Test DVD : Rec 2

Pour un film qui se déroule presque exclusivement dans l'obscurité et qui multiplie les supports vidéo, Wild Side Vidéo s'en sort avec les honneurs puisque l'image affiche une précision à toute épreuve et passe d'un support vidéo à un autre avec un naturel épatant. La palette colorimétrique bénéficie quant à elle d'une gestion pointue quelque soit la couleur dominante, une gestion soutenue par un joli piqué et un contraste bien appuyé (les noirs sont très profonds) conférant à l'image une jolie profondeur de champ. On relèvera quelques petits artefacts de compression mais force est de reconnaître que là encore, en dépit du grand nombre de pistes audio, l'éditeur a bien soigné son travail puisque les nombreux mouvements de caméra sont restitués avec une grande fluidité. Un très beau transfert, ce qui est de plus en plus rare en DVD.

Si l'image est réussie, le son est peut-être même encore plus impressionnant. Wild Side Vidéo a décidément bien fait les choses puisque les deux DTS proposés s'avèrent particulièrement immersifs. En particulier la piste espagnole qui tente de répéter la même prouesse que sur le Blu-ray en répartissant les voix de chacun des acteurs comme si nous y étions, c'est-à-dire plus ou moins fortes et positionnées différemment en fonction de la caméra, certaines voix se baladant parfois dans l'espace sonore lorsque le cadreur fait un mouvement. Un mixage particulièrement efficace et bien pensé, d'autant que la voix du cadreur bénéficie d'une mise en relief particulière afin d'entretenir chez le spectateur l'impression qu'il se trouve juste à côté de lui. Sur ce dernier point, la piste française ne fait pas aussi fort - la voix du cadreur se détache avec moins de relief - mais le mixage demeure extrêmement efficace, donnant d'ailleurs la part belle à une palette de bruitages quelque peu mis en sourdine dans la version espagnole. Quant aux hurlements des contaminés, ils s'avèrent aussi assourdissants quelque soit la piste choisie. Signalons à ce titre que la puissance est largement au rendez-vous dans les deux cas : pour maintenir les bonnes relations avec son voisinage, il est recommandé de pousser le bouton du volume à un niveau un peu moins élevé qu'à l'accoutumée.
A noter que, outre les deux stéréos de bonne facture qui accompagnent ce disque (là encore en français et en espagnol), l'éditeur ajoute une piste audio 3D, permettant d'entendre le son en 5.1 dans son casque. Le procédé n'est pas encore parfaitement au point en DVD (le son manque encore de coffre) mais l'idée mérite d'être développée sur des titres futurs.

Les bonus du DVD étant identiques à ceux du Blu-ray, nous laissons la plume à Arnaud Mangin qui en parlait très bien dans son test Blu-ray :



Si Wild Side avait pris soin de réaliser quelques bonus supplémentaires pour étoffer l'édition Blu-Ray du premier Rec, il n'a pas été nécessaire de le faire ici. Bien conscients du blockbuster qu'ils ont eu entre les mains, les créateurs de Rec 2 ont mis les petits plats dans les grands pour satisfaire les fans. Le moins que l'on puisse dire, c'est que si la liste ne parait pas spécialement exhaustive, le contenu est conséquent. A commencer par un Making of (1h53) extrêmement long (plus que le film lui-même) qui développe la création du film dans le détail et s'inscrit comme un journal de bord traitant le tournage dans la chronologie de l'intrigue. Une vidéo complète chapitrée en douze parties qui compense largement l'absence d'un commentaire audio. Une bonne occasion de découvrir la collaboration entre les deux réalisateurs ainsi que la mise en place particulière d'une œuvre composée de plans séquences en vue subjective, avec toutes les contraintes techniques que cela implique. Film d'horreur oblige, tous les aspects artistiques du genre (effets gore, etc) y sont également développés.

Moins long mais tout aussi riche, Sur le vif (53min18) représente une sorte de scènes coupées du making of. Ou plutôt quelques segments n'ayant pas fait l'objet d'un montage succin qui se penche de façon approfondie sur trois séquences du film, ne lésinant pas sur la conception très technique du tournage. Rien n'est enjolivé, ni n'est vendu. On assiste à de la fabrication pure et dure. Dans la même veine, L'envers du décor (8min45) se focalise, comme son titre l'indique, sur la conception des décors du film et la manière dont on a cherché à les rendre cohérents avec ceux du premier épisode. Enfin, pour conclure cette interactivité viennent se joindre quelques scènes alternatives (7min22) à l'intérêt limité ainsi que des bandes annonces.

Critique image et son : Elodie Leroy
Critique interactivité : Arnaud Mangin