Plutôt soigné sur le plan esthétique, Sans Arme, Ni Haine, Ni Violence bénéficie d'un transfert tout à fait honorable pour son DVD. Les teintes très 70's du film se retrouvent ici telles qu'on les avait découvertes en salle, couleurs pastels et contrastes doux à l'appui. La définition s'avère quant à elle un poil inégale, en particulier sur quelques plans larges qui auraient mérité un traitement plus fouillé. Enfin, la compression est plutôt bonne, avec un encodage qui se fait peu ressentir, même dans les scènes les plus sombres. La courte durée du film et la présence de deux pistes sonores seules y sont certainement pour quelque chose.
Les deux pistes son présentes sur le DVD sont de facture tout à fait satisfaisante. Pas grand chose à redire donc, la piste stéréo est là pour ceux qui n'ont pas de home cinema, alors que la piste Dolby Digital 5.1 vient nous offrir un confort d'écoute fort plaisant, avec un beau relief sur les musiques et des voix claires sur les avants.
Pour son premier film, Jean-Paul Rouve ne voulait pas charger son DVD de bonus. On trouvera donc dans l'édition collector de Sans arme, Ni Haine, Ni Violence simplement deux modules, "histoire de dire". Le premier est un Making-of promotionnel (24mn) tout ce qu'il y a de plus classique, formaté au possible, où la langue de bois, le jetage de fleurs et autre "congratulage" sont de rigueur pour saluer le travail de Rouve, qui est un fabuleux comédien, un grand metteur en scène et un homme exquis. Comme toute son équipe d'ailleurs, comme ça, pas de jaloux !
Le second en revanche, se montre bien plus intéressant, puisqu'il ne parle pas du film. D'une durée de presque une heure, ce documentaire intitulé "Albert par Spaggiari" nous propose de découvrir trois interviews du bonhomme (Albert Spaggiari donc, pour ceux du fond qui auraient du mal) regroupées ensemble pour la première fois et présentées par le célèbre journaliste Arnaud Hamelin. On y retrouve sa grande interview filmée de 1983, enregistrée dans une planque à Madrid, dans laquelle il raconte en détail son casse, celle donnée quelques années plus tard à Bernard Pivot pour l'émission Apostrophes à l'occasion de la sortie de son livre Journal d'une truffe et enfin la plus surréaliste, dans laquelle il discute avec Ronnie Biggs (l'auteur de l'attaque du train postal Londres-Glasgow), pour savoir lequel des deux était le cerveau du siècle ! Fort intéressant, ce module arrive à colmater les erreurs du film et à nous intéresser à ce personnage haut en couleur qu'était Spaggiari.