Rapt bénéficie d'un transfert DVD bougrement soigné à tous les niveaux par l'éditeur Diaphana et certains plans en extérieur sont épatants et proches d'un transfert HD comme le montre la séquence ostendaise au bord de la mer (49ème minute). Riche en détails, l'image allie les couleurs chaudes (l'appartement de Stanislas) aux couleurs froides voire glaciales (le repère des ravisseurs, la garçonnière) avec une parfaite homogénéité. Les couleurs sont parfaitement tranchées, les noirs concis et les séquences filmées caméra à l'épaule ou sur le vif sont appuyés par une compression irréprochable.
Si le mixage 5.1 offre une remarquable spatialisation à la musique de Riccardo Del Fra (compositeur de la trilogie de Lucas Belvaux ainsi que de La Raison du plus faible), les dialogues manquent parfois d'acuité sur la centrale. Les scènes d'affrontement se cantonnent la plupart du temps sur les frontales et un écho se fait ressentir durant les séquences se déroulant chez Stanislas Graff. Ce mixage prend enfin son envolée durant la séquence de la poursuite (1h12) où les bruits de la circulation, la musique et les hélices de l'hélicoptère s'allient à merveille et avec ardeur. La stéréo s'avère dynamique et les dialogues sont très efficaces y compris au moment des scènes intimistes qui manquaient de relief en 5.1.
Repérages #2, photographies commentées par Lucas Belvaux (13min45)
A l'instar des suppléments présents sur les DVD de sa superbe trilogie Un couple épatant / Cavale / Après la vie (disponibles chez Studio Canal), Lucas Belvaux commente avec une rare précision la façon qu'il a d'user du scénario durant un tournage. Comme nous le montrent certaines photographies, le réalisateur se pare de deux scénarios réduits au format poche afin de les avoir constamment à portée (intitulés « Rapt ! »), un pour le tournage rempli de notes et de croquis, un autre pour le montage, mieux tenu que le précédent. A travers quelques séquences spécifiques du film et de divers clichés, Lucas Belvaux évoque les repérages, la mise en place du cadre, les décors et le choix des lumières permettant de lui instaurer l'ambiance voulue comme la séquence du parking souterrain. En comparant le scénario avec le résultat final à l'écran, le réalisateur n'hésite pas à critiquer son propre travail. C'est le cas de la scène se déroulant à Ostende dont il n'est pas entièrement satisfait en raison d'un manque de temps et d'une météo capricieuse. En dépit de sa courte durée, Lucas Belvaux parvient à se rendre aussi intéressant, si ce n'est plus, que certains metteurs en scène commentant leur film sur 1h30. A ne pas louper donc !
Entretien avec Yvan Attal (17min12)
A travers cet entretien réalisé en novembre 2009 lors de la sortie du film, Yvan Attal se confie et nous fait partager son expérience sur Rapt, qui marque une véritable étape dans sa carrière. « Un rôle que j'ai attendu dans un film que j'ai autant attendu » dit le comédien qui parle entre autre de l'affaire Empain, le fait divers à l'origine du film dont quelques souvenirs lui reviennent par bribe. Même s'il ne l'a pas rencontré, le comédien parle du véritable baron Edouard-Jean Empain et du choix de Lucas Belvaux de ne pas faire appel à lui afin de pouvoir créer en toute liberté. Longuement, posément, Yvan Attal tente de percer la psychologie de son personnage et décrit comment il s'est glissé dans la peau de Stanislas Graff. Dans la dernière partie de cette interview, le comédien s'attarde sur sa collaboration avec Lucas Belvaux puis sur son régime draconien lui ayant fait perdre plus de vingt kilos. Une préparation physique qui l'a marqué et qui, semble t-il, le marquera toute sa vie.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min46).