film. Profitant du bouleversement politique de l'après Franco, Pedro Almodovar, assisté de son frère, filme ses amis artistes issus de la Movida. De nombreuses projections étaient organisées entre copains de quartier dont Carmen Maura jusqu'au projet qui lui permettra de montrer les nouvelles valeurs de la Movida. Ce projet s'intitulera Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier.
Dans la seconde partie de cette analyse pertinente, Emmanuel Vincent évoque la naissance d'un style, les thèmes récurrents et les personnages féminins qui émailleront la carrière de Pedro Almodovar. Un portrait passionnant que nous vous recommandons chaudement.
Carmen Maura à l'école Almodovar (7min25)
Dans ce court entretien réalisé en français à Cognac en avril 2001, l'actrice évoque sans langue de bois sa collaboration avec Pedro Almodovar. Malheureusement trop entrecoupés de longs extraits du film, les propos de Carmen Maura demeurent trop succincts et on aurait apprécié des propos récents. Demeure l'émotion quand l'actrice évoque ses débuts dans la comédie pour laquelle elle a dû couper les ponts avec sa famille...
L'interactivité se clôt sur une courte galerie de photos, les bandes-annonces des films distribués par Bac Vidéo prochainement ou déjà disponibles à la vente et enfin un lien internet vers le site de Bac Films.